Jeux

Sudeki

RPG | Edité par Microsoft Studios | Développé par Climax

8/10
360 : 27 August 2004
19.08.2004 à 23h44 par - Rédacteur |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Sudeki sur Xbox

Presque deux ans après son apparition au X02 sévillan, Sudeki se décide enfin à montrer le bout de son nez (pointu) sur nos Xbox françaises, un mois après sa sortie outre-atlantique. Deux années, c’est le temps qu’il aura fallu aux anglais de Climax pour nous pondre une sympathique aventure qui dépaysera plus d’un joueur en attendant les sorties attendues de Fable ou Halo 2.

Le scénario de Sudeki, superbement introduit par une scène cinématique très stylée, est plutôt simple : Tetsu, le jeune Dieu ayant la charge du monde de Sudeki, en eut très vite marre de toujours gagner aux billes et décida de se créer un frère, Heigou (comme quoi on vous ment depuis toujours avec ces histoires d’abeilles et de bouteille de lait). La suite, on la connaît (ou on la devine), Tetsu garde le côté peace & love alors que Heigou brigue la médaille du plus gros pourri de l’univers et s’empare du pouvoir. Aidé par 4 « sous-dieux », Tetsu parviendra finalement à se défaire de sa moitié mais sans pouvoir empêcher que cette dernière ne divise Sudeki en deux mondes parallèles. Tal, l’un des 4 personnages que vous serez amené à contrôler, est un jeune combattant de l’armée d’Haskilia, un royaume féerique et coloré dernièrement envahi par des monstres venus d’Akloria, le pendant négatif d’Haskilia. Vous devrez donc, accompagné de Buki, Ailish et Elco, protéger votre royaume et enquêterafin de découvrir ce qui se trame et empêcher le retour d’Heigou, qui est décidément vraiment très méchant puisqu’il refuse même de mourir quand on le tue. Sans dire un mot de plus sur la trame du jeu, il faut avouer que découvrir que Tetsu est le Über-méchant, que Tal se marie avec Buki après avoir avoué à Elco qu’il avait de forts sentiments pour sa mère et que finalement tout le monde meurt à la fin (je vous raconte pas la surprise que j’ai eu) est vraiment très plaisant. L’histoire est tout à fait convaincante et pousse toujours plus à jouer, même si cela raccourcit d’autant plus la durée de vie du soft, qui se réduit à une petite quinzaine d’heures pour les voraces qui se seront fait happer par l’aventure.

Le côté aventure de Sudeki est vraiment très classique. Les villages, dans lesquels on trouve un point de sauvegarde, un magasin et un maréchal-ferrant (qui améliorera vos joujoux en échange de quelques florins), sont reliés par des couloirs entrecoupés d’aires de combat qui se fermeront hermétiquement dès que vous y pénétrerez et qui ne s’ouvriront que lorsque vous vous serez débarrassé de tous les ennemis qui s’y trouvent. Autant le dire de suite, tout le jeu se déroule de cette manière, et si l’on évite le côté très énervant des combats aléatoires des RPG japonais, on tombe quand même dans un schéma super prévisible (grande salle = combat) auquel beaucoup n’accrocheront pas, c’est certain. Les quêtes annexes auront pratiquement toujours lieu aux abords des chemins et mettront vos talents d’acrobate (Elco et son jet pack), de pugiliste (Tal), de grimpeur (Buki et ses griffes lui permettant de grimper à certaines parois) ou d’observateur (Ailish peut découvrir passages et objets cachés). La coopération sera même de mise pour progresser lors de certaines énigmes dans les quelques donjons qui sont eux aussi disposés de manière très classique, voire un peu simple, au cours du jeu. Il est à noter que vous ne dirigerez pas tout le temps 4 personnages, puisqu’ils seront très souvent séparés en groupes de 2 (Buki/Ailish et Tal/Elco) afin de suivre leur trame.

Heureusement, l’ensemble est assez efficace et cohérent pour provoquer l’enthousiasme du joueur, d’autant plus que le système de combat se révèle fort bien pensé, tant en terme de qualité que de quantité. Tal et Buki seront vos combattants au corps à corps dotés de combos dévastateurs (mais trop peu nombreux) alors qu’Ailish et Elco, grâce à la magie et aux armes à feu, préfèrent jouter à distance respectable de l’ennemi. A cette occasion, le jeu passe en vue FPS et vous n’avez plus qu’à marteler le bouton de tir histoire de faire le gros carton du jour, les ennemis étant nettement moins mobiles que vous. Combattre avec les bourrins s’avère plus difficile à cause d’un timing parfois délicat qui autorisera les ennemis à vous frapper alors que votre mouvement est sur le point d’aboutir, ce qui est un peu crispant. De plus, la garde sort vraiment trop lentement et l’on se retrouve souvent coincé par plusieurs ennemis qui s’en donnent alors à cœur joie. Il faudra alors penser à tenter une esquive (là encore assez lente et désagréable à sortir) ou tout simplement changer de perso, l’IA ennemie étant plus attirée par le perso que vous dirigez que par les autres. De manière générale, il est donc plus facile de jouer avec Ailish ou Elco qui se déplacent assez vite et qui permettent de gérer le combat en aidant les autres à distance.

Chaque perso dispose de plusieurs capacités et de deux furies à débloquer tout au long de l’aventure. Les capacités ont des effets divers (guérir ou protéger le groupe, attaquer en ligne, en cercle…) qui durent plus ou moins longtemps selon vos points d’essence. Les invocations, offertes par Tetsu lui-même, sont du même ordre et vous sauveront plus d’une fois, à condition que vous ayez abattu assez d’ennemis pour remplir votre jauge. Tous ces coups spéciaux ainsi que l’utilisation des objets sont disponibles à partir du bouton Y, qui met le jeu au ralenti pendant que vous effectuez vos choix. Il ne faudra donc pas attendre 107 ans pour choisir quel type de sort on veut lancer, sous peine de se voir attaqué au ralenti, façon l’homme qui valait trois milliards dopé au tranxène. Une fois l’ennemi éliminé, des points d’expérience sont alloués à chaque personnage et c’est là qu’apparaît le côté RPG du jeu, puisqu’à chaque passage au niveau supérieur vous pourrez customiser un aspect de votre héros, à choisir parmi le nombre de points de santé, la puissance, les points de capacité et d’essence (plus vous en avez, plus les sorts seront puissants et dureront longtemps). Vous pourrez aussi choisir de ne pas augmenter ces caractéristiques pour investir dans de nouveaux sorts, mais quoi qu’il arrive vous devriez arriver au terme du jeu avec un personnage bien équilibré et disposant de la plupart des sorts si ce n’est tous, car ils ne sont pas très nombreux. Certains objets ramassés ça et là dans les innombrables caisses et jarres qui peuplent Sudeki augmenteront directement certaines de vos caractéristiques, à vous de choisir à qui ira tel ou tel item (mais vous ne pourrez l’administrer à un perso qui n’est pas dans votre groupe au moment présent).

Techniquement, Sudeki fait une très bonne impression, c’est le moins que l’on puisse dire. Même si les personnages principaux manquent de charme (surtout au niveau du visage), les environnements sont souvent magnifiques et la différence entre Haskilia et Akloria bien réelle, l’un étant agréable à parcourir, très vivant, alors que l’autre fait dans le très sombre et macabre. On regrettera quand même un peu le relativement faible nombre d’environnements parcourus, car au final on se retrouve très souvent dans les mêmes décors, et l’alternance clair/obscur n’excuse pas le manque de variété global. Le framerate est très satisfaisant dans l’ensemble, même si quelques ralentissements se feront sentir de temps à autre, ce qui ne gêne pas outre mesure dans un tel jeu. La partie sonore du jeu n’a pas été oubliée, et Sudeki se permet quelques compositions vraiment très plaisantes, avec des lignes de guitare très douces et reposantes, ou des basses présentes et inquiétantes lors des passages à Askilia. Les voix sont assez inégales, pas toujours hyper justes mais au final bien au dessus de la moyenne, c’est le principal. L’ambiance du titre est donc surprenante d’efficacité, les développeurs ont su allier le visuel et l’auditif afin de faire de Sudeki un titre charmeur qui dégage une atmosphère vraiment prenante.

Sudeki est pour moi une bonne surprise. Le jeu est super envoûtant grâce à une réalisation au poil et le système de combat, dynamique et novateur, permet de ne pas s’ennuyer une seconde. Le level design est un peu trop prévisible mais la relativement faible durée de vie permet de ne pas être lassé outre mesure, ce qui au final fait de Sudeki un jeu assez cohérent et bien ficelé. Toutefois, avec deux années de développement et certainement beaucoup d’argent investi, on aurait pu attendre un jeu un peu plus ambitieux de la part de Climax.

+

    -

      • La seule faute de goût (les visages) est vite oubliée devant le travail accompli par Climax. Un peu ternes sur Askilia peut-être, mais le reste de Sudeki est un enchantement. Un petit manque de variété quand même.
      • Le gameplay hors des combats est un peu trop classique, mais les combats sont sufisamment efficaces pour maintenir l'intérêt tout au long du jeu.
      • Une grosse vingtaine d'heures pour les plus persévérants (ou pour les plus nuls), une douzaine pour les plus rapides, mais un titre bien équilibré. Rejouabilité pratiquement nulle.
      • Vraiment envoûtante ! Les voix sont dynamiques et globalement convaincantes, et la musique est simplement trippante.
      • Une histoire vraiment sympa, qui met peut-être un peu de temps avant de se mettre en route. Il y a un peu trop de parlotte vers la fin du jeu, sans doute pour rattrapper le temps perdu au début...
      • Un jeu frais, bien fini et au capital sympathie très important. Peut-être vaut-il mieux l'essayer avant de l'acheter au prix fort, au cas où la sauce ne prendrait pas.
      • Le framerate n'atteint pas les sommets mais ne faillit qu'en de rares occasions, surtout en 60hz. Beaucoup de vie dans le monde de Sudeki.