Test : Throne and Liberty sur Xbox Series X|S
Un petit nouveau qui a tout d'un grand ?
Car, pour être honnête, il est très compliqué de se faire une idée d’un MMORPG en si peu de temps. Nous avons déjà passé plusieurs centaines d’heures sur Final Fantasy XIV et probablement un peu moins sur le titre de Blizzard, World of Warcraft. Nous ne sommes donc pas de parfaits inconnus du genre, ce qui nous permet de faire une comparaison avec ces jeux. Comparaison toute relative cependant puisque les deux titres précités existent depuis de nombreuses années. Difficile donc de s’y confronter, ne serait-ce qu’en termes de contenu. Throne and Liberty est un jeune premier qui veut se faire une place dans un milieu difficile. Pour y parvenir, il nous propose donc une expérience en free-to-play qui devrait garantir facilement l’accès à de nombreux joueurs.
Le début du jeu est marqué par une introduction de très bonne facture qui nous plonge dans le monde de Solisium. Pour faire simple, vous êtes dotés de pouvoirs qui vous rendent uniques (comme tous les joueurs du jeu, et comme les guerriers de la lumière de FFXIV par exemple). Ces derniers, au-delà de vous permettre de vous battre, vous offrent l’opportunité de vous transformer en créatures qui nagent, volent ou courent rapidement. Cela remplace le système classique de montures et vous pourrez, au fil du jeu, changer la forme que vous prenez. C’est aussi joli que rapide et cela offre au titre un dynamisme que l’on va retrouver dans tous les aspects de Throne and Liberty. Néanmoins, l’histoire narrée dans le titre manque de moments forts et épiques. On la suit au cours des dix chapitres et des nombreux donjons, grâce à des cinématiques de bonne facture et aux textes que l’on trouve ça et là au cours de notre aventure, mais il lui manque vraiment quelque chose. Les personnages que l’on rencontre ne sont pas marquants et on ne s’y attache pas. Même constat du côté du scénario qui manque de profondeur. Cela démarre fort, avec un antagoniste qui fait forte impression, mais cela se dilue ensuite au sein d’une aventure dont l’impact reste timide. Heureusement, l’intérêt du jeu est ailleurs.
Son point fort réside probablement dans son gameplay qui se veut nerveux et dynamique. Notre personnage dispose de 12 raccourcis qui permettent d’employer de nombreuses techniques d’attaques ou de soutien. À vous de les répartir comme vous l’entendez. Plus intéressant, en fonction de l’arme utilisée, les compétences seront différentes. Mieux, vous pourrez, grâce à des objets à récupérer durant votre aventure, les améliorer, les rendant ainsi plus puissantes. Cette progression des compétences s’accompagne évidemment d’une montée en niveau de notre personnage qui grapillera des points de statistiques à dépenser dans plusieurs catégories. Toujours dans le même ordre d’idée, votre arme dispose, elle aussi, d’une jauge d’expérience qui lui permet de monter en niveau. Cela vous offre alors des points à dépenser dans un arbre de talents plutôt bien rempli. Au final, les améliorations et évolutions sont nombreuses et la personnalisation est forcément au rendez-vous. Difficile d’imaginer créer deux fois le même personnage, à moins bien sûr de chercher des builds sur Internet.
Une fois fait, vous devez donc choisir deux armes, parmi les sept proposées. Par ce biais, comme dans Final Fantasy XIV, on oriente donc notre personnage vers un rôle bien distinct. On retrouve donc cinq classes DPS, un soigneur et un tank. Comme souvent avec ce genre de jeu, les DPS sont ceux auxquels adhère un grand nombre de joueurs, ce qui crée des files d’attente pour les donjons. Une problématique bien connue de nombreux jeux en ligne et à laquelle Throne and Liberty ne déroge pas. Point positif de l’expérience, vous pouvez, à tout moment, changer d’armes et donc de rôles. À vous de voir comment vous souhaitez profiter du jeu, mais la flexibilité est de mise pour ceux et celles qui le souhaiteraient. Pour le reste, on se trouve face à un jeu assez classique avec des objets disposant de caractéristiques différentes, classés selon leur rareté. Le titre vous pousse vraiment à créer vos propres pièces d’équipements pour lesquelles vous aurez besoin d’un certain nombre de composants. Ces derniers ne sont pas toujours simples à trouver, ce qui signifie qu’il vous faudra faire preuve de patience et de persévérance pour vous procurer l’équipement désiré.
Cette personnalisation de votre personnage, on la retrouve bien entendu dans la création de ce dernier. Les possibilités offertes par l’outil de création sont nombreuses et ceux et celles qui apprécient créer un avatar avec précision auront de quoi faire. On apprécie également le fait de pouvoir changer tout cela au cours de notre aventure gratuitement, tout comme le fait d’appliquer une apparence à notre armure sans avoir à la porter. De nombreuses possibilités de personnalisation sont donc au rendez-vous, et ce ne sont pas les différentes armures à débloquer qui nous feront dire le contraire. Pour un jeu qui débute, Throne and Liberty possède pas mal de contenu. Un contenu qui s’étoffera d’ailleurs probablement au fil des mises à jour.
Au-delà de sa campagne, le titre d’Amazon Games regorge d’activités en tout genre. Il y a les contrats à réaliser afin de gagner une monnaie à dépenser dans la boutique adéquate. Des évènements apparaissent également à des moments bien précis et s’adressent à l’ensemble des joueurs connectés. On peut d’ailleurs les retrouver dans un calendrier quotidien qui vous annonce tout ce qui vous attend dans les heures à venir. On a donc une bonne idée de ce qu’il est possible de faire : évènements coopératifs, évènements compétitifs, créature à abattre… Certaines choses peuvent être réalisées seules, tandis que d’autres doivent être faites pour ou avec votre guilde (mais nous reviendrons sur l’importance de cette dernière un peu plus tard). Dans le registre des activités, on note également la possibilité de glaner des ressources, de pêcher (évidemment), mais aussi d’affronter une série de monstres en solo, ou encore de participer à des donjons en coopération. Ces derniers sont d’ailleurs assez nombreux, et les boss proposent des combats plutôt ardus. Pour le reste, par contre, on se retrouve face à une formule plutôt classique qui n’invente pas l’eau chaude. C’est simple, efficace mais cela ne révolutionnera pas le monde du MMORPG. On profite d’ailleurs de l’occasion pour vous parler du système économique du jeu. Si ce dernier est gratuit (free-to-play), il propose néanmoins aux joueurs la possibilité de dépenser leur argent (réel) dans une boutique remplie d’objets en tout genre. On retrouve également un pass de combat (gratuit et premium), comme tout bon jeu service, qui évoluera au fil des saisons, probablement.
Là où Thrones and Liberty veut et tient à se démarquer, c’est sur son approche du PVP (joueur contre joueur) et des guildes. Le jeu va et veut vous pousser à intégrer l’une d’elles, et ce à travers les missions annexes de la campagne. L’intérêt ? Trouver facilement des joueurs pour vous accompagner au cours des évènements nécessitant de l’aide, bien sûr, mais pas que. Le jeu propose toute une série d’activités plutôt originales et sympathiques qui opposent littéralement les guildes au cours de batailles assez impressionnantes. Alors oui, c’est parfois fouillis, parfois désordonné, et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver, mais au final, ça tient parfaitement la route. Au cœur de chaos, on finit par trouver sa place et on parvient à éteindre la flamme de vie de nos adversaires à grands coups d’espadon (dans notre cas, tout du moins). Evidemment, notre équipement et notre build jouent un rôle important et on espère que l’on ne se retrouvera pas trop vite face à des joueurs « copiés-collés » utilisant à l’excès les mêmes techniques. Difficile à dire en l’état, bien entendu. Bref, on retiendra qu’il est possible de prendre la possession de certaines pierres qui offrent aux joueurs appartenant à la guilde de profiter de différents bonus (statistiques, expériences…), de participer à des donjons ou encore d’affronter des guildes autour du château. Ces aspects sont au cœur du « end game » et du contenu proposé une fois les 10 chapitres de l’histoire terminés. Un contenu qui comprend également quelques donjons coopératifs mais qui se montre limité. Ce n’est évidemment pas illogique et on espère vraiment que les développeurs ne traineront pas à nous proposer des nouveautés, au risque de voir partir rapidement une partie de la population du jeu.
Sur le plan technique, le jeu s’avère être franchement impressionnant. Développé sous Unreal Engine, Throne and Liberty nous épate dès le départ et pendant tout notre voyage grâce à des environnements soignés, une quantité impressionnante d’éléments affichés à l’écran et des personnages franchement bien modélisés. On apprécie également les déplacements entre les différentes zones qui sont parfaitement instantanés. Seul bémol par rapport à cela, un léger ralentissement à l’arrivée de quelques secondes à peine. Cela étant, on s’en accommode sans aucun regret tant il est confortable de se déplacer dans l’univers du jeu sans chargement. Pour le reste, hormis l’un ou l’autre bug d’écran noir et quelques déconnexions au lancement du jeu, l’expérience s’est avérée pratiquement irréprochable, ce qui n’est pas chose aisée pour un titre de cette ampleur. Chapeau ! Du côté de la direction artistique, par contre, les choses sont un peu plus tempérées. C’est d’ailleurs là que le bât blesse. Les personnages que l’on rencontre au cours de nos pérégrinations manquent vraiment de charisme. Les environnements, bien que très jolis, manquent de charme et d’originalité. Le monde est certes magnifique, mais il s’avère bien trop sage et classique dans sa conception et dans sa proposition pour nous surprendre et nous faire voyager. De ce côté-là et en dépit d’une technique nettement plus désuète, des jeux comme World of Warcraft ou encore Final Fantasy XIV sont fondamentalement plus intéressants. C’est dommage. Enfin, un petit mot sur la partie sonore du titre qui s’avère, comme pour la direction artistique, assez convenue. C’est agréable à écouter, mais cela ne nous marque pas. On apprécie le moment, ce qui est déjà très bien, mais ça manque d’épique, de morceaux cultes, d’un thème marquant. Encore une fois, et cela résume sans doute bien notre ressenti sur Throne and Liberty, c’est efficace, mais bien trop classique.
+
- Techniquement irréprochable ;
- Déplacements instantanés ;
- Gameplay fun et addictif ;
- Personnalisation bien présente ;
- Compétences, armes : évolution intéressante ;
- Transformations satisfaisantes.
-
- Histoire fade ;
- Personnages peu attachants ;
- Quelques ralentissements ;
- Univers manquant de personnalité ;
- Contenu un peu chiche.