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Comme dans toute simulation de vie agricole, Story of Seasons: A Wonderful Life nous invite à prendre les commandes d’une ferme située dans un village reculé. Pour débuter votre nouvelle vie loin de la ville, c’est Takakura qui vous accueille et se charge de vous présenter les petites installations qui vont vous permettre de démarrer votre activité de fermier. Une étable, un poulailler, deux petits morceaux de terrain à labourer et une remise rénovée pour accueillir vos temps de repos et vos envies de cuisiner. Le minimum syndical et cette sensation de partir de rien sans pour autant manquer d’ambitions et voir grandir cette petite ferme au fil du temps. Un principe déjà vu un grand nombre de fois par le passé, qui ne prend pas vraiment de risques et se contente de reprendre une recette née il y a plus de 25 ans avec la sortie de Harvest Moon sur Super Nintendo. C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut faire à ce nouveau Story of Seasons, clairement dépassé dans ses mécaniques, et pas beaucoup plus à l’aise du côté de sa direction artistique.

Et les caractéristiques de notre nouveau lieu de villégiature en sont une terrible conséquence. Très petite, la carte vous autorise à vagabonder dans des zones pas vraiment enthousiasmantes. Un petit coin de forêt, un site de fouille minuscule, une plage, un manoir, quelques maisons et surtout une ferme concurrente bien plus grande que la votre sont à peu près les seules attractions offertes par Story of Seasons: A Wonderful Life. C’est très léger et particulièrement décevant compte tenu du fait que l’ennui pointe vite le bout de son nez. Car les tâches sont peu nombreuses et manquent clairement d’originalité. Comme dans tous les titres du genre, votre première mission consiste à acheter des graines, labourer votre champ avec une houe et faire pousser vos premiers légumes en prenant soin de les arroser régulièrement.

Comme le temps défile, avec très exactement dix journées par saison, le titre vous demande de tenir compte de la saisonnalité de vos plants pour maximiser votre rendement et commencer à faire quelques profits. Impossible de faire pousser des tomates en hiver, tandis qu’il faudra attendre l’automne pour planter vos carottes par exemple. Cela permet de faire un petit rappel pédagogique auprès de ceux qui pensent que les fruits et légumes poussent toute l’année. Il faut également faire preuve d’un peu de patience pour passer à la récolte, et prendre soin de diversifier son agriculture pour répondre à diverses demandes. Le tableau d’affichage du village permet en effet de répondre à des requêtes des habitants, ce qui oblige à adapter ses cultures en conséquence. Petit point négatif sur la crédibilité de certaines cultures, où l’on apprend que le raisin pousse… dans les arbres. La modélisation d’une vigne n’aurait pas été du luxe.

La vie à la ferme passe aussi par l’élevage. Avec une seule vache en début de partie, il est possible d’augmenter votre cheptel en échange de quelques gros billets durement gagner. Le but étant de pouvoir produire du lait, de la laine ou des œufs, tout en prenant soin de favoriser la reproduction pour pouvoir revendre de nouveaux bestiaux et ainsi récupérer à nouveaux de gros billets. Même si le titre propose une ambiance assez tranquille, l’argent reste le nerf de la guerre et la seule ressource capable d’agrandir votre ferme. Plutôt que de dilapider vos revenus, il faut donc privilégier l’investissement et trouver des moyens de faire grossir votre compte en banque pour tenter de sortir du train-train un peu barbant proposé par les premières heures de jeu. En plus des récoltes et de l’élevage, la pêche est un bon moyen de récupérer un peu d’argent en vendant votre poisson. Malheureusement, cette activité est réduite à son strict minimum et ne procure aucune satisfaction.

Une impression de gros retour en arrière qui s’explique assez simplement. Story of Seasons: A Wonderful Life est en réalité le remaster de Harvest Moon: A Wonderful Life (une grande partie de l’équipe de Natsume s’est retrouvée chez Marvelous suite à un désaccord avec les dirigeants d’origine). Un épisode sorti il y a tout juste 20 ans, et qui accuse donc le poids des années. Considéré comme un des meilleurs jeux du genre à l’époque, le titre est désormais totalement dépassé par la concurrence. On apprécie tout de même le travail réalisé sur l’ergonomie générale, avec des menus assez intuitifs pour passer d’un objet à l’autre tout en conservant un vrai confort de jeu. Cela permet aussi de profiter de l’ambiance très tranquille que procure le jeu. Assez pauvre du côté de ses interactions, on note tout de même une volonté de proposer quelques saynètes, et une petite continuité dans l’histoire de notre fermier au fil des saisons, notamment dans sa façon de gérer sa vie amoureuse et familiale, tout en participant à des événements annuels.

Techniquement, le titre est beaucoup trop simpliste en revanche et aurait mérité bien plus de soin, surtout compte tenu de la taille de la carte. La partie musicale est une véritable purge de son côté, avec des thèmes énervants, qui ont le don de revenir rapidement en boucle, ou d’enchaîner sur un autre thème médiocre sans aucune transition. Un supplice pour les mélomanes.