Test : S.T.A.L.K.E.R 2 sur Xbox Series X|S
A ne pas mettre entre toutes les mains
Notre histoire débute par une longue cinématique qui emmène notre personnage dans la Zone, un endroit hostile et particulièrement dangereux. Nous y sommes présents pour utiliser une machine qui est censée redonner de la valeur à un artefact, ce qui pourrait nous rapport énormément d’argent. On se rend sur place pour l’appât du gain, armé d’une lampe torche et d’une arme à feu. Nos premiers pas posent le cadre, nous font découvrir une ambiance aussi glaciale que menaçante. On se déplace avec prudence et on fait la rencontre de nos premiers ennemis avant de tomber sur des soldats qui nous mettent K.O., à défaut de nous éliminer. On se réveille alors quelques heures plus tard, dénudé et sans équipement. Aidé par un inconnu, on récupère des boulons – un objet hautement important – et on se rend dans une petite ville qui s’avère être le centre névralgique de la région. De là, on récupère de l’équipement, nos premières missions et on part à l’aventure dans le monde impitoyable proposé par S.T.A.L.K.E.R. 2.
Si le contexte général et l’histoire proposée sont assez sympathiques à suivre, on ne peut pas dire qu’elle soit révolutionnaire. Elle nous pousse à aller de l’avant et à découvrir les mystères qui entourent la Zone et ses occupants, tout en nous proposant de venir en aide à certains autochtones et en faisant des choix. Ces derniers sont relativement nombreux et peuvent vraiment orientés votre manière de résoudre certaines quêtes. On peut s’attaquer aux PNJ que l’on rencontre, mais également négocier, les payer, leur rendre un service. Les possibilités sont multiples – comme les approches – et ça, c’est vraiment appréciable !
Mais au-delà d’une histoire, S.T.A.L.K.E.R. 2 c’est avant tout une ambiance. Le monde dans lequel vous vous plongez – qui est franchement massif et qui vous occupera de très nombreuses heures de jeu – recèle de dangers. Ces derniers sont nombreux – très nombreux – et il ne faut pas grand-chose pour passer l’arme à gauche, même dans la difficulté la plus simple. Le titre de GSC Game World est impitoyable et il faut faire preuve d’une très grande prudence, en permanence, pour éviter les distorsions, les animaux sauvages / mutants, les soldats qui patrouillent, les radiations… Vous êtes en permanence sollicités et vous devez impérativement avancer avec précaution. On peut d’ailleurs vous dire franchement que la fuite est une option à ne pas négliger, tant le moindre affrontement peut rapidement tourner court.
Bref, en plus de tout cela, S.T.A.L.K.E.R. 2 nous invite à découvrir un monde sombre qui brille par son ambiance oppressante. Les lieux fermés sont souvent très sombres, étroits et les ennemis peuvent surgir de n’importe où. Ajoutez à cela, des tempêtes qui déchirent le ciel devenu rouge à grands coups d’éclairs et qui vous poussent à trouver un abri en quelques minutes à peine, et vous aurez compris que tout est fait pour vous maintenir en état d’alerte permanent. Évidemment, les dialogues avec les PNJ ne sont pas en reste et la tension qui existe entre les différentes factions n’aide vraiment pas. Bref, toute une série d’éléments qui rendent votre périple aussi immersif que violent et dangereux. Savoureux, tout simplement.
Côté gameplay, S.T.A.L.K.E.R. 2 prend donc la forme d’un FPS, comme son ainé. La maniabilité est relativement classique et ne nécessite pas d’apprentissage particulier. L’introduction fait tout de même office de tutoriel et vous permet, en quelques minutes seulement, d’intégrer les commandes de base. Cela étant, ne pensez pas que le jeu de GSC Game World se limite à cela, car ce serait une grave erreur. L’aspect survie est omniprésent et a un impact considérable sur le gameplay et sur l’approche que vous aurez des situations de jeu. Comprenez par-là que vous devez vous nourrir, vous abreuver, prendre ce qu’il faut pour récupérer de l’endurance ou faire baisser les radiations. Autre point important : l’usure de vos armes. Plus vous les utilisez, plus elles s’abiment. La conséquence ? Au cours d’un affrontement, votre équipement peut s’enrayer, le chargeur peut rester bloqué. Un fâcheux problème qui vous rend vulnérable face à vos adversaires qui n’en demanderont pas plus pour vous faire la peau. Il est donc nécessaire de vérifier l’état de votre matériel, de le réparer et/ou de l’améliorer si nécessaire au campement, avant même d’envisager une sortie. Un fonctionnement qui, encore une fois, place une épée de Damoclès au-dessus de votre tête et qui crée une pression omniprésente sur votre aventure. Vous voilà prévenu.
Evidemment, S.T.A.L.K.E.R. 2 ne se cantonne pas à des affrontements en lieu clos. L’essentiel de votre périple prend la forme d’un voyage au cours duquel vous allez pouvoir visiter de très nombreux lieux : tunnels, bunker, base militaire, bâtiments abandonnés… Certains ne seront pas fréquentés, tandis que d’autres recèleront leur dose de pièges ou d’adversaires en tout genre. Mais ce qui fait indéniablement le charme du jeu, c’est l’exploration. Si vous pensez courir d’un point à un autre sans prendre le temps de fouiller les lieux traversés, vous risquez franchement de rencontrer des difficultés. Et ce, même au début du jeu. Il faut donc visiter chacune des pièces mises à votre disposition afin de dénicher des munitions (qui ne sont pas excessivement nombreuses) ou des objets de soin dont vous aurez probablement besoin régulièrement. On profite d’ailleurs de ce point pour aborder un élément qui nous semble un tantinet excessif. Chacune de nos blessures occasionne des dégâts – logiques – mais peut également appliquer un malus intitulé saignement. Si vous n’utilisez pas des bandages rapidement, vos points de vie se mettent alors à fond comme neige au soleil. Le problème, c’est qu’à chaque affrontement, pratiquement à chaque blessure, le saignement nous est infligé. C’est rébarbatif et, surtout, terriblement ennuyant, surtout au début de l’aventure. Par la suite, avec une meilleure armure et surtout des armes plus performantes, cela a tendance à s’atténuer. Cela étant, la difficulté reste très inégale et il arrive souvent que l’on meure en tombant face à un ennemi surpuissant. Frustrant.
Du côté du bestiaire, le jeu de GSC Game World nous propose deux types d’ennemis bien distincts : les soldats et les créatures. Les premiers sont assez classiques, nombreux et souvent bien équipés. Ils abordent généralement les affrontements avec une certaine agressivité et n’hésitent pas à venir vous déloger de votre position, quitte à employer du matériel explosif tel que les grenades. Heureusement pour vous, la localisation des dégâts permet de s’en séparer rapidement, d’une simple balle dans la tête, tout du moins pour « les soldats de base ». Du côté des créatures, c’est sensiblement plus compliqué. Variées et nombreuses, elles peuvent être toutes petites, massives ou posséder des pouvoirs qui les rendent franchement dangereuses (invisibilité ou télékinésie, par exemple). Les affronter est un véritable défi, surtout au début de l’aventure où chaque combat peut être mortel. En général, elles font preuve d’une résistance excessive (surtout celle qui disparait et apparait juste pour vous frapper), ce qui rend les combats déséquilibrés. On aurait aimé un peu plus de nuance de ce côté-là, surtout que le changement de difficulté (passer de normal à facile) n’y a pas changé grand-chose.
En ce qui concerne l’interface et les menus, le jeu joue la carte de l’immersion. Toutes vos affaires sont rangées dans un sac à dos que vous devez gérer. Attention à ne pas embarquer trop d’équipements, au risque de ne plus savoir vous déplacer correctement. De ce côté-là, c’est assez classique et efficace. On regrette simplement le fait qu’il y a une certaine lenteur dans la navigation. En effet, on constate assez vite – y compris chez les marchands – que le jeu est pensé comme un titre PC et que cela n’a pas été modifié pour les consoles. Les autres menus se trouvent sur une tablette que vous portez et qui reprend la carte du monde ou encore les différentes quêtes que vous suivez, entre autre. C’est relativement intuitif et il faut avouer que le travail est globalement bien fait. Petite précision utile pour les futurs aventuriers qui tenteront l’expérience de la Zone : quand vous êtes dans votre sac à dos, les ennemis peuvent toujours vous attaquer. Veillez donc à vous montrer prudent, comme toujours. La prudence, vous l’avez d’ailleurs normalement bien compris, est le maitre mot du jeu.
Abordons maintenant le dernier point de notre test, la partie qui fâche, la technique. Nous avons eu l’occasion d’essayer deux fois S.T.A.L.K.E.R. 2 au cours des deux dernières éditions de la Gamescom. Si le premier test s’était montré peu concluant sur ce point, le second s’était montré rassurant. Pourtant – ne tournons pas autour du pot – à l’heure où ces lignes sont écrites, le titre de GSC Game World est impacté par un nombre gigantesque de bugs franchement dérangeants : scintillement, popping, clipping, personnage qui reste bloqué après un chargement, ennemis qui restent debout bien que morts, ralentissement… Les problèmes sont vraiment nombreux et entachent réellement l’expérience de jeu. Pire, ils viennent vraiment nous sortir de l’immersion recherchée par les développeurs.
Et même s’il s’avérait propre et exempt de ces défauts, S.T.A.L.K.E.R. 2 ne peut pas se targuer d’être un jeu à la hauteur des capacités de notre machine, la Xbox Series X. Les environnements, bien que parfois jolis, se montrent souvent ternes, notamment à cause de textures vieillissantes. Les animations des visages sont datées et les déplacements des PNJ sont figés. Un constat qui s’applique à de nombreux éléments du jeu qui aurait bénéficié de davantage de soin avant sa sortie. Une sortie que l’on imagine difficile à décaler, surtout après les nombreux reports que le titre a subi. C’est véritablement le très gros point faible du jeu. Enfin, sur le plan sonore, le jeu de GSC Game World se montre un peu plus solide. Les musiques sont bien choisies et contribuent largement à l’ambiance qui se dégage des lieux. Les doublages quant à eux – nous avions choisi la langue des développeurs – se montrent convaincants, tout en favorisant l’immersion. Cela étant, l’anglais est la seule autre possibilité offerte par le jeu. À noter que parmi les bugs, certains touchent également cet aspect du jeu : musique qui ne redémarre pas, répliques qui tournent en boucle, bruits qui se répètent… C’est compliqué…
+
- Exploration agréable ;
- Sentiment de danger oppressant ;
- Ambiance soignée ;
- Musiques au top ;
- Durée de vie énorme ;
- Aspect survie omniprésent.
-
- Techniquement limite ;
- Animations faiblardes ;
- Bugs à foison ;
- Difficultés inégales ;
- Parfois frustrant.