Test : Sonic Origins sur Xbox One
Vers le passé à plus de 88 miles à l’heure
Sonic Origins Plus déboule à toute vitesse sur nos consoles Xbox One est Xbox Series avec dans son cabas Sonic 1, 2 ,3 et Sonic CD et douze jeux Game Gear. Les quatre Sonic 16-bit que l’on voit revenir plus ou moins régulièrement au gré des sorties de nouvelles de consoles. Habituellement on aurait crié au scandale, surtout que ces quatre jeux étaient disponibles sur Xbox 360 et sont rétrocompatibles sur Xbox One et Series. Pour rappel, Sonic 1, 2 et 3 sur Xbox 360 n’étaient que des jeux émulés, dans leur jus, en 4:3, avec une image pas bien nette et zéro contenu supplémentaire. Sonic CD sur 360 avait bénéficié d’un soin particulier mais on était tout juste au-dessus du minimum syndical. Cette fois ce n’est pas juste une émulation fainéante. SEGA a décidé de faire table rase en supprimant du Marketplace les vieux jeux Sonic version Xbox 360 pour laisser place à Sonic Origins, et en y ajouter douze jeux tirés de la portable du constructeur japonais.
Quoi de neuf à Green Hill ?
Tout d’abord, la technique. En dehors des jeux Game Gear, tous les jeux présents dans cette compilation ont été refaits sous Retro Engine, le même moteur qui a été utilisé pour Sonic Mania. Nous ne sommes donc plus face à une bête émulation d’une rom de Megadrive. Avantage et pas des moindre : le support natif du format 16:9. Vous aurez bien entendu la possibilité de jouer en 4:3 comme sur votre bon vieux téléviseur cathodique en sirotant du Cacolac, mais très franchement le mode anniversaire apporte un tel confort avec le format natif de votre TV HD ou UHD qu’il est très difficile de revenir en arrière. L’aspect esthétique est très fidèle aux originaux, avec un rendu très net et très fluide.
Après le coté visuel, abordons la partie audio. Celle-ci est fidèle à ce que pouvait cracher la Megadrive, mais certains grinceront des dents en remarquant le remplacement de certaines musiques de Sonic 3. Les raisons évoquées sont assez floues, certains morceaux auraient été conçues en collaboration avec Michael Jackson et cette refonte de Sonic 3 ne permet pas de garder les musiques de la version commerciale de Sonic 3 Megadrive. En remplacement, nous avons droit à des pistes retrouvées sur un prototype du jeu. Les musiques concernées ne sont pas mauvaises, mais elles ne sont pas aussi percutantes et elles nous sortent un peu de notre Madeleine de Proust.
Niveau gameplay, comme dit précédemment, le format 16:9 natif est LA nouveauté qui apporte un confort et une augmentation de la visibilité permettant d’anticiper quelques pièges, là où la version 4:3 devait se jouer presque par cœur à pleine vitesse. Un peu à la manière de la cartouche Sonic & Knuckles, qui permettait de rejouer à Sonic 1, 2 et 3 avec Knuckles, on peut jouer à Sonic 1, 2, 3 et CD avec Sonic, Tails, Knuckles ou Amy. Chacun de nos héros ayant des capacités de déplacement différentes, vous aurez peut-être plus de facilités avec un autre héros que notre hérisson supersonique. Amy étant la petite dernière à avoir été ajoutée dans cette version «Plus» de Sonic Origins, elle bénéficie d’un gameplay plutôt sympathique avec son marteau. En saut le marteau lui confère une zone de dégât supérieure à celle de ses camarades. En retombant et en restant appuyé sur le bouton de saut Amy met quelques coups de marteau après réception, utile pour ne pas perdre nos précieux anneaux en cas de collision imprévue avec un ennemi.
Toujours coté gameplay, un déroutant mode miroir fait son apparition, ce n’est pas une révolution en soi, mais c’est très perturbant de parcourir les niveaux de droite à gauche. Un mode Boss Rush vient rajouter du piquant à cette compilation en proposant un affrontement des boss chronométré, la pression sur la pression en quelque sorte. Afin d’homogénéiser le gameplay, Sonic 1 bénéficie du spin dash qui avait été introduit dans sa suite.
Sonic Boom ?
Afin de lier tous les jeux, Sega a eu la bonne idée de rajouter des séquences animées pour introduire et conclure tous les épisodes. Les vidéos sont bien réalisées et apporte un vrai plus et une cohérence à l’ensemble de la compilation. En plus de tout cela, Sonic Origins intègre un musée bien fourni. Artworks, notices, jaquettes, vidéos… Beaucoup de contenus qui font plaisir aux fans de Sonic et ses amis (qui a dit « et ses shitty friends » ?)
On termine avec l’ajout des 12 jeux Game Gear à la compilation originelle, la plus grosse nouveauté de cette version «Plus» de Sonic Origins. Voici les titres concernés et quelques mots doux pour les accompagner :
Sonic the Hedgehog (1991) : Mythique, tout simplement.
Sonic the Hedgehog 2 (1992) : Une belle évolution technique
Sonic Chaos (1993) : Un gameplay plus développé
Sonic Spinball (1993) : Jeu de flipper qui n’a pas trop bien vieilli
Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine (1993) (jouable à 2) : Un Puyo Puyo maquillé (puzzle game)
Sonic Drift (1994) (jouable à 2) : Un très mauvais Mario Kart
Sonic the Hedgehog: Triple Trouble (1994) : Le meilleur de tous les épisodes 8-bit
Sonic Drift 2 (1995) (jouable à 2) : Le retour de la daube
Sonic Labyrinth (1995) : Sonic lent, en 3D isométrique et injouable
Tail’s Skypatrol (1995) : Un gameplay original
Tails Adventure (1995) : Une belle surprise
Sonic Blast (1996) : Si vous aimez les DA de mauvais goût, jouez-y
Si l’ajout de certains de ces jeux Game Gear fait plaisir, on regrette toutefois que ces jeux n’aient bénéficié d’absolument AUCUNE amélioration technique. L’émulation est tellement performante que les ralentissements de l’époque y sont toujours présents, sans que Sega n’ait pensé à profiter de la puissance des machines actuelles. Mais ce n’est pas tout, afin de bien montrer l’écart de traitement avec les épisodes 16-bit, les jeux Game Gear ne bénéficient pas d’un traitement en 16:9, et pire, l’affichage ne se fait pas sur la totalité de la hauteur de l’écran de la TV. Aucun choix de filtre pour modifier cela, alors que l’image n’est pas spécialement nette non plus. C’est dommage, d’autant plus que certains jeux sont jouables à deux en simulant l’utilisation de deux Game Gear avec deux jeux et un cable link. Cette possibilité se matérialise par un écran scindé en deux, où chacun joue sur sa console. Avec le bénéfice d’économiser 12 piles par heure de jeu.
On se demande vraiment pourquoi Knuckles Chaotix du Sega 32x (extension physique de la Megadrive au même titre que le Mega CD) est toujours laissé de coté, alors qu’on a quand même droit à quelques nanards de la Game Gear… Sonic Origins Plus reste néanmoins convainquant pour les fans, une bonne initiation pour les néophytes mais espérons un peu plus d’ambition pour la prochaine compilation anniversaire avec, pourquoi pas, un remake des Sonic Adventure ?
+
- Quatre jeux mythiques
- Remasterisation de qualité
- Ajout de cinématiques pour tous les jeux
- Sonic, Tails, Knuckles, Amy jouables dans Sonic 1, 2, 3 et CD
- Des défis
- Bonus intéressants
- 12 jeux Game Gear
-
- Quelques musiques absentes
- Les jeux Game Gear dans leur triste jus
- On veut Knuckles' Chaotix