Test : The Thaumaturge sur Xbox Series X|S
La chasse aux démons est ouverte
Notre histoire débute avec l’arrivée de notre personnage, Wiktor Szulski, dans un petit village de Géorgie. On réceptionne, à la gare, un télégramme de notre sœur qui pose le cadre : notre héros est malade et est à la recherche de quelqu’un capable ou susceptible de l’aider, de le soigner. Après quelques échanges relativement désagréables, vous partez donc en ville à la recherche de cet homme capable de vous aider, ce qui vous permet de prendre en main le jeu au cours d’une introduction rondement bien menée. Cette dernière laisse ensuite sa place à une histoire qui se déroule avec brio, portée par des personnages d’excellentes factures, notamment par l’intermédiaire de Raspoutine et de Wiktor. Le duo fonctionne à merveille et les échanges, leur évolution personnelle, se montrent particulièrement agréables à suivre. Ajoutez à cela une histoire plaisante qui se permet d’aborder des thèmes sérieux, sans aucun détour, qui s’adressent clairement à un public adulte et vous comprenez que l’on tient là une œuvre bien écrite et particulièrement agréable à suivre.
Au-delà de cet aspect, c’est tout l’univers du jeu qui se montre véritablement réussi. Le scénario nous emmène à Varsovie, en 1905. Le contexte historique ainsi que les personnages d’époque comme le Tsar Nicolas II nous immergent dans l’Histoire. Le tout s’accompagne d’éléments surnaturels, ajoutés, qui offrent une expérience étonnante de réalisme. Mieux, l’ambiance retranscrite nous invite dans une ville où le chaos règne, ce qui peut être perçu régulièrement au cours de notre aventure. La révolte est en marche, et cela se sent à de nombreux moments, au cœur de nombreux endroits. On apprécie ce voyage dans le temps, tout comme le sujet principal du jeu, la thaumaturgie. Pour les néophytes, il s’agit d’un faiseur de miracles, une personne capable de lire en vous et de soigner ceux dans le besoin. Ici, dans le jeu, concrètement, il s’agit de trouver les « failles » que cachent certaines personnes au fond de leur cœur afin de les aider et, surtout, d’extirper le démon qui sommeille en eux.
C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la progression de notre héros. The Thaumaturge est un titre qui propose deux aspects bien distincts : des combats, ce qui s’avère être une partie infime du jeu, et de l’exploration qui mêle découvertes et enquêtes. Pour le premier des deux, le titre prend la forme de combats au tour par tour. Vous avez une barre (ATB) qui se trouve au-dessus de l’écran qui vous affiche l’ordre d’intervention des différentes personnages. En fonction des attaques / mouvements choisis, cela modifiera l’ordre établi, ce dont il faut impérativement tenir compte afin de gagner le combat. Pour le reste, il s’agit d’un fonctionnement classique basé sur l’attaque, la défense et … la concentration. Cette dernière est vitale car, une fois vide, elle vous rend vous (ou vos adversaires) terriblement vulnérable. Il faut donc absolument en tenir compte. Plus intéressant encore, votre personnage est aidé par un esprit, un démon, qui interviendra également, ce qui fait que vous n’êtes jamais seul en combat. Ces créatures – qui seront de plus en plus nombreuses au fil de votre aventure – peuvent être sélectionnées au cours du combat afin d’adapter la stratégie de jeu à vos adversaires. Chacun dispose de sa faiblesse et il est nécessaire d’agir intelligemment, au risque de perdre rapidement. On précise d’ailleurs que le titre dispose de trois difficultés différentes qui auront une influence sur les combats. Soyez prêts à vous arracher quelques cheveux en difficile. Vous êtes prévenus.
Du côté de l’évolution et de la personnalisation, Wiktor gagnera des points d’expériences au fil des combats, mais également de vos trouvailles. Une fois que vous passez un niveau, vous pouvez utiliser des points dans un arbre de talents qui vous permet de débloquer des améliorations à fixer sur les compétences dont vous disposez. Cette personnalisation des techniques est intéressante et la flexibilité est bel et bien au rendez-vous. Ces décisions ont également un impact sur différentes caractéristiques qui ont une incidence sur les dialogues. Un choix à murement réfléchir, bien entendu. Par contre, il faut reconnaitre que la personnalisation reste limitée et les possibilités ne sont pas immenses. En ce qui concerne le bestiaire, le jeu se montre assez chiche. Les ennemis sont peu variés, et l’on se contente d’affronter les quidams russes ou géorgiens que l’on croise au fil de notre aventure. On aurait aimé que les choses soient un peu plus variées. Seuls les boss sortent du lot et nous proposent une expérience radicalement originale. Mais, logiquement, ils sont moins nombreux, ce qui est dommage d’ailleurs.
La partie combat mise de côté, c’est l’exploration qui prend de la place au cœur de The Thaumaturge. On se retrouve à explorer Varsovie et ses environs, différents endroits plus précis comme des cimetières ou certains établissements. Vous avez alors l’occasion de découvrir différentes images de la ville d’époque, mais également des documents écrits qui viennent étoffer le lore du jeu. Vous devez aussi faire des recherches plus spécifiques, à l’aide de vos « pouvoirs ». C’est nécessaire pour avancer dans l’histoire et découvrir les failles que cachent certains personnages que vous croisez. Cet aspect, bien que répétitif par moment, est aussi le plus intéressant. On apprécie se promener dans cette Varsovie de 1905 qui recèle un grand nombre de secrets et de terribles horreurs. Cette découverte passe également par toute une série de quêtes annexes qui sont mises à votre disposition. La plupart d’entre elles se montre relativement limitée, tant au niveau du contenu que des objectifs fixés. Le côté fedex est bel et bien présent, ce qui est assez dommage au final.
Sur le plan technique du jeu, The Thaumaturge est une expérience réussie. La direction artistique, sombre en permanence, fait mouche dès les premiers instants. Que ce soit au niveau des lieux à visiter ou encore des personnages, on est immergé rapidement dans cet univers impitoyable proposé par le jeu. Il est également bon de noter que vous avez deux modes graphiques proposés : fidélité ou performances. De notre point de vue, et après avoir testé les deux, nous vous conseillons franchement le second car, malgré cela, il y a quelques baisses de framerate à noter. Cela étant, hormis ces légers pépins, l’expérience est solide et toute notre période de test s’est montrée satisfaisante. Enfin, sur le plan sonore, on notera que le doublage est de qualité. Les bruitages sont excellents, tout comme le sound design en général. Par contre, du côté des musiques, c’est nettement plus classique, plus timoré. On aurait aimé des thèmes plus marqués, plus forts, qui auraient été en parfaite adéquation avec le jeu et les sujets qui y sont abordés.
+
- Varsovie ;
- Univers sombre ;
- Sujets abordés ;
- Combats sympathiques ;
- Immersion réussie.
-
- Répétitivité ;
- Bestiaire limité ;
- Musiques qui ne marquent pas ;
- Quêtes annexes limitées en intérêt.