Jeux

Avant toute chose, détaillons le concept de base du jeu. Stranded : Alien Dawn est un jeu de gestion qui vous demande de prendre les commandes d’un groupe de survivants qui atterrit en catastrophe sur une planète à la faune et à la flore totalement inconnues. C’est donc à vous, grand manitou, de gérer la petite équipe dont vous avez la charge, en faisant en sorte de les loger, de les nourrir et de les occuper comme il se doit. En partant de rien (ou presque), la tâche est bien entendu ardue. Heureusement pour vous, un didacticiel d’une petite heure est là pour vous mettre sur les rails. Un passage indéniablement essentiel pour un titre qui, vous le comprendrez très vite, n’est pas à mettre dans les mains de tout le monde.

Avant d’aller plus loin, il est important de mentionner l’aspect scénario/histoire du jeu. Lors de la création de la partie, vous avez l’opportunité de choisir un scénario parmi trois proposés. Le premier vous fixe comme objectif de trouver du secours tandis que le second vous amènera à créer un comptoir commercial. Le troisième, quant à lui, a pour but de vous faire créer une station de relais de communication qui a l’inconvénient d’attirer une faune hostile. Si l’aspect histoire est pratiquement inexistant, ces différents scénarios ont au moins le mérite de nous proposer trois expériences différentes ainsi que la possibilité de découvrir des environnements relativement variés. Une fois clôturés, il vous restera alors le mode bac-à-sable qui peut être entièrement personnalisé et dans lequel on évoluera avec plus ou moins de facilités (en fonction de ce que l’on aura choisi au préalable, évidemment).

Venons-en maintenant au cœur de l’expérience de jeu : le gameplay. Lors de chacune de vos parties, vous aurez l’occasion de sélectionner les survivants avec lesquels vous souhaitez évoluer. Ce choix est absolument crucial pour le bon déroulement du titre puisque chacun d’entre eux dispose de compétences dans lesquelles ils / elles sont doué(e)s. Ainsi, il est absolument nécessaire de tenir compte des points forts et des points faibles de vos survivants, auquel cas vous pourriez bien vous retrouver avec une équipe incapable de se soigner après une attaque, par exemple. Il sera bien entendu avisé de votre part de cibler certains éléments essentiels et indispensables comme l’agriculture, le combat ou encore l’intellect qui sont des compétences indispensables pour l’évolution de votre camp. À noter que votre équipe peut évoluer au cours de la partie puisqu’il est possible de faire la rencontre d’autres survivants.

Une fois sur votre planète d’adoption, c’est là que tout débute. Vous prenez rapidement le contrôle de vos personnages et le fait de passer avec votre pointeur sur un objet vous permet d’indiquer immédiatement les actions qui sont possibles. Votre premier objectif est de toute façon très simple : il faut se loger et trouver un abri. Les premières constructions vont d’ailleurs dans ce sens. Pendant que l’un ou l’autre de vos survivants fouille les débris de votre vaisseau, les autres vont récolter les matériaux nécessaires : du bois, de la pierre… Les constructions sont relativement rapides et vous pouvez, à tout moment, accélérer la vitesse de jeu. Attention toutefois qu’il est nécessaire de prévoir un temps de repos ainsi que de la nourriture. Deux éléments dont vous devez absolument tenir compte au risque vous retrouver avec des problèmes psychologiques à régler.

Votre campement de base établi, il faut désormais penser à la suite de votre aventure. En plus de la gestion quotidienne de vos affaires (se nourrir, les fouilles, la récolte de matériaux…), il faut tout doucement penser à explorer votre environnement. Il est donc crucial d’aller étudier les plantes qui poussent autour de vous afin de pouvoir lancer vos premières cultures. Même constat pour les animaux qui séjournent sur la planète et dont il sera possible de s’occuper (élevage) par la suite. Vous comprendrez d’ailleurs très vite que plus les jours passent (le cycle jour/nuit est bel et bien présent), plus la gestion de votre campement se complexifie.

Pour vous donner un exemple concret, à un certain moment de la partie, il est possible de gérer l’utilisation de l’électricité. Il vous faut donc construire des panneaux solaires ou des éoliennes pour en produire. Attention toutefois que si vous ne disposez pas d’une batterie, vos appareils ne seront pas utilisables pendant la nuit. Allons d’ailleurs toujours plus loin : si votre batterie s’épuise, il faut donc penser à disposer et utiliser un groupe électrogène qui fonctionne avec un combustible différent. Pour s’assurer du bon déroulement des opérations, vous devez ensuite programmer les appareils pour qu’ils puissent prendre le relais des uns ou des autres en cas de panne… Tout cela passe également par une phase de gestion des relais électriques, de la puissance électrique générée et de la puissance employée… Bref, vous l’aurez compris, dans Stranded : Alien Dawn l’aspect gestion est particulièrement poussé. Un bon point pour ceux et celles qui sont prêts à prendre de longues heures pour gérer l’entièreté des possibilités. Un frein indéniable pour les joueurs qui veulent une expérience de jeu relativement simple.

L’un des autres aspects du jeu est lié au système de défense. Plus votre campement s’agrandira, plus il sera la proie d’attaques des créatures séjournant sur la planète. Il est donc impératif de défendre votre colonie et de disposer d’un équipement à la hauteur. Pour ce faire, la construction d’une enceinte (en bois au départ, puis en métal à la fin) sera la première étape de votre travail. Il faudra évidemment prévoir des portails d’ouverture qui permettent à vos survivants de vaquer à leurs occupations dans et en dehors du campement. En cas d’attaque, il est recommandé de les fermer tous, sauf un. Les créatures tenteront alors d’entrer dans votre base en passant par la seule et unique ouverture. C’est là qu’entre en compte la partie « combat ». Vous pouvez (et devez !) équiper vos survivants d’armes que vous créer (arc à flèches, par exemple) ou que vous trouvez (pistolet, sniper…). À l’aide de deux touches, vous pouvez mobiliser votre petite équipe, puis vous devez les placer stratégiquement pour accueillir les créatures. Si au début de la partie, les affrontements sont relativement simples, lors de la suite, vous disposez d’équipements nettement plus aboutis (pièges, lance-flamme, mitrailleuse automatique…) qui vous aideront dans votre tâche. C’est sympathique, efficace et cela nécessite de prendre le temps de gérer l’arsenal et l’équipement de votre base et de votre équipe.

Un dernier point en ce qui concerne l’aspect gestion et le gameplay : la complexité du jeu est tel qu’il est nécessaire, si on veut vraiment bien faire les choses, de prendre en compte des facteurs aussi variés qu’exigeants. Par exemple, avec le cycle des saisons, les températures changement logiquement. Et si au printemps (saison de départ) on ne se pose pas de question quant à la gestion de cela, l’hiver apporte son lot de changements qui peuvent être douloureux. Il faut tenir compte, quand les températures sont basses, du fait que vos survivants prennent froid. Vous devez donc construire des bâtiments à la résistance thermique importante et les équiper de chauffage. Petit détail : si en été, votre nourriture pourrit au bout d’un certain temps, ce n’est pas les cas lors des périodes de gel. Stranded : Alien Dawn pousse donc le vice terriblement loin dans la réflexion. Etablir une base correcte n’est donc pas chose aisée et ce ne sera clairement pas à la portée de tous les joueurs. Il est impératif de savoir où on met les pieds avec un jeu de ce type. C’est d’autant plus vrai que le titre a été conçu et pensé pour les PC. On se rend d’ailleurs rapidement compte que la gestion du gameplay à la manette n’est pas des plus intuitives et qu’il faudra un certain temps d’adaptation pour prendre en main les commandes.

Sur le plan technique, Stranded : Alien Dawn est efficace, sans être révolutionnaire. Le jeu est parfaitement fluide et propose une technique solide, mais sans fioriture ni originalité. Les environnements sont beaux, sans être magnifiques. La gestion de la lumière est réaliste, sans pour autant nous bluffer. Le jeu est tout à fait correct, mais il ne s’agit clairement pas d’une claque visuelle. Même constat pour la direction artistique de l’ensemble qui s’avère être relativement classique. On n’est pas forcément surpris par les choix opérés par les développeurs, ni par tout ce que l’on est amené à découvrir. Enfin, sur le plan sonore, différentes musiques vont venir embellir (ou pas, c’est selon) votre aventure. Des musiques qui nous ont semblés très répétitives et que l’on a rapidement fini par désactiver pour laisser place aux bruits de la nature et de nos survivants.