Jeux

No Straight Roads

Action | Edité par Just for Games | Développé par Metronomik

6/10
One : 25 août 2020
03.09.2020 à 07h42 par - Rédacteur

Test : No Straight Roads sur Xbox One

La musique dans la peau !

Si la musique adoucit les mœurs, No Straight Roads risque de vous faire un grand bien en cette période de reprise. Développé par le tout jeune studio malaisien Metronomik composé de talents comme Wan Hazmer (lead designer sur Final Fantasy XV), Daim Dziauddin (Concept-Artiste pour Street Fighter V) et bien d'autres, No straight roads se veut comme la première grosse expérience du studio qui souhaite mettre en avant la musique dans le jeu vidéo. Un souhait plutôt bien tenu avec ce premier jeu même s'il n'est pas exempt de défauts. Place au test !

Quand nos deux protagonistes, Zuke et May, se mettent en tête de remettre en avant le Rock dans une ville dominée par l’Electro Body Music, c’était sans imaginer tous les problèmes que cela allait engendrer. Après une audition télévisée qui tourne au fiasco, nos deux compères sont bien décidés à tout faire pour arriver à leur but et rien de mieux pour cela que de saboter l’ensemble des concerts de leurs adversaires dans les charts. C’est donc ainsi que se met en place le scénario, léger mais sympathique, de No Straight Roads. Avec deux héros qu’il est possible d’incarner à tout moment en pressant la touche LB, le titre de Metronomik propose un univers rafraîchissant et original que l’on va prendre plaisir à découvrir.

Si le début du titre est plutôt timide avec un simple niveau à explorer, le jeu se dévoile réellement lors de son premier combat de boss où l’on comprend tout de suite que cela sera le point fort du titre. Que ce soit dans la construction des combats ainsi que les thèmes musicaux toujours réussis, les boss sont clairement un vrai plaisir à affronter et à découvrir. Divisés en plusieurs parties, les boss proposent des mécaniques de gameplay bien agréables nécessitant d’utiliser des esquives, de parer, ou de patienter pour frapper au bon moment.

Une fois ce premier combat effectué, on découvre le hub central du jeu qui sera notre point de ralliement après chaque fin de niveau. Divisé en plusieurs parties, ce hub permet au joueur de découvrir les secrets ramassés au fil des niveaux, d’améliorer ses personnages avec des vignettes à ramasser, de discuter avec ses fans via la station de radio, de se faire briefer sur le prochain boss, ou encore de faire évoluer ses compétences et ses capacités en augmentant le nombre de fans qui remplaceront les traditionnels points d’expérience. Bref, une structure classique qui se retrouve de manière générale sur l’ensemble de No Straight Roads.

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Chaque quartier à explorer avant d’affronter le boss se compose du même schéma, c’est-à-dire : activer des objets avec vos batteries ramassées, transformer des objets pour débloquer des nouvelles pièces et discuter avec quelques PNJ, battre le boss du quartier pour accéder au niveau suivant. Rien de bien transcendant sur cet aspect là, heureusement le jeu se rattrape par une bonne direction artistique sur chaque monde permettant d’éviter le sentiment de lassitude qui pourrait vite s’installer. Gros défaut en revanche de ce découpage très classique, aucun voyage rapide n’a été prévu par les développeurs obligeant ainsi à se retaper à chaque fois l’intégralité du chemin entre le QG et le nouvel objectif.

No Straight Roads propose ensuite une autre partie lorsque l’on accède aux concerts des boss. Il faut ici à chaque fois éliminer les différents ennemis des zones avant de passer à la suivante. Plus ou moins difficile, ces niveaux permettent d’exploiter pleinement le gameplay de No Straight Roads mélangeant des phases de plateforme pas toujours réussies et des combats sympathiques, mais manquant vite de lisibilité dès lors la présence importante d’ennemis. Zuke et May peuvent combattre avec la touche X, esquiver avec B, parer les projectiles avec X au bon moment, envoyer des projectiles avec RB et utiliser des compétences propres à chaque personnage avec les gâchettes LT et RT. Enfin, une capacité ultime peut être activée en appuyant simultanément sur les gâchettes arrières mobilisant nos deux personnages. Malheureusement, si les capacités sont bien utiles notamment celles pour se soigner, il faut bien admettre qu’en difficulté standard on n’a finalement pas vraiment l’occasion d’utiliser d’autres capacités tant elles sont bien souvent difficiles à placer. On se contente alors de les conserver pour se soigner et garder quelques cartouches en réserve pour les boss.

No Straight Roads se déroule dans le monde musical et c’est donc l’aspect le plus important du titre. Sur ce plan difficile d’être critique avec Metronomik qui a mis le paquet que ce soit dans la composition musicale toujours très réussie avec des ennemis qui frappent en rythme selon la musique de chaque niveau, mais également sur les doublages français de grande qualité avec Donald Reignoux (Spiderman, Jonah Hill), Kelly Marot (Jennifer Lawrence, Margaret Qualley), Céline Monsarrat (Julia Roberts) et bien d’autres. Le studio malaisien ne s’est donc pas moqué de nous et c’est une chose à souligner quand on compare à certains gros éditeurs qui daignent à peine proposer des versions françaises. On peut regretter tout de même l’impossibilité d’écouter les musiques du jeu en dehors des niveaux ce qui est dommage compte tenu de la qualité de certains morceaux.

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Sur l’aspect technique en revanche le bât blesse. No Straight Roads n’est clairement pas dans le haut du panier graphique sur Xbox One. Cela serait plus pardonnable sans les nombreux éléments de décor qui vous «popent» à la figure, ou les nombreux bugs et glitchs rencontrés au cours de mon aventure. Le boss de fin est d’ailleurs totalement bugué avec une seconde phase qui ne cesse de se réinitialiser et qui empêche à l’heure actuelle de terminer le titre. Notons également quelques soucis de caméra qui a tendance à saccader sévère dès que le deuxième personnage vous suit d’un peu trop près. Heureusement, comme dit précédemment, la direction artistique sauve le jeu, mais ces petits pépins techniques peuvent agacer les joueurs les plus exigeants. Autre gros défaut, la synchronisation labiale en version française qui est totalement catastrophique avec des dialogues qui se terminent parfois bien trop tôt, parfois bien trop tard et parfois même qui se chevauchent entre deux dialogues. Pour un jeu qui soigne autant son doublage français, cette synchronisation à la ramasse est bien dommageable et interroge sur la façon dont sont mis en place les doublages sur les jeux vidéo.

Pour finir ce test en bonne et due forme, impossible de ne pas évoquer la durée de vie assez courte du titre en ligne droite d’environ 5 à 6 heures. Vous pouvez rajouter quelques heures au compteur si vous souhaitez refaire les boss en difficile ou accomplir toutes les quêtes secondaires.

6/10
En conclusion No Straight Roads est un jeu plaisant. Rafraîchissant dans son univers et très agréable à parcourir avec des boss réussis, le titre de Metronomik laisse une première impression plutôt positive même si la construction du jeu s'avère au final vite redondante malgré une durée de vie assez courte. Des bugs problématiques, une synchronisation labiale catastrophique et une lisibilité pas toujours optimale selon les situations plombent un peu le jeu qui aurait pu devenir le nouveau Brütal Legend. Un bon jeu en somme qui gagne à être essayé si vous aimez les expériences qui sortent des sentiers battus et que vous avez toujours rêvé d'imposer le rock face à l'envahisseur que représentait la musique électronique dans les années 2000.

+

  • Bande-sonore de folie
  • Doublage français de grande qualité
  • Univers rafraîchissant
  • Des combats de boss très inspirés
  • Direction artistique originale

-

    • Cheminement des niveaux assez répétitif
    • Des bugs pénibles
    • Synchronisation labiale complètement ratée
    • Quelques soucis de lisibilité