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The Sorrowvirus: A Faceless Short Story

Walking-Simulator | Edité par eastasiasoft | Développé par Adam Sklar

7/10
One : 27 avril 2022
27.04.2022 à 17h50 par

Test : The Sorrowvirus: A Faceless Short Story sur Xbox One

La balade des gens pas heureux

Les walking simulator se multiplient depuis quelques années sur nos consoles, et il y en a pour tous les genres. The Sorrowvirus : a Faceless Short Story nous emmène en balade dans les contrées de la maladie, de l’horreur et de l’étrange. L’aventure joue la carte de l’expérience courte et intense, nous invitant à la réflexion sur la vie, après la mort. Le message des équipes d’Eastasiasoft Limited, et d’Adam Sklarser, a-t-il été transmis de l'au-delà jusqu’au joueur ?

L’histoire du titre commence dans la chambre de Wyatt Heyl, jeune homme souffrant de diverses maladies, en témoigne la pièce équipée d’appareils médicaux et où les meubles sont couverts de multiples boites de pilules. L’ambiance peu joyeuse de cet environnement renvoie quelque chose de malsain et dérangeant, rien ne faisant référence à ce que l’on trouve habituellement dans une chambre. Si ce n’est de nombreuses poupées posées sur les étagères, plus effrayantes que la normale et qui nous fixent de leur regard de porcelaine. De dérangeante, l’ambiance va vite tourner au cauchemardesque, chaque pas et chaque action réalisée nous emmenant plus profondément sur le chemin de l’étrange et de la folie. Wyatt se trouve en fait au Purgatoire. Dans le catholicisme, ce lieu est une étape de purification par laquelle les âmes des défunts morts en état de grâce doivent expier les péchés dont ils n’ont pas fait une pénitence avant leurs derniers instants. Le protagoniste doit ainsi s’en échapper afin de pouvoir retourner à la vie réelle.

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Enfin plutôt revivre une nouvelle vie. En effet, Wyatt est affligé de cancers et moultes maladies qui le conduisent inexorablement à la mort, et donc à retourner au Purgatoire où l’on suit son histoire. Nous ne jouerons ainsi jamais dans le monde des vivants, mais uniquement les phases de transition passées au Purgatoire entre ses différentes vies. Car si Wyatt est condamné à mourir, il est également condamné à revivre une vie de souffrance. Ce moment d’entre vie est ici l’occasion d’apprendre ce qui s’est passé lors de son passage dans le monde des vivants. Les éléments narratifs se découvrent au fil des lectures des dossiers trouvés ça et là dans les différentes salles qui composent ce lieu. Jamais inintéressants, leur nombre et leur répartition font la part belle à des personnages qui se multiplient et se découvrent, sans jamais nous perdre dans l’intrigue, et ce jusqu’aux révélations finales. Efficace.

L’ambiance générale du titre évolue toujours plus loin vers le malsain, et chaque pas en avant nous donne envie d’en faire deux en arrière. La tension est réelle, surtout lors des premières heures de jeu qui sont particulièrement réussies sur cet aspect. Les bruits de pas de poupées que l’on entend courir dans notre dos, les râlements de monstruosités que l’on cherche sans jamais voir qui les produit, les grincements ambiants qui se mélangent habilement avec la musique feutrée jouée au piano… Le titre propose un gameplay classique où l’on avance et découvre des salles aux thématiques marquées (chambre, bibliothèque, gare, grotte…etc.) offrant à chacune une identité propre dans ce voyage aux portes de l’enfer. Pour passer à la pièce suivante, il est aussi question de résoudre des casse-têtes dont la difficulté est croissante. Nous ne sommes néanmoins jamais bloqués plus de quelques minutes avant de passer la prochaine porte. Les énigmes restent très classiques et ne constituent pas l’un des points fort du titre, dommage.

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Après environ une petite heure de jeu, on arrive au bout de l’aventure et l’épilogue se dévoile… pour nous ramener vers la mort et une nouvelle boucle à réaliser. Chaque nouvelle mort est l’occasion de suivre à nouveau le même chemin, dont l’environnement sera quelque peu modifié par la folie qui s’empare peu à peu de notre protagoniste. L’intérêt principal réside davantage dans la découverte des documents trouvés, et qui nous content de nouveaux pans de l’histoire et nous font ressentir de nouvelles sensations. On découvre ainsi à chaque fois davantage d’informations sur les recherches menées sur Wyatt par ses proches, lors de cette vie si particulière. Quatre fins différentes sont proposées, plus ou moins heureuses, ce qui nous pousse à chercher toujours plus loin les indices nous permettant d’ouvrir les quelques portes optionnelles.

Et si le tout reste agréable à parcourir, notamment au vu de la rapidité à réaliser une boucle, le titre s’essouffle singulièrement à compter de la quatrième run : il n’y aura plus d’évolution dans l’environnement ou les documents trouvés, à moins que vous ne choisissiez de recommencer depuis le début l’aventure. On note par ailleurs quelques clins d’œil sympathiques à d’autres jeux : une effigie de Slender Man pourra être découverte, le pied de biche de Gordon Freeman d’Half-life, la valve placée derrière le cou d’un monstre faisant référence au développeur du même nom (Valve) ou un message sur un mur félicitant Half-Lyfe: Alix. Des références agréables de la part d’un développeur passionné. Côté technique , le titre ne transcende en rien les capacités de nos consoles et si les effets restent propres, rien ne viendra flatter nos rétines, si ce n’est sa direction artistique singulière.

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7/10
Au moment du bilan, The Sorrowvirus : A Faceless Short Story se pose comme un titre agréable à parcourir, doté d’une ambiance réelle qui, même si elle recycle de nombreux effets horrifiques connus, instille une peur et une tension tout au long des premières heures. L’essoufflement de cet aspect au fil des boucles passe la main au désir d’en découvrir davantage sur l’histoire. Quelque peu dommageable, on ne pourra en vouloir complètement au titre qui nous fait vivre les mêmes sensations que Wyatt, revenant continuellement dans cet endroit malsain, mais de moins en moins étranger.

+

  • L'ambiance et la tension...
  • L'histoire qui se découvre par bribes
  • La durée, bien adaptée au format
  • Quelques jump scare vraiment efficaces

-

    • ...qui s'essouflent assez rapidement
    • Enigmes trop simplistes
    • Manque de variété des situations
     

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