Test : Stone sur Xbox One
Kid Koala
Stone nous place dans les claquettes du koala du même nom, un détective privé gras du bide persuadé que le port de chemises colorées et de lunettes noires en intérieur suffit à le rendre encore plus cool que Spot. Après un réveil difficile, dans un appartement rempli de cadavres de bouteilles, il reçoit un appel mystérieux lui annonçant la disparition de l’amour de sa vie, Alex. Ni une, ni deux, après avoir pris le temps de s’allumer une cigarette et de vérifier que la télévision fonctionne bien, notre brave marsupial décide de quitter son appartement et de se lancer à la poursuite des kidnappeurs.
Bien qu’ayant l’impression dans les premières minutes de l’aventure d’avoir la possibilité d’interagir avec l’environnement et d’explorer les lieux visités grâce à des déplacements totalement libre, on se rend rapidement compte que Stone n’est finalement rien de plus qu’un walking simulator en vue à la troisième personne. Vos pérégrinations se limiteront donc à vous rendre à des endroits précis pour parler à l’un des PNJ présent sur place, jusqu’à ce que le scénario vous invite à quitter les lieux pour vous rendre à l’endroit suivant. Si le concept, aussi limité soit-il, pourrait suffire de carotte nous poussant à progresser dans l’aventure, on se rend compte malheureusement très rapidement que non seulement les lieux sont très peu nombreux -4 en tout pour autant de PNJ- mais ne permettent également aucune forme de découverte. Il n’y a même pas le moindre easter egg à se mettre sous la dent, à l’exception du cocktail préféré du dude en forme d’hommage à The Big Lebowski cité tout du long de la minuscule heure que dure l’aventure. Rassurez-vous, les chasseurs de succès pourront ajouter 5 bonnes minutes post-générique pour débloquer les derniers points manquants.
Passe encore que le gameplay n’ait finalement aucun intérêt ludique si encore l’écriture rattrapait un tant soit peu le tout. Malheureusement, le trop plein de cool attitude et d’utilisation d’argot Australien ne cache pas l’indigence des dialogues, consistant en des blagues jamais drôles et jouées avec le minimum de conviction. Pas d’accent «aussie» à l’horizon, notre ami à poil gris se contentant d’ajouter «mate» à chaque fin de phrase pour tenter de donner le change. N’espérez pas également profiter des choix de dialogues pour apporter de la fraicheur à l’ensemble, les réponses et conséquences étant totalement similaires dans tous les cas de figure. Le scénario n’est pas en reste, avec une tension encore moins palpable que lors d’un interrogatoire du capitaine Marleau. Le scénariste/réalisateur/producteur Gregory Louden tente bien un twist en plein milieu de l’aventure pour tenter de renverser l’impression générale, mais difficile de comprendre ou il souhaitait vraiment en venir, surtout après un épilogue aussi abrupt que maladroit.
Un soin certains a été apporté à la direction artistique, autant visuelle que musicale, mais à moins d’être un hipster pur et dur il est difficile d’être renversé par l’apparition d’un renard en veste en cuir ou par une bande son hip-hop et rock, certes carrée, mais manquant cruellement de génie. Une fois de plus la volonté d’en faire trop dans la détente donne un côté artificiel aussi ringard que Fonzy qui débarquerait au beau milieu d’une rave-party. De plus, la direction artistique semble faire plus effet de cache-misère face à une technique particulièrement limitée se permettant le luxe de proposer un framerate restreint lors des déplacements.
Pour donner un léger sentiment de liberté, à partir du deuxième acte sur les cinq que compte le jeu, vous serez libre d’explorer un tant soit peu la ville, via quelques lieux accessibles depuis la carte. N’espérez pas vous retrouver devant des enquêtes ou objectifs secondaires, mais vous pourrez par exemple vous rendre au cinéma pour regarder une demi-douzaine de films entrés dans le domaine public, dans leur intégralité. Si la plupart des films, datant du début du siècle précédent, ne captiveront que l’intérêt des cinéphiles les plus hardcore vous aurez toutefois la chance de pouvoir profiter de La Nuit des morts-vivants de George Romero. Malheureusement, la compression vidéo au-delà du bon sens, couplée à un recadrage brutal, ainsi que l’absence totale de sous-titres ou de possibilité de mettre le film en pause auront probablement vite raison de votre enthousiasme. Les autres activités, notamment la visite du sauna ou encore la possibilité de réécouter les musiques chez le disquaire, n’ont strictement aucun intérêt.
+
- Bande-son soignée avec plein de titres inédits
- Sous-titres en français
- On peut regarder La Nuit des morts-vivants
-
- Trame et mise en scène anecdotiques
- Trop de cool et tu t’écroules
- Absolument aucun gameplay
- Framerate cancéreux
- A peine plus long qu’un épisode de série