Jeux

Sword Art Online: Fractured Daydream

Action | Edité par Bandai Namco | Développé par Dimps

7/10
One : 04 October 2024 Series X/S : 04 October 2024
09.10.2024 à 11h42 par - Rédacteur en Chef

Test : Sword Art Online: Fractured Daydream sur Xbox Series X|S

Du Sword Art vraiment Online

Alors que l'anime s'est arrêté à la fin de l'excellent arc Alicization, les fans de Sword Art Online attendent toujours de pouvoir se plonger dans le monde d'Unital Ring autrement que par les light-novel de Reki Kawahara. Il faut dire que l'auteur est bien occupé, puisqu'il se charge en parallèle de combler quelques vides avec SAO: Progressive et SAO: Alternative Gun Gale Online. Parcourir des mondes déjà explorés, c'est également l'idée qu'ont eu les développeurs japonais de Dimps avec Sword Art Online: Fractured Daydream, un jeu inédit à plus d'un titre.

Un an tout juste après le décevant Sword Art Online: Last Recollection du studio Aquria, revoici déjà la franchise imaginée par Reki Kawahara. Et cette fois ce sont les développeurs de Dimps (Dragon Ball Xenoverse) qui sont de retour aux manettes, quelques années après nous avoir servi l’épisode Fatal Bullet. Un changement de studio, mais surtout de nouvelles ambitions, avec la volonté de se tourner en grande partie vers des fonctionnalités multijoueurs. Malgré quelques tentatives précédentes sur consoles, notamment avec Alicization Lycoris, la saga SAO se cantonnait habituellement à des expériences en solo, adaptées ou inspirées des light-novel et de l’anime. Première grosse nouveauté qui fera grincer des dents une majorité de puristes : l’obligation d’être connecté à internet pour pouvoir lancer une partie. C’est étonnant, d’autant que le jeu dispose tout de même d’une petite partie solo, et cela même si celle-ci ressemble plutôt à un gros tutoriel, en plus de fournir les éléments de contexte. L’autre inconvénient majeur : si vous ne connaissez ni de près ni de loin la franchise, il sera très compliqué de comprendre ce qui se raconte sur les quelques chapitres du mode Histoire.

Contrairement aux deux précédents épisodes sortis sur Xbox, qui nous envoyaient dans l’Underworld en reprenant grosso modo la trame de l’arc Alicization, Fractured Daydream nous propose un scénario totalement original. Cette fois-ci, Kirito et ses amis se retrouvent piégés par une mise à jour de The Seed nommée Galaxia, avec pour répercussion de relier l’intégralité des mondes virtuels. L’autre conséquence fâcheuse, c’est que cette update voit se mélanger des connaissances de Kirito, passées ou anciennes. On retrouve ainsi de vieux ennemis comme Quinella, Heatcliff, Death Gun ou encore Obéron, mais aussi des héros disparus comme Yuuki, Eugeo ou Yuna. Un gros melting-pot qui sert avant tout le fan-service, et l’obligation de passer par ce mode solo pour tous les débloquer en multijoueur. Au total ce sont 21 personnages que l’on peut récupérer, et cela en quelques heures seulement, sans avoir à débourser un centime de plus, contrairement à un jeu de type gacha. Il faudra en revanche mettre la main à la poche quand de nouveaux personnages seront proposés en DLC. En résumé, n’attendez rien du mode Histoire, il ne sert en réalité qu’à introduire la partie multijoueur.

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En dehors du mode solo donc, où chaque quête nous impose de choisir parmi une sélection de héros, on peut partir à l’aventure avec n’importe quel personnage débloqué une fois qu’on a lancé une partie multijoueur. L’avantage, c’est que chacun d’entre eux dispose de sa propre palette de coups, et sont répartis dans six classes. Si la plupart sont équipés d’une épée, ou d’une autre arme contendante, les personnages issus de Gun Gal Online ont la particularité de pouvoir se battre à distance, avec une mitraillette pour Llenn, ou un fusil sniper pour Sinon et Death Gun. De quoi varier un peu le gameplay, même si on regrette un manque de précision général, constat encore plus flagrant concernant Fukaziroh et son lance-grenades. Concrètement, chaque héros peut utiliser un coup faible et un coup fort, ainsi que plusieurs attaques spéciales qui se rechargent dans le temps. Une super attaque est également disponible, et donne lieu à une petite animation sympathique, sans toutefois être vraiment à la hauteur du côté parfois épique de la franchise. D’autres comme Quinella, Leafa ou Yuuki peuvent également voler, ce qui facilite l’accès à certains endroits.

Pas de gros changements du côté du gameplay donc, comparé à Alicization Lycoris et Last Recollection, avec un système qui fonctionne assez bien, très fluide, mais finalement un peu léger à mesure que les années passent. On se retrouve bien souvent à bourriner les boutons à la manière d’un Musou, sans la satisfaction de voir voler d’impressionnantes quantités d’ennemis, ou de ressentir un minimum d’impact en portant les coups. Le bestiaire n’a rien de transcendant non plus, ni dans le design des monstres, ni dans sa variété. Ca a au moins le mérite d’être simple, et donc accessible à tous les types de joueurs. Pas besoin de chercher bien loin non plus concernant le principe du jeu en lui-même. En multijoueur, le titre prend la forme d’un PvE (joueurs contre ennemis), ou cinq équipes de quatre joueurs tentent de venir à bout d’un donjon, ou d’un boss. Des raids qui peuvent évidemment se faire entre amis, en ligne, avec des inconnus recrutés au hasard, ou en compagnie de héros contrôlés par l’IA. A ce sujet, l’intelligence artificielle de nos alliés apparait catastrophique, et il n’est pas rare de voir un personnage frapper un mur ou un escalier en visant un ennemi qui se trouve plusieurs mètres derrière.

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Mais il faut bien avouer que le côté défouloir, et la petite compétition pour savoir quelle équipe obtiendra le meilleur score à l’issue du donjon, a ce petit quelque chose d’addictif. Comme il faut entre 10 et 15 minutes pour terminer un donjon, ou un raid de boss, on a vite fait de relancer une partie en se disant que cette fois-ci, promis juré, ce sera la dernière. Le système de rangs (d’un côté celui du joueur, et de l’autre, ceux de chaque personnage) donne envie d’aller toujours un peu plus loin pour débloquer une nouvelle zone ou autre. C’est d’ailleurs le moyen qui permet de récupérer des armes de plus en plus puissantes, triées par leur rareté et leurs effets élémentaires, mais surtout de débloquer de nouvelles zones à explorer en équipe. Et si les armes et les accessoires à équiper tombent en grande quantité, au point d’encombrer l’inventaire rapidement, on ne peut pas dire que le nombre de donjons accessibles soient en grand nombre. Il faut donc faire et refaire les mêmes zones, sur le principe d’un level-design linéaire, et qui aurait sans doute mérité d’être généré aléatoirement, d’autant qu’on doit toujours réaliser les mêmes actions dans chaque zone. Battre tous les ennemis d’une zone, se débarrasser d’un mini-boss, activer des terminaux ou une tour… On tourne tout de même assez vite en rond et un sentiment de répétitivité pointe rapidement le bout de son nez.

De quoi finir par décourager assez rapidement de nombreux joueurs, et à vider les serveurs pour ne laisser la place qu’à des bots dans un avenir peut-être pas si lointain. A moins que le suivi soit largement assuré derrière, ce qui fait partie des volontés de Bandai-Namco puisque Fractured Daydream a tout du jeu service. Des objectifs journaliers et hebdomadaires permettent ainsi de faire grimper la jauge d’un pass saisonnier pour récupérer quelques bonus, tandis que des packs de cosmétiques se négocient essentiellement avec de l’argent réel. On verra bien évidemment si l’éditeur japonais parvient à tenir le rythme de ce côté-là. Pas grand chose à dire sur la partie technique, mis à part quelques temps de chargement un peu long, et quelques saccades sur les premières secondes d’une partie multijoueur. La direction artistique est assez basique et, comme avec Last Recollection, on regrette un moteur graphique assez vieillissant, incapable de sortir des décors capables de flatter la rétine. Malgré tout, l’ensemble est très fluide et la gestion de 20 joueurs à l’écran ne pose strictement aucun problème de lags. Et c’est sans doute là l’essentiel.

7/10
En souhaitant basculer la franchise vers un aspect plus multijoueur qu'à son habitude, Bandai-Namco ne réussit qu'à moitié son pari. Malgré un petit côté addictif, et un gameplay toujours aussi facile à prendre en main, Sword Art Online: Fractured Daydream souffre d'un manque de contenu, que ce soit avec son mode solo anecdotique, ou sa partie multijoueur qui force à faire et refaire toujours les mêmes choses. Un jeu service qui peut néanmoins s'appuyer sur une galerie de personnages et des univers intéressants, et qui ne manquera pas d'attirer les fans de la licence. Pour les autres en revanche...

+

  • Gameplay simple à prendre en main
  • Petit côté addictif
  • Globalement très fluide
  • Des persos tous différents
  • Beaucoup de fan-service

-

    • Scénario pas franchement intéressant
    • Loot excessif
    • Action parfois confuse
    • Contenu assez restreint pour le moment
    • Inaccessible si on ne connait pas SAO