Test : Star Ocean : The Last Hope sur Xbox 360
Pas de futur pour l’humanité ?
Les fans le savent depuis longtemps, ce nouvel opus de cette saga de RPG à la sauce space opéra est une préquelle. On y apprendra quels ont été les actes héroïques des premiers hommes à explorer l’espace en quête d’un nouveau monde. En effet, suite à une troisième guerre mondiale, la planète Terre est devenue irrespirable et donc inhabitable. La seule chance de survie pour l’espèce humaine est donc de trouver une nouvelle planète à coloniser. C’est pour cela qu’une mission d’exploration est envoyée afin de trouver la terre promise. C’est ainsi qu’on se retrouvera dans la peau du jeune Edge Maverick, qui, avec son amie d’enfance Reimi Saionji font parti d’un des équipages envoyés. A la suite de divers événements, le joueur deviendra vite capitaine de son propre vaisseau et dirigera un équipage qui se remplira au fur et à mesure de l’aventure par des protagonistes assez variés venus des quatre coins du monde.
Si le jeu commence par une simple mission d’exploration visant à sauver l’humanité, le jeune Edge finira bien rapidement par avoir une destinée bien plus importante que cela. Le scénario reste relativement classique, mais ne plaira toutefois pas à tous. En effet, beaucoup de joueurs pourront lui reprocher une certaine niaiserie dûe en grande partie à trois des personnages du casting qui effectivement sont loin d’avoir inventé la poudre. Si cela peut se comprendre concernant Lylme, qui reste une petite fille, ou concernant Meracle qui est un personnage typiquement manga et fait pour être attachant, en revanche la mièvrerie de Sarah saute aux yeux et fait souvent peine à voir (et à entendre). Heureusement les autres personnages rattrapent le coup en étant corrects pour certains (Bachus, Edge, Reimi et Faize), et carrément excellents pour d’autres (Myuria et Arumat).
Non tantum, ced etiam
Si l’histoire d’un RPG est un élément très important, un autre aspect primordial se trouve être le système de combats. En effet, qui irait s’amuser à passer des heures à faire progresser ses personnages si les affrontements se devaient d’être ennuyeux ? Heureusement pour ce Star Ocean, ses combats en temps réel sont une véritable réussite. Non seulement ils sont particulièrement péchus (dans la veine d’un Tales of), laissant au joueur la possibilité de diriger directement l’un des quatre personnages de l’équipe active, mais en plus ils intègrent un autre élément particulièrement ingénieux que les amateurs de la série connaissent déjà : les trophées de combat. Ainsi donc, chacun des neuf personnages du jeu dispose d’une centaine de ces trophées qui nécessiteront doigté, chance, malice ou acharnement afin de les obtenir. Au final, chaque combat réalisé pour améliorer ses personnages sera aussi l’occasion d’essayer de décrocher ces fameux trophées. Implicitement, rarement un RPG n’aura autant incité le joueur à combattre encore et encore, et à passer des heures entières à faire du level-up sans (trop) se lasser.
L’un des plus gros défaut de ce système de combat réside dans l’impossibilité de cibler manuellement les ennemis sur lesquels on va attaquer. Cela cause parfois des situations frustrantes dans laquelle notre personnage essaye de viser un ennemi au loin quand un de ses comparses vient nous titiller de près. Fort heureusement, la plupart du temps ce n’est guère gênant, et ne s’applique bien évidemment pas aux techniques utilisables par le menu.
Pour les plus accrocs aux combats, le jeu proposera de plus un Colisée où chaque personnage pourra combattre en solo(,) ou en équipe, contre des adversaires de plus en plus féroces. Finalement, ce qui est décrit là reste relativement classique. Mais Tri-ace ne s’est pas contenté du minimum syndical, et a instauré un autre élément novateur. Le tableau bonus est en effet un tableau de cases qui se remplit de diverses couleurs lorsque des actions spécifiques sont réalisées en combat. Chacune de ces cases permettra de jouir en fin de combat d’un bonus spécifique à sa couleur. C’est ainsi qu’une case jaune boostera le gain d’argent, ou qu’une case rose permettra de regagner un peu de vie et de magie. Mais attention, si le personnage que vous contrôlez est la victime d’une attaque critique, le tableau s’effondre, et il ne restera alors plus que la moitié des cases qui avaient la chance d’être contiguës à une autre de la même couleur. Ce système assez compliqué à expliquer est en définitive très simple à appréhender, et incitera le joueur à adapter sa manière de jouer selon les bonus dont il a le plus besoin.
Le dernier espoir
Star Ocean est un jeu vaste, qu’on se le dise. Si les aires de jeu en elles mêmes restent relativement peu étendues, ces dernières sont bien remplies, et il faudra énormément de temps avant de faire le tour du jeu. Ainsi un premier run du jeu se termine en environ 75 heures. A ce stade là, les personnages sont environ au level 65. Imaginez qu’il est possible de monter chacun des personnages jusqu’au level 250, qu’il existe un certain nombre de choses à faire après avoir terminé le jeu avec un donjon bonus assez conséquent, que le Colisée et les courses de connil seront tout aussi chronophages et que les trophées de batailles vous prendront eux aussi énormément de vos soirées. Imaginez maintenant que tout ceci n’est que le mode normal du jeu, et que terminer le jeu permettra de débloquer un mode de difficulté supérieur, et que ce dernier à son tour débloquera la difficulté suprême. Ajoutez à cela le codex du jeu à compléter (armes, vaisseaux, monstres, trophées, créations d’objets) et les nombreuses quêtes à accomplir. Vous l’aurez compris, obtenir les 1000G de succès du jeu demandera facilement les 300 heures de jeu.
Beaucoup de ce temps de jeu sera dédié à la création d’objets. Pour cela, il suffit de se rendre dans son vaisseau, de lancer le terminal de communication pour discuter avec Welch, et l’interface de création d’objets s’ouvrira. Mais avant de se lancer dans cette démarche, il faudra tout d’abord inventer ce que le jeu appelle des recettes. Plus basiquement, il s’agit des composants nécessaires à la réalisation d’un objet. Pour cela, il faudra combiner les connaissances de divers personnages, et les laisser mijoter dans une session de brainstorming.
Mais ce terminal ne permet pas que de créer des objets, il permet aussi d’en modifier pour ajouter des effets à une arme ou à une armure par exemple, en lui associant des composants. Voilà qui devrait occuper ceux qui pensaient faire le tour du jeu rapidement.
Fort heureusement, le jeu est plaisant à jouer et a le bonheur de jouir d’une réalisation plus qu’acceptable. Ainsi donc, les personnages, sous le couvert d’un design très « poupée » sont plutôt bien réalisés, les décors sont généralement jolis, lorgnant parfois vers le magnifique. Globalement l’animation est respectable, surtout pour un soft du genre. Coté sonore, le jeu oscille entre le bon et le moins bon. Si les musiques orchestrées par l’excellent Motoi Sakuraba (déjà à l’œuvre sur Eternal sonata par exemple) sont magnifiques, le souci provient des voix anglaises. Ainsi donc certaines voix féminines sont particulièrement nasillardes (en particulier Sarah) et cassent plus les oreilles qu’autre chose. Dommage car d’autres personnages bénéficient d’un doublage plus que convainquant. Néanmoins, quelques petits soucis techniques viennent ternir le tableau. En effet, lorsque vous arriverez au troisième DVD, il faudra régulièrement changer de disque à chaque changement de planète. Voilà comment un mauvais découpage des disques peut entraîner un swapping particulièrement frustrant. Heureusement, une bonne anticipation des voyages évitera d’innombrables allers-retours et permettra de pallier à ce problème.
+
- Le système de combat
- Les Private Actions
- Musiques de Motoi Sakuraba
- Bonne durée de vie
- Les trophées de combats
- Arumat et Myuria
-
- Sarah
- Pas de ciblage manuel des ennemis
- Des cinématiques parfois trop longues