Test : Sword Art Online Alicization Last Recollection sur Xbox Series X|S
Bienvenue au club, Dorothy ?
Sword Art Online: Last Recollection débute là où Lycoris s’était achevé. La chute d’Administrateur a entrainé la fin du régime tyrannique qui régnait sur le Monde des Humains, mais laisse planer désormais la menace d’une invasion des armées du Dark Territory. Un scénario de départ qui correspond à peu de chose près à celui imaginé par Reki Kawahara, le créateur de la franchise. Pour ceux qui n’ont pas fait l’épisode précédent, ou qui ne se souviennent plus très bien des événements qui s’y sont déroulés, le studio Aquria propose une rétrospective qui permet de retracer une petite partie des éléments scénaristiques, de manière beaucoup trop expéditive pour inviter les nouveaux joueurs à débuter directement avec Last Recollection. D’autant que le jeu fait de multiples références à ce qui s’est passé précédemment, et aux raisons qui ont poussé Kirito et ses amis à se retrouver dans l’Underworld. Autant dire que le titre est à réserver à ceux qui ont fait Lycoris et qui connaissent un minimum la série, les autres étant assurés d’être totalement perdus. D’autant que Lycoris apportait déjà quelques changements par rapport au scénario d’origine, avec une deuxième moitié de jeu qui s’est offert de nombreuses libertés.
C’est encore plus valable avec ce nouveau titre qui, au-delà que point de départ avec les défenses de la porte Est qui s’organisent, prend le parti de nous proposer un scénario totalement inédit. Tout commence avec le sauvetage de Dorothy, un chevalier du Dark Territory qui souhaite éviter la guerre entre son monde et celui des humains. Kirito, Eugeo et Alice sont alors chargés de jouer les émissaires en territoire ennemi et doivent alors traverser des contrées hostiles pleines d’ennemis. Passé ce pitch, le titre nous invite à nous remémorer le gameplay typé action-RPG nerveux au travers de quelques tutoriels, et cela tout au long des deux premiers chapitres. Un apprentissage en douceur donc, et nécessaire tant les éléments à prendre en compte sont nombreux. En plus de l’attaque simple, de l’esquive et de la parade, Last Recollection reprend également le système d’attaques spéciales avec quatre compétences à assigner par personnage, et la possibilité d’enchainer ces attaques en adoptant le bon timing. Le tout s’avère plutôt fluide et facile à prendre en main, même si on regrette un peu le manque de souplesse pour passer d’un personnage à l’autre facilement, au sein du groupe de quatre.
Gros point noir également, la complexité des menus et des mécaniques en général. Dans une volonté d’en proposer toujours plus, les développeurs d’Aquria se sont totalement perdus dans des options parfois incompréhensibles. Il est par exemple possible de récupérer des sortes de bénédictions pour donner des instructions à nos partenaires durant le combat. Malheureusement, le système est tellement complexe que l’on choisi de faire sans, sauvé par une difficulté bien dosée, même en difficile. Les arbres de compétences sont nombreux et correspondent chacun à un type d’armes en particulier. Là aussi, il est difficile de s’y retrouver et on finit par attribuer des points sur les armes utilisées par nos personnages préférés, sans trop comprendre quel est l’effet bénéfique ajouté. Même souci de clarté avec le loot des armes, armures et accessoires, à récupérer dans des coffres, en fin de quêtes ou auprès des marchands, et qui n’offrent généralement que peu de plus-value. C’est frustrant, surtout compte tenu du nombre de personnages jouables.
Car Sword Art Online: Last Recollection ne fait pas dans la dentelle au niveau de son casting. Avec une équipe restreinte composée de Kirito, Alice, Eugeo, Dorothy en début de partie, celle-ci s’agrandit rapidement avec l’ajout de très nombreux personnages issus de l’univers, dont Lisbeth, Sinon, Silica, Leafa et Asuna. Rapidement, et sans trop savoir pourquoi, on se retrouve avec Strea, Rain, Philia et Seven, des héroïnes de précédents épisodes, sans aucun lien avec l’Underworld. On y ajoute par la suite les personnages du Monde des Humains (Ronie, Tiese, Medina et Soltirina), et la quasi totalité des Chevaliers de l’Intégrité avec Eldrie, Deusolbert, Bercouli, Fanatio, Linel, Fizel, Sheita et Renri.
D’autres personnages viennent encore se greffer à mesure de la progression, ce qui complique forcément les choix à faire pour le groupe, d’autant que Kirito est immuable. Même s’il vaut mieux trop que pas assez, le problème qui se pose se trouve surtout dans les niveaux de puissance des personnages ajoutés, en décalage avec le groupe principal. On aurait bien voulu pouvoir intégrer de façon régulière une Sheita ou un Renri, mais un retard de deux niveaux se révèle très pénalisant sur le champ de bataille. A noter tout de même que les personnages en réserve gagne des niveaux au même titre que ceux que ceux qui combattent, ce qui évite d’agrandir le fossé d’autant plus. Malgré l’abondance de personnages jouables, on se plait tout de même à retrouver toute cette petite famille. Il faut dire que le titre s’appuie forcément sur une bonne part de fan-service et profite d’un univers déjà bien en place apprécié par beaucoup d’amateurs de shonen.
Au niveau du déroulé de l’histoire, on l’a déjà dit mais Last Recollection fait le choix d’aborder un scénario alternatif à celui de l’anime. Un choix cohérent dans la mesure où Lycoris s’écartait de la trame originale à mi-parcours pour apporter plus de profondeur à l’ensemble. C’est également le cas ici, avec la possibilité de visiter divers contrées de l’Underworld et de découvrir les dix guildes de ce monde peu accueillant sous un autre angle. On retrouve d’ailleurs quelques passages empruntés à l’anime, complété par des échanges avec des personnages moins mis en avant comme Furgr le chef des Ogres et celui des géants Sigurosig. Etrangement, ce nouveau titre est bien plus court que le précédent, tout en proposant moins de moments forts, pour une durée de vie qui dépasser les 15 heures en ligne droite. Certains combats de boss sont désespérément quelconques, y compris pour les plus charismatiques, avec une quantité de points de vie parfois gigantesque (et c’est encore plus vrai avec les quêtes annexes dites «de chasse») qui permet de faire durer l’affrontement, au détriment du plaisir ressenti.
Techniquement, Last Recollection utilise exactement le même moteur que Lycoris, et ce n’est malheureusement pas un compliment. Si l’épisode précédent parvenait à proposer une expérience agréable en misant sur une direction artistique riche en couleurs chaudes et en végétation, le Dark Territory opte de fait pour des teintes plus froides et ternes. Si quelques efforts ont été faits sur certains environnements, avec quelques panoramas assez jolis, l’ensemble est vite rattrapé par des éléments qui manquent de soin, comme l’aspect de l’eau ou le détail de certaines textures. Même constat du côté de la mise en scène, là aussi peu soignée, et qui aurait mérité de verser dans l’épique comme sait si bien le faire l’anime. Les thèmes musicaux sont en revanche discrets et agréables à l’oreille. Pas de bugs gênants constatés, les modèles 3D des personnages sont assez bien réalisés, ce qui n’est pas toujours chose aisée lorsqu’il s’agit de transposer des modèles qui proviennent du secteur de l’animation japonaise.
+
- Indispensable pour les fans de la série
- Difficulté bien dosée
- Dorothy, un personnage très attachant
- Bestiaire entièrement renouvelé
- Fluide en toutes circonstances
-
- Combats pas franchement épiques
- Moteur graphique daté
- Menus fouillis et peu ergonomiques
- Mise en scène pas terrible
- Réservé à ceux qui connaissent la licence