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The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay

FPS | Edité par Vivendi Universal Games | Développé par Starbreeze

8/10
360 : 27 août 2004
20.09.2004 à 20h51 par - Rédacteur |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay sur Xbox

Pour ceux qui hésiteraient encore à dépenser 60 deniers (deux fois plus que Jésus, la vie devient chère, bordel) pour acquérir Chronicles of Riddick, qu’ils se mettent bien dans la tête que 1. Vin Diesel est bien plus classe que Jésus, même si ce dernier peut se la péter avec son auréole et ses piercings new age et que 2. Passé le choc de sa jaquette extra naze, CoR est Le jeu de cette rentrée sur Xbox, tout simplement.

Quand on voit les logos de Sierra, Vivendi Universal, Starbreeze, Tigon (le studio de Môsieur Diesel) et quand on sait que le jeu est une exclusivité Xbox, on se dit que finalement, il n’est pas si surprenant que ça de voir Riddick s’imposer comme un excellent jeu d’action en cette rentrée 2004. Pourtant, avant l’E3 dernier, on riait presque à l’avance de voir VUG se planter avec leur licence pas vraiment attirante, leurs développeurs capables du meilleur comme du pire et leurs screenshots trop beaux pour être vrais. La suite, on la connaît, Riddick a impressionné à l’E3 (volant presque la vedette aux autres FPS, Doom 3 compris), a cartonné dès sa sortie aux USA et les critiques se sont montrés unanimes à son sujet.

L’atout maître du jeu de Starbreeze est incontestablement sa réalisation flamboyante, du jamais vu sur Xbox jusqu’ici. On dirait que tout a été fait pour que Riddick devienne une sorte de vitrine de toutes les nouvelles possibilités d’une Xbox qui franchit véritablement un pallier technologique en cette fin d’été. CoR se place ainsi en tête de file de cette nouvelle génération de jeux (Fable, UC2, Jade et les autres) qui allient graphisme impressionnant et framerate convaincant, chose pratiquement impossible à faire jusqu’ici. Que ce soit au niveau de ses jeux de lumières, de ses textures (vive le normal mapping) ou encore de son moteur physique qui fait valser les corps plus facilement qu’un André Rieu survolté, Riddick explose la concurrence sur consoles, et même sur PC où seuls Far Cry et Doom 3 peuvent se targuer d’offrir plus que notre jeu du jour (toutes proportions gardées bien sûr). Les quelques ralentissements rencontrés ici et là ne gâchent en rien l’expérience de jeu et seul le côté relativement sombre pourra en rebuter certains, qui préfèreront les cocotiers et lesnaïades poilues de Far Cry.

Visiblement, on sait utiliser son pognon chez VUG (pas comme chez d’autres, suivez mon regard), et se payer un vrai casting de stars pour donner vie à ses personnages. L’ultra réalisme des visages n’aurait rien été sans un doublage de qualité, et il faut avouer que le travail des acteurs (Diesel, Xzibit, Schultz – le Looping de l’Agence Tout Risque – et les autres) est juste parfait. L’écriture des dialogues est tellement bonne que l’on se surprend à rire devant une vanne hyper cassante lancée par Riddick, personnage tout-puissant s’il en est.

Comme tout le monde le sait, il ne suffit pas de proposer de beaux décors, des noms clinquants ou une licence qui pète pour faire un bon jeu, et aussi réussie soit-elle, la partie technique de Riddick ne pèserait pas lourd dans la balance si le scénario et le gameplay sentaient le sconse. Fort heureusement, ce n’est pas le cas de notre jeu du jour qui se présente comme un FPS tout ce qu’il y a de plus original avec ses phases de shoot tendues, ses fights virils et ses enquêtes dignes d’un bon Rick Hunter. L’intrigue prend place avant les deux films (Pitch Black et Les Chroniques de Riddick) et nous oblige, en bon Steeve McQueen des temps modernes, à trouver un moyen de s’échapper d’une prison aussi hermétique qu’inhospitalière, Butcher Bay. Vos pérégrinations vous amèneront à rendre service à divers « locataires » afin d’obtenir leurs faveurs (et un p’tit coup dans les douches, un) et avancer dans votre quête. Même si le jeu réserve de nombreux passages bien bourrins, c’est loin d’être le cas pour la totalité de l’aventure, qui réserve son lot d’allers-retours un brin chiatiques mais toujours payants. Inutile de dire que cela renforce l’impression de « jouer un film », avec tout ce que cela implique de scènes d’actions mais aussi de temps « morts ».

Côté maniabilité, les développeurs ont assuré un max afin de vraiment mettre le joueur dans la peau de Riddick. Mouvements de tête réalistes (mais lents, diront certains), vision de son propre corps et des ombres que l’on projette, combats à la première personne, tout est là pour qu’on se prenne pour Vin Diesel, les biscotos et le salaire en moins. Les gunfights, assez classiques, sont tout à fait jouables et l’on trouve quelques gestes amusants, comme celui qui permet de retourner l’arme de l’adversaire contre lui afin de le supprimer le plus rapidement possible. Le combat à mains nues est un peu plus délicat à appréhender car bien plus original, même si en trois coups de cuillère à pot on se met à distribuer des torgnoles à tout va. Une gâchette pour se protéger, un bouton pour frapper et le stick droit pour varier les coups, c’est tout ce qu’il faut savoir pour apprendre la politesse à un compagnon de purgatoire un peu trop collant. Après quelques heures de jeu on dispose aussi de la vision spéciale de Riddick, vision qui lui confère, outre de beaux yeux vitreux, la faculté de voir dans le noir sans problème, ce qui peut s’avérer super utile tant le jeu se montre parfois avare en zone bien éclairées (zones qui deviennent mortelles pour vos cornées si vous oubliez d’enlever ce mode de vision). C’est bien pratique pour voir sans être vu, votre lampe torche vous mettant à l’amende lorsqu’un ennemi en voit le faisceau, et ça permet de se la jouer Sam Fisher en plein milieu d’une prison dégénérée.

S’il fallait définir Riddick en un seul mot, ce serait efficace. Le côté très scénarisé du jeu n’en fait pas un monstre de durée de vie (moins de dix heures pour le finir), et la rejouabilité est quasi-nulle, vous pouvez en être sûrs. Il semble que ce soit le prix à payer pour profiter d’un excellent jeu d’action doté d’une réalisation presque irréprochable et en tout cas encore inédite sur Xbox. A vous de voir si le titre mérite bien ses 60 euros, mais toujours est-il que Chronicles of Riddick marque un tournant technique majeur dans l’histoire de la Xbox.

+

    -

      • Riddick est le plus beau jeu sur Xbox, point barre. Ah non, Vin Diesel est super classe aussi.
      • Les adeptes d'Unreal Championship trouveront peut-être Riddick un peu mou, mais le cocktail FPS/action/aventure fonctionne vraiment bien.
      • L'aventure est bien trop courte et surtout peu rejouable. C'est fort dommage car avec quelques heures de plus au compteur, Riddick aurait pu prétendre à encore mieux.
      • Musiques et bruitages sont bien dans le ton, quant aux doublages, ils feront date tant leur qualité est exceptionnelle.
      • Quand on s'applique à écrire le scénario d'un jeu aussi bien que celui d'un film, et qu'on met les moyens pour assurer derrière sur la réalisation, ça donne un blockbuster comme Riddick.
      • Une valeur sûre, à avoir dans sa ludothèque ne serait-ce que pour le côté coup de pied au cul visuel.
      • Le jeu n'est pas toujours d'une fluidité totale, mais les ralentissements se font rares. Les animations des personnages, et plus particulièrement celles de Riddick, sont fantastiques.