Test : Splatterhouse sur Xbox 360
Donneur universel
Splatterhouse ne s’embarrasse pas d’une introduction romancée. Vous êtes Rick, un ado qui baigne dans ses tripes et son sang, et qui va sûrement y passer. Heureusement pour lui, un masque magique lui propose un marché et le remet sur ses pieds, avec en bonus le corps d’un colosse bourré aux amphétamines. Hop, quelques instants plus tard et c’est un combat brutal où les têtes se décollent et les membres volent. Si les plus grands scénaristes s’étaient penchés sur le cas de ce jeu, ils se seraient sûrement fait un tour de rein. Vous voilà donc parti pour parcourir douze niveaux, à la poursuite d’un savant fou qui a enlevé votre fiancée. L’histoire vous réserve bien quelques twists plus ou moins attendus mais ils n’affecteront en rien votre mission : défoncer du monstre à la chaîne, de tronçonneuse si possible. Pour égratigner un peu ce premier coup d’œil, et malgré une touche cell shading toujours aussi efficace (cache misère diront les mauvaises langues), Splatterhouse affiche une réalisation paresseuse (décors vides, ennemis redondants) et un framerate parfois tremblotant.
Le jeu propose, outre ce mode scenario que vous terminerez en sept heures à tout casser, un mode survie composé de six arènes. Dans celui-ci, vous serez opposé à 20 vagues de monstres plus ou moins agressifs avec l’objectif de terminer le massacre le plus rapidement possible. Basique de chez basique donc. Enfin, et surtout pour toi, fan de retro-gaming qui fait semblant d’écouter depuis le départ, les trois épisodes originaux de l’ère 16 bits se débloquent en parcourant le mode scenario. Un voyage vers le passé qui a le mérite d’être offert aux fans (là où d’autres moins généreux nous auraient servi les trois épisodes via le XBLA) car, pour le coup, c’est le gameplay de ces jeux qui a pris une raclée avec le temps. Splatterhouse propose d’ailleurs des séquences hommage en 2D très réussies qui se révèlent, contre toute attente, les plus variées du jeu (par ailleurs bien paresseux dans son level-design), avec des pièges à éviter ou quelques sauts à réaliser.
Un gameplay sous perfusion
Soyons honnête, dans un beat them all, le scénario, on s’en tape ! Après tout, qui sait encore précisément pourquoi Bayonetta explose ces trucs en plume ? L’important, c’est la baston, la variété des coups à votre disposition. L’agressivité et la sournoiserie de vos adversaires, qui éprouveront vos réflexes et martyriseront vos tendons, tout crispé que vous êtes sur la manette. On se détend, Splatterhouse ne propose aucun de ces aspects. Malgré l’achat de coups spéciaux supplémentaires via un menu où vous dépensez les litres de sang qui ont pu jaillir lors de vos combats, vous finirez le jeu avec l’impression désagréable d’avoir répété à l’infini les mêmes coups. Certes les combos les plus variées vous récompensent avec plus de sang versé, mais rien ne vous impose vraiment de varier vos techniques.
Malgré une durée de vie correcte pour ce genre de titre, là où Splatterhouse déçoit, c’est dans la facilité déconcertante du challenge proposé. Le bon côté des choses c’est le sentiment de toute puissance qui en ressort. Vous écharpez du démon comme d’autres font un mini-golf, le stress de rater le trou en moins (vu que vous serez amené régulièrement à plonger votre bras dans le rectum d’un démon géant pour l’achever). Les ennemis ne sont ni très variés ni très agressifs, et attaquent quasiment tous de la même manière, histoire de ne pas vous mettre en difficulté. Il y a bien certains démons qui énervent les autres ou encore les égides qui rendent invincibles leurs serviteurs, mais rien qui ne bouleverse l’enchaînement de votre distribution de torgnole à coup de barre cloutée. D’ailleurs, ne cherchez pas d’énigme pour vous faire du mauvais sang, dans le monde de Rick et son pote le masque magique, pour ouvrir une porte il suffit d’empaler la bonne personne.
+
- tellement gore, presque drôle
- Les phases 2D
- Rick tout puissant
-
- Réalisation datée
- Gameplay ultra basique
- Trop facile