Jeux

Star Ocean: The Divine Force

JRPG | Edité par Square Enix | Développé par Tri-Ace

6/10
One : 27 octobre 2022 Series X/S : 27 octobre 2022
09.11.2022 à 16h34 par - Rédacteur en Chef

Test : Star Ocean: The Divine Force sur Xbox Series X|S

Le douloureux retour sur Terre

Il faut remonter à 2009 pour retrouver la trace d'un autre jeu Star Ocean sur une console Xbox. C'était le quatrième épisode, The Last Hope, sorti sur Xbox 360 à une époque où Microsoft s'évertuait à attirer les grands noms du JRPG sur sa machine. Depuis, la franchise imaginée par les développeurs japonais Tri-Ace a continué de grandir, mais sans la marque Xbox qui n'aura finalement pas vu la couleur de l'épisode d'après, The Integrity and Faithlessness. Sans rancune, voici The Divine Force, le nouveau jeu issu du studio de Tokyo. Un retour en grâce ?

Bienvenue dans le Royaume d’Aucerias. Avant de fouler les terres de cette contrée lointaine, le joueur est amené à choisir entre l’un des deux personnages principaux. Laeticia est la princesse du royaume en question, tandis que Raymond a vu son aéronef s’écraser sur cette planète qui lui est totalement inconnue. Deux personnages que tout oppose donc, et qui sont amenés à se rencontrer dès les premières secondes de cette nouvelle aventure imaginée par Tri-Ace, déjà à l’origine des cinq précédents volets. Contrairement à d’autres titres, notamment Scarlet Nexus, le choix du héros n’est pas vraiment déterminant dans la mesure où ils passent la plupart de leur temps ensemble et vivent donc la même aventure, seule une poignée de séquences les oblige à se séparer. Concrètement, cela signifie que l’histoire se vit via un prisme unique ou presque, avec la possibilité de switcher d’un personnage à l’autre très simplement qui plus est. Pas de quoi pousser les joueurs à recommencer avec le second personnage, sauf pour voir l’autre fin, à la limite.

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Mais un seul run semble déjà bien suffisant. Car Star Ocean: The Divine Force montre rapidement des signes de faiblesses. Par sa qualité technique d’abord. Le jeu ressemble à un titre sorti au début de l’ère Xbox One, avec des textures trop peu détaillées, des environnements très génériques et un chara-design totalement raté pour la plupart des personnages, qu’ils soient jouables ou non. Ce sixième épisode ressemble davantage à une mauvaise caricature des prémices de la franchise qui a fêté ses 25 ans l’an dernier. On sent tout de même qu’il y a eu une certaine volonté de ne pas proposer des environnements trop vides, mais les quelques éléments placés ici et là cachent à peine la misère et la pauvreté de l’ensemble. Les intérieurs ne sont pas plus à la fête, avec là aussi un manque d’application et de détails. Un gros manque qui aurait pu être compensé par des choix artistiques intéressants, mais non, ce n’est malheureusement pas le cas. Les villes et les décors traversés montrent un petit peu de variété en revanche, même si là aussi on aurait franchement aimé voir quelque chose de plus abouti.

Pour trouver un peu de maitrise, il faut se tourner vers le système de combat. Beaucoup plus dynamique depuis le cinquième épisode, celui-ci permet d’avoir une liberté d’action presque totale, au moins en termes de déplacement. Il est même possible de sprinter pour s’écarter au maximum d’un ennemi agressif ou pour éviter une attaque. On échappe donc au traditionnel tour par tour qui avait accompagné le lancement de la série en 1996. C’est une bonne chose d’autant que le joueur peut contrôler n’importe quel équipier et en changer en plein combat très facilement à l’aide du bouton multidirectionnel. On se retrouve face à des combats à la fois dynamiques et agréables à jouer, même si le système de combos aurait mérité d’être simplifié. Pour assigner les enchainements, il faut en effet tout configurer dans des menus franchement peu agréables à parcourir et c’est très vite rébarbatif, surtout si vous souhaitez utiliser tous les personnages du jeu, et que vous débloquez régulièrement de nouvelles attaques dans l’arbre de compétences.

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Malheureusement, la difficulté du jeu nous pousse fortement à passer régulièrement du côté des menus. Comme d’autres jeux du genre, Star Ocean: The Divine Force nous met régulièrement face à un mur, surtout sur les phases de boss, ce qui oblige à passer par la case leveling. Etrangement, la montée en niveaux est d’une rapidité hallucinante et cela ne prend généralement que quelques minutes pour prendre 4 ou 5 niveaux et ainsi renforcer ses statistiques tout en accumulant des points de compétences, les fameux PC. Mais c’est au niveau de la répartition des points de compétences acquis que cela se complique un peu. Car il faut composer avec les menus peu engageants pour répartir ces PC dans trois domaines distincts.

Dans l’arbre de compétences pour commencer. Celui-ci est différent pour chaque personnage et rappelle un peu le sphérier de Final Fantasy X. Il permet d’améliorer l’attaque, la défense, la puissance magique la résistance à certains éléments, tout en débloquant de nouvelles attaques à inclure dans le système de combos donc. Autre possibilité, celle d’attribuer les PC sur les attaques pour en augmenter leur niveau et gagner ainsi en efficacité sur votre coup ou magie de soin préférés. Dernière possibilité, celle d’augmenter votre capacité à crafter des objets des différents domaines (médecine, artisanat, etc…), mais là encore le système est totalement raté et ne donne aucune envie de s’y attarder. Globalement, on a l’impression que le studio n’a pas franchement évolué durant ces dernières années et nous sert des concepts clairement dépassés.

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Heureusement, pour trouver quelques sources de satisfaction, il faut encore se tourner vers le gameplay. Star Ocean: The Divine Force introduit un familier qui prend la forme d’un robot nommé D.U.M.A. et qui accompagne systématiquement le personnage contrôlé par le joueur. C’est lui qui se charge d’apporter un peu de profondeur au gameplay qui, même s’il se montre solide, reste relativement classique. Grâce à D.U.M.A. il est possible de projeter votre héros vers l’avant ou dans les airs pour engager l’ennemi rapidement, ce qui peut entrainer l’activation de bonus sous certaines conditions. Multiplicateur de dégâts ou paralysie de l’ennemi, des moyens pour faciliter votre progression et accumuler de l’expérience assez facilement lorsqu’il faut faire du leveling. D.U.M.A. est également capable de dresser une barrière protectrice temporaire qui vous empêche alors d’utiliser le dash, et permet surtout d’offrir de la verticalité à votre exploration, ce qui est fortement appréciable, d’autant que les toits des villes regorgent de coffres et d’items. A noter que même s’il prend la forme d’un A-RPG, le titre de Tri-Ace adopte un système de points d’action qui se rechargent en marquant une pause, le moment idéal pour voir l’ennemi vous mettre une raclée.

On le disait, la direction artistique ne figure pas au rayon des points forts du jeu. Les musiques de Motoi Sakuraba sont d’une triste banalité, bien loin de ses meilleures compositions. L’univers à explorer est terne et seul la présence de planètes dans le ciel d’Aucerias permet d’échapper à la morosité. Du côté du chara-design c’est une véritable catastrophe. Même si on était habitué à avoir des personnages aux proportions volontairement exagérées, on se retrouve ici avec des personnages parfois totalement difformes, au look trop souvent loupé et quelques exceptions qui sauvent cet aspect artistique du naufrage. On pourrait également évoqué le mini-jeu imaginé pour l’occasion, l’Es’owa. Mais là encore, ce jeu de pion tiré du morpion apporte plus de déception que de satisfaction.

6/10
Après avoir loupé le cinquième épisode, les joueurs Xbox retrouvent la franchise Star Ocean en piteux état. Incapable d'apporter une touche moderne à sa formule si ce n'est par la présence du familier, le jeu de Tri-Ace est une grande déception sur de nombreux aspects. Reste un gameplay agréable tout de même, un point important mais malheureusement noyé dans tout le reste.

+

  • Gameplay assez souple en combats
  • Un peu de verticalité grâce à D.U.M.A.
  • Plusieurs modes de difficulté

-

    • Chara-design raté
    • Graphismes ultra datés
    • Scénario sous-exploité
    • Menus beaucoup trop austères
    • Système de craft affreux
    • Jeu de pions pas terrible