Jeux

Le Street Fighter II de 1991 est certainement LE jeu de combat qui a su démocratiser le versus fighting partout dans le monde. Avant SFII, il n’y a rien eu, ça na pas existé, jamais. Sans aller jusqu’à détailler l’ensemble des jeux Street Fighter, car il y en a eu presque autant que de pieds de Chun-Li, il faut retenir que les Street Fighter ont souvent été très satisfaisants. Néanmoins, Street Fighter 6 arrive après un cinquième opus peu reluisant qui, ça tombait plutôt bien, n’était pas sorti sur consoles Xbox.

Dès le lancement de Street Fighter 6 on se retrouve en face de trois choix. Trois modes de jeux bien distincts : World Tour, Battle Hub et Fighting Ground. Le mode World Tour c’est vis ma vie de combattant de rue. Tout débute dans cette belle ville de Metro City qui n’a aucun rapport avec le film d’animation Megamind mais ressemble plutôt un joli clin d’œil au beat’em up Final Fight. Pour commencer il est nécessaire de créer un combattant selon les critères du joueur, sans pouvoir choisir directement parmi un des héros du jeu. Par contre, on est amené à les croiser et apprendre de nouvelles techniques de combat à leur contact.

Au delà du dojo, on se promène relativement librement dans Metro City et on peut cherche des noises à presque tous les PNJ présents. Le chemin de l’apprentissage du pétrissage facial passe inévitablement par de nombreuses confrontations pas toujours palpitantes avec les citoyens énervés de Metro City. Au fur et à mesure de l’aventure notre combattant s’améliore et on peut joyeusement le saper comme jamais. Les missions n’ont pas un intérêt scénaristique fou, mais on s’en fout on est là pour la cogne ! Mais avouons qu’un peu d’implication émotionnelle aurait pu donner une toute autre saveur à ce mode qui, bien que redondant, est plutôt sympa à parcourir.

Second mode disponible : le Battle Hub, un mode à double tranchant. Ici c’est vous contre le reste du monde. Ici c’est nous et notre amour propre qui prennent cher, très cher. Grâce au crossplay ce sont des millions de joueurs qui se retrouve dans une immense salle d’arcade virtuelle où il suffit d’accoster un autre joueur pour lancer un combat. La machine est bien huilée, avec la fibre il est difficile de reprocher au jeu une défaite tant son netcode est solide. On peut également regarder des joueurs s’affronter pour ensuite harceler le perdant afin qu’il joue contre nous en espérant ne pas perdre, ça serait ballot… Le Hub offre aussi la possibilité de participer à des tournois, ou à se détendre sur quelques vieux jeux d’arcade made in Capcom disséminés dans le Game Center. Ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça a le mérite de nous retenir dans le mode et de passer le temps. Un bel enrobage pour un mode online convainquant où les meilleurs resteront et où les autres risquent de décrocher assez rapidement malgré la volonté de Capcom de rendre SF6 le plus accessible possible.

Dernier mode : Le Fighting Ground. Un mode plus traditionnel, perçu comme une suite directe de Street Fighter IV (le V n’existant pas, comme le premier, mais pour d’autres raisons). Ce mode regroupe un mode Arcade / Histoire, un mode Entraînement, des tutos, du versus et des combats spéciaux anecdotiques. Le contenu du Fighting Ground aurait vraiment pu se suffire à lui-même. Les tutos sont bien pratiques pour appréhender le gameplay de SF6. Comme dit précédemment, Capcom a façonné SF6 pour le rendre plus accessible sans pour autant le rendre sans intérêt pour l’esport. Pour se faire Street Fighter 6 propose trois façon de jouer :

• Classique dont le feeling ressemble aux bons vieux Street Fighter, 6 boutons, des quarts de tours et ça tape fort.
• Moderne, une version épurée semi automatique avec 3 boutons et des coups spéciaux qui sortent beaucoup plus facilement. Un mode idéal pour quelqu’un qui n’a jamais joué à un jeu de combat mais qui a quand même un minimum envie de contrôler ce qui se passe à l’écran.
• Dynamique, bon, soyons clair c’est le mode « p’tit frère / p’tite sœur » ou « papy / mamy » c’est la version assistée par IA du mode moderne. En gros, ce mode permet à tout le monde de pouvoir sortir des coups spéciaux sans vraiment comprendre ce qu’il se passe mais au moins tout le monde passe un bon moment.

Malgré tous ces aménagements de gameplay, la clé de la victoire repose comme souvent sur une gestion du timing, d’autant plus avec l’instauration de la jauge de Drive. Cette jauge une fois suffisamment chargée permet de lancer un Drive Impact, un Drive Parry ou un Drive Rush selon si vous voulez taper plus fort, vous protéger de presque tout ou passer au travers d’une attaque pour taper ensuite. La chorégraphie des combats est d’autant plus dynamique que l’utilisation des Drive est maîtrisée.

Street Fighter 6 est un jeu qui est beau, pas magnifique, mais beau. Le RE Engine fait le bien le boulot et, hors gros plan, l’ensemble est plutôt harmonieux avec des décors vivants et une animation parfaite. Sur Xbox Series S on note toutefois que le jeu est moins fin que sur Series X et ce n’est pas qu’une baisse de résolution. Le jeu reste fluide malgré tout, la base pour un jeu de baston !

Le bilan est donc plus que positif, Street Fighter 6 est un très bon jeu 3 en 1, riche en contenu (18 combattants dès le lancement), pertinent et agréable à jouer quelque soit votre niveau. Attention quand même à ne pas commencer à vous fritter online avant de passer par d’autres étapes plus douces, car ça ne plaisante pas… On se doute que du contenu additionnel va arriver, mais Street Fighter 6 mérite déjà d’être acheté, pas besoin d’attendre Hyper Street Fighter 6 Turbo Arcade Edition Prime EX Plus Alpha Definitive Edition.https://youtu.be/YuyzxK6QSYs