Jeux

The Gunstringer

Shoot'em up | Edité par Microsoft Studios | Développé par Twisted Pixel

6/10
360 : 16 septembre 2011
11.10.2011 à 15h06 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net

Test : The Gunstringer sur Xbox 360

Se prendre pour le roi du dancefloor ou faire coucou à de petits animaux c'est bien rigolo, mais ça manque un peu de testostérone. L'ouest sauvage, ça c'est une destination qui peut le faire ! Avec deux doigts pour un six coups, The Gunstringer était attendu pour amener un vent de fraicheur sur un Kinect aussi hostile pour les gamers que l'est un crotale pour le cowboy égaré. Mais en faisant vite grimper sa prime en changeant de corpulence, The Gunstringer ne risque-t-il pas de peiner à résister à des assauts naturellement plus vifs ?

Joue la brute et descend les truands pour de bon

Dans sa vie, il y a des cactus. The Gunstringer est né et a eu une existence avec quelques rebondissements, et cela a commencé alors qu’il débutait sa carrière dans les studios de Twisted Pixel. Ces développeurs qui se sont fait un nom avec The Maw et surtout Splosion Man sur le Xbox Live Arcade avaient prévu de continuer leur travail sur cette plateforme de téléchargement. Avec l’arrivée de Kinect, l’heure était venue de faire vibrer le public et plus les manettes. Une présentation encourageante et quelques discussions avec Microsoft plus tard, le squelette de l’ouest se glisse dans une boite direction les magasins. La reconnaissance est belle mais désormais, le changement de support entrainant un changement d’attente de la part des douze et quelques millions de salo… de joueurs, il va falloir cravacher pour atteindre l’arrivée. En même temps, que peut bien craindre un mort ? L’autre cactus auquel s’est un peu trop frotté le Gunstringer est la bande de joyeux truands avec laquelle il chevauchait et qui l’a envoyé en autant de pieds sous terre qu’il y a de balles dans un barillet. Maintenant, elles leur sont destinées. Oui, le Gunstringer est revenu à la vie, quelque peu amoché certes, et il a bien l’intention d’assouvir sa soif de vengeance. Mais il a beau avoir un flingue bien chargé, il dépend d’une personne, de celui qui comme le Don tire les ficelles ; et sans lui, il ne serait qu’un tas de bois sur les planches. Ainsi est planté le décor des aventures du Gunstringer, pantin de ses amis lorsqu’il était en vie, pantin du joueur pour assouvir sa fureur.



Nous voilà donc bien installés pour profiter du spectacle, au sens propre. Et oui, c’est bel et bien sur planches que se déroule The Gunstringer, à la manière d’un véritable spectacle de marionnettes. Le public, plus vrai que nature et totalement conquis est là, parfois presque dans la ligne de mire du pistolero. On se délecte de cette mise en scène comme d’une bouteille d’eau au milieu du désert, donnant immédiatement une identité forte au titre de Twisted Pixel. Parfois, c’est l’équipe du théâtre qui viendra jouer les trouble-fêtes. Derrière une façade de bois faisant office de maison, on verra le bras de celui qui s’amuse à déplacer les chose pour nous compliquer le tirage de ficelles. Sur quelques musiques qui nous rappellent les discussions entre cowboys au coin du feu, la voix du narrateur et son accent so american nous content cette marche vers la vengeance. Cela dit, il oublie par moments que nous sommes des étrangers sur ces terres et que les sous-titres parfois absents peuvent nous compliquer la tâche. Mais l’ambiance est là, et surtout, pas besoin d’enchainer les shots de bourbon pour rire. Les cut-scenes multiplient les clichés grotesques, les scènes insolites (un crocodile peut être très câlin) et les gros plans sur le public qui se plait à surjouer ses émotions. Jusqu’à l’ultime minute de l’aventure, Twisted Pixel entretient ce délire comico-macabre et fait honneur à la touche particulière déjà employée sur ses précédentes productions.

The Godfather

Tout cela est bien, me direz-vous, mais quand est-ce qu’on joue ? Que ce soit debout ou assit après une trop longue traversée du désert, on contrôle les déplacements avec une main et on fait cracher la poudre avec l’autre (à choisir que l’on soit droitier ou gaucher). Pas besoin de cravacher le héros, il avance tout seul et demande simplement à être dirigé sur les côtés ou soulevé pour sauter. Le colt lui, cible jusqu’à six ennemis et d’un mouvement de poignet vers l’arrière, comme pour reproduire le recul de l’arme, les balles fusent. C’est simple, c’est bien reconnu par Kinect, même un vieux fermier des plaines descendrait une armée de brigands comme ça. Mais c’est surtout efficace et diablement amusant. Bon, cela dit, ce ne sera pas la même limonade avec tout et si les brefs changements d’armes sont sympathiques, les phases de plate-formes, heureusement rares, affichent les limites du gameplay. Les combats de boss manquent eux aussi de folie et se ressemblent tous ou presque. Non gringo, tout n’est pas rose comme une Cadillac. C’est même bien sombre lorsque l’on voit cette aventure, très bonne certes, pointer le bout de son canon au bout de trois petites heures. Oui petit, à peine plus long qu’un spectacle de French Cancan. On ne cache pas si facilement sa vraie nature dans ce bas monde ; il est beau par ses inspirations et bien moins par son rendu, plus proche d’un Xbox Live Arcade auquel il était destiné. Mais heureusement pour lui, The Gunstringer peut compter sur une horde sauvage de bonus pour relever la tête.



Son cousin asiatique est là. Le récréatif Fruit Ninja Kinect s’incruste sous forme de code pour être téléchargé et quel que soit l’intérêt que l’on lui porte, le bandit du marché pas manchot a le mérite d’être là. Si comme le Gunstringer, vous trouvez que rien ne vaut un bon vieux flingue, le contenu téléchargeable gratuit "Les Chroniques du Grand Inconstant" est fait pour vous. Il faut avoir la fibre nostalgique et on aura l’impression avec ce film interactif de revenir sur ce bon vieux Mega CD pour une séance de shoot au gameplay minimaliste mais à l’humour et à la mise en scène excellents une fois de plus. Et puis, l’argent amassé en faisant tomber des têtes permet de débloquer de nombreux bonus comme des images, des vidéos, des commentaires audio, etc. On a chargé la carriole, ça ne lui donne pas plus de valeur mais cela permet de rendre le voyage plus agréable. Une aventure qui se prête totalement à être jouée et rejouée car finalement taillée pour la chasse au score. De quoi relever un challenge de base très facile. Cela dit, il sera possible de débloquer la difficulté hardcore et là, il va vraiment falloir prouver que l’on est une fine gâchette… ou recourir à l’aide d’un autre joueur en local qui se contentera de shooter lui aussi. Design inspiré mais rendu limité, bon mais court, court mais rejouable des heures… comme l’ouest, beau mais aride, dangereux mais plein de promesses. Fermerez-vous les yeux face à cela pour quelques pépites de plus ?

La bande de Twisted Pixel prouve si besoin est qu'elle maitrise certaines choses comme Blondin manie le Colt. Un univers atypique, une mise en scène délirante et un gameplay original font du Gunstringer un pistolero de choix à affronter dans le saloon Kinect. Cependant, son beau regard ne saurait nous faire oublier qu'il ne résistera guerre longtemps à nos assauts et ces fils qui l'animent sont parfois ceux qui l'empêchent d'avancer. La marionnette à peut-être vu trop grand en troquant quelques tréteaux pour les planches du théâtre retail, mais quoi qu'il en soit, on l’applaudit bien plus qu'on ne le siffle.

+

  • Mise en scène excellente
  • Simple et efficace
  • Les Chroniques du Grand Inconstant
  • Bonne rejouabilité...

-

    • ... Encore heureux vu la durée très limitée de l'aventure
    • Les différentes phases de jeu ne se valent pas
    • Graphismes corrects mais pas plus

Fiche succès

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