Test : In Sound Mind sur Xbox One
Psychose Thérapie
Nuit d’orages. La ville est totalement submergée par les eaux et vous vous réveillez dans un sous-sol sans le moindre souvenir de ce qui vous a amené dans cet endroit lugubre. Au détour d’un premier couloir, In Sound Mind nous invite à prendre en main notre mystérieux protagoniste grâce à une palette de mouvements simples, comme le bon vieux walking-simulator qu’il est. Desmond Wales peut courir, avec une jauge d’endurance qui l’empêche toutefois de prendre ses jambes à son cou comme un dératé, mais il peut également utiliser des objets et surtout sauter, une fantaisie pas toujours présente dans ce type de jeu et qui est utilisé pour amener un peu de verticalité. Alors que les premières énigmes s’enchaînent assez simplement, Desmond découvre rapidement qu’il est psychothérapeute et que son chemin de croix vers la vérité va passer par quatre patients qu’il a eu l’habitude d’avoir en consultation.
Quatre patients pour autant de chapitres et d’environnements différents, le tout entre-découpé de passages au sein du bâtiment où se trouve le bureau de Desmond, et qui sert donc de lieu de lien entre les autres zones. La progression se fait donc de manière assez linéaire, et c’est la récupération de certains équipements qui vont permettre de débloquer les chapitres dans un ordre bien précis. Uniquement équipé d’une petite lampe torche au départ, le psychothérapeute va donc étoffer son matériel avec des armes, mais aussi des éléments parfois surprenants que nous ne dévoileront pas pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Reprenant des mécaniques de survival-horror classiques, il est nécessaire de ratisser certains lieux pour ne pas manquer de munitions ou de piles pour votre lampe torche.
Le titre n’est toutefois pas trop punitif de ce côté-là, d’autant que les sauvegardes se font automatiquement et assez régulièrement. Comme pour les zombies de Resident Evil, il est plutôt conseillé de viser la tête pour se débarrasser des ennemis en économisant vos balles, ou d’utiliser directement du gros calibre. Même si le jeu laisse croire au départ que les ennemis se gèrent plutôt à la manière d’un Outlast avec la nécessité de se cacher et d’attendre le bon moment pour mettre les voiles, on se rend rapidement compte que l’attirail de Desmond est plutôt bien efficace face à la menace. Mieux, le matériel récupéré au fur et à mesure de l’aventure permet de multiplier les façons d’éliminer ceux qui cherchent à vous mettre des bâtons dans les roues, tout en offrant un véritable sensation de montée en puissance pour notre héros.
Pour se faciliter la tâche, il est également possible de se lancer à la recherche de pilules qui octroient des bonus de santé, d’endurance ou de vitesse de manière définitive. Les niveaux sont semi-ouverts et de nombreuses portes fermées peuvent être débloquées en faisant preuve de jugeotte. Globalement, les énigmes sont très bien réalisées, même si le titre donne parfois l’impression de passer un CAP d’électricité avec un nombre important de fusibles et de puces électroniques à gérer. Chaque chapitre dispose également de son propre boss, avec une volonté des développeurs de les envoyer à vos trousses quasiment dès le début des niveaux. Autant dire tout de suite qu’ils sont complètement barjes et que votre but sera de les délivrer de leurs névroses. Ajoutez à cela une sorte de pervers narcissique qui passe son temps à vous appeler au téléphone et à vous tendre des pièges dans des pièces où la mort vous attend au tournant, et on obtient ici une belle galerie de fous furieux qui donnent un peu plus d’épaisseur au scénario, d’autant que les dialogues, en anglais, sont plutôt bien réalisés.
Pas de véritable jumpscares mais quelques moments de stress, avec des références empruntées au genre. Certaines situations nous ont évidemment fait penser à Resident Evil, tandis que le niveau de la forêt nous a renvoyé à Bright Falls pour son ambiance inquiétante et du côté de Firewatch pour ses tours d’observation. La construction narrative a un petit quelque chose emprunté à What Remains of Edith Finch avec sa succession d’histoires très personnelles, avec une qualité d’écriture bien présente. Chaque chapitre propose d’ailleurs une poignée d’heures de jeu pour une durée de vie globale qui tourne autour des 10 heures, ce qui est largement appréciable pour ce type de jeu. Quelques bugs viennent noircir un tout petit peu le tableau, notamment sur le troisième chapitre dont l’intérêt se situait déjà en deçà du reste du jeu. Les musiques de leur côté viennent donner le tempo, avec des compositions réussies que l’on doit à The Living Tombstone. On regrette pour finir l’absence de version Xbox One alors que le jeu est disponible sur… Nintendo Switch.
+
- Scénario très bien construit
- Enigmes intéressantes
- Ambiance parfaitement maitrisée
- Boss complètement tarés
-
- Quelques bugs
- Chapitre 3 moins marquant
- Pas de version Xbox One