Test : A Space for the Unbound sur Xbox One
A Space for the Unbound nous permet de suivre l’histoire d’Atma, un lycéen qui devient l’ami de Nirmala, une jeune fille plus jeune que lui qui a décidé d’écrire un conte de fée pour échapper à son quotidien. Une introduction scénaristique qui prend la forme d’un prologue et en profite pour nous enseigner les bases du gameplay, tout en déroulant tranquillement les premières lignes d’un scénario qui prend rapidement un nouveau tournant. En effet, le jeune homme se réveille dans une salle de classe, autour de visages qui lui sont inconnus, avant d’être interpelé par Raya, sa petite amie. De quoi insuffler une atmosphère mystérieuse à l’ensemble, au cours d’une histoire à suivre au travers de six chapitres, et qui nous emmène au cœur d’une petite ville de la campagne indonésienne, au tout début des années 2000.
Le titre de Mojiken Studios prend la forme d’un jeu 16-bit aux couleurs chatoyantes, où le joueur contrôle Atma sur des plans en 2D. La ville est assez grande et se dévoile au fur et à mesure au fil des chapitres, avec de nouvelles zones à explorer. Le gameplay est relativement basique et emprunte quelques mécaniques aux point’n click des années 90 avec la nécessité de trouver des objets à échanger avec des habitants pour obtenir des éléments indispensables à la poursuite de l’aventure. Cela implique évidemment quelques allers/retours, sans possibilité d’effectuer de voyages rapides, mais la configuration de la ville permet d’effectuer les déplacements sans trop donner l’impression d’en abuser.
Au fil des missions à réaliser, on rencontre de nombreux habitants qui sont amenés à croiser régulièrement notre héros dans sa quête. Chaque personne est clairement identifiée, malgré l’absence de leur nom pour entamer chaque boite de dialogue. L’épicerie, l’école, la salle d’arcade, le cybercafé, le cinéma, autant de lieux qui peuvent être visités et qui donnent une certaine consistance à cette petite ville de Loka City. C’est un vrai plaisir de parcourir les rues et de rendre service lorsque c’est possible, tout en suivant la relation entretenue avec Raya. C’est d’ailleurs cette relation qui est véritablement au cœur du jeu et qui est amenée à faire évoluer le scénario jusqu’à des événements totalement inattendus. Clairement, le scénario du jeu est sa principale force et, après une ambiance très «slice of life» partagée durant les deux premiers chapitres, tout s’accélère jusqu’à atteindre l’apothéose en fin de jeu, frissons et larme à l’œil en bonus. A noter que le titre a été patché depuis sa sortie et dispose désormais de textes en français, une excellente nouvelle même si la traduction en anglais d’origine était plutôt accessible. On regrette tout de même que, par moment, l’action laisse place à des images illustrant une scène en particulier, avec un effet pixelisé franchement grossier qui vient casser l’esthétique global du titre.
Clairement, le gameplay est avant tout un prétexte à mettre en avant un scénario très bien écrit. Car tout est vraiment très basique dans A Space for the Unbound. Avec le côté point’n click, comme décrit plus haut, mais surtout dans les phases de combat. Car derrière son côté tranquille, Atma est amené à se frotter à quelques caïds qui ont décidé de lui mener la vie dure. Pour envoyer un bon coup de poing dans les dents, il suffit de reproduire une séquence de boutons affichée en un temps limité, tandis que pour se protéger, il suffit d’arrêter un curseur en mouvement au bon moment. Un principe que l’on retrouve d’ailleurs dans l’unique borne d’arcade jouable du jeu, un hommage à Street Fighter pas franchement très intéressant. En revanche, les énigmes sont nettement plus réussies. Sur fond de pouvoirs, A Space for the Unbound offre à Atma la possibilité de plonger dans l’esprit de certaines personnes pour changer leur façon de voir le monde. Sans être totalement originales, ces énigmes apportent de la fraîcheur à l’ensemble et permettent de rythmer un peu mieux l’aventure.
Malgré quelques petites longueurs, le jeu laisse globalement peu de place à l’ennui tout en offrant une durée de vie très correcte pour le genre, soit une dizaine d’heures. On regrette que l’aspect graphique souffle le chaud et le froid, avec des décors très bien réalisés et certaines séquences qui le sont beaucoup moins. Même chose du côté d’un effet d’ombre étrange appliqué aux différents personnages dont on se serait bien passé. La musique est en revanche une véritable invitation au voyage, avec des rythmes profondément inspirés du folklore local.
+
- Scénario qui monte crescendo
- Belle galerie de personnages
- Atmosphère indonésienne bien retranscrite
- Durée de vie très correcte
- Musiques absolument parfaites
-
- Pas irréprochable graphiquement
- Animations et effets d'ombre ratés
- Gameplay très simpliste