Test : Titeuf Mega Party sur Xbox One
Méga redoublement
Baptisée Titeuf Mega Party sur Xbox One, cette sortie vidéoludique du personnage de Zep n’est pas nouvelle : il s’agit d’une adaptation de Titeuf Mega Compet’, un party game sorti sur Playstation 2 en 2004. Tchô, quinze piges, tout de même ! On retrouve ainsi l’ambiance et surtout les mini-jeux qui ont occupé les soirées des joueurs PS2, pour une sélection néanmoins amputée des quelques épreuves qui nécessitaient à l’époque l’Eye Toy. Au total, on dispose dans Titeuf Mega Party de 42 épreuves (30 originales et douze qui sont des variantes), jouables seule face à l’IA et jusqu’à quatre en local mais ne cherchez pas de multijoueur en ligne, il est dans la liste des impasses. On peut choisir d’incarner Titeuf, Nadia, Manu, Jean-Claude, Vomito ou encore Puduk pour s’essayer aux mini-jeux au travers d’une poignée de modes de jeu. L’essentiel permet aux joueurs de composer son expérience à la carte ou alors de se lancer dans un marathon avec les 42 épreuves à la suite.
Le mode de jeu principal nous présente Titeuf qui après avoir visionné avec ses parents un reportage sur le clonage, se pose beaucoup de questions. Il craint surtout pour sa singularité, rappelant à quel point les triplés de la cour de récré peuvent être l’incarnation du mal de multiplicité d’un même exemplaire. Pour échapper au clonage, la solution est simple : puisque les éléments clonés sont sélectionnés pour leurs qualités, cumuler un maximum de bêtises doit pouvoir faire de lui le pire candidat aux expériences scientifiques. Coaché par Hugo -qui se pose comme la personne à aller voir quand vous ne savez plus quoi faire pour progresser-, Titeuf doit donc s’employer à faire n’importe quoi le long de trois chapitres, pour autant d’environnements et trente mini-jeux à accomplir. Voilà pour les bases « scénaristiques » de Titeuf Mega Party qui malheureusement, en dehors de son intro de quelques minutes, reste très avare en cut-scenes. Rien n’a été ajouté par rapport à la version PS2 et on regrette du coup d’entendre si peu de passages doublés, alors que le jeu dispose des excellentes voix officielles.
On explore successivement l’école, avec sa cour de récré et sa rue voisine, puis la station de ski pour la classe de neige. Enfin, on revient en ville pour zoner dans le quartier, le parc et la petite fête foraine. Tous ces petits environnements sont à parcourir librement, pour parler aux personnages et déclencher les mini-jeux, mais également pour réaliser des bêtises, optionnelles mais pour le coup totalement dans l’esprit Titeuf et plutôt amusantes. Faire des moustaches aux candidats des élections sur leurs affiches, shooter dans les poubelles, sonner aux interphones ou encore replacer la carotte et les boutons du bonhomme de neige pour en faire un zizi sexuel, c’est con-con mais ça marche bien. Dommage qu’il n’y ait que cinq bêtises à réaliser par chapitre. Le reste, c’est donc naturellement dans les mini-jeux que ça se passe et de ce côté, Titeuf Mega Party propose de tout, du bon au franchement dispensable.
Les 42 épreuves ne manquent pas d’originalité sur la forme et mettent à profit l’univers Titeuf. Tenir le plus longtemps possible sur le tourniquet sans vomir, récupérer la console confisquée par la maitresse sans se faire gruger, cracher sur les passants depuis un balcon, s’éclater la figure à coups de boules de neige ou encore jouer au hockey sur glace avec du caca : bienvenue dans l’univers Titeuf. Pour ce qui est de l’exécution des jeux en question c’est revanche moins convaincant parfois, soit par manque de clarté, de lisibilité ou tout simplement d’intérêt ludique. On se marre en courant pour essayer d’éviter les pourris du slip, en pétant à l’instant T ou en étant le plus rapide à tirer la boule de neige façon far west, un peu moins lorsqu’il s’agit d’ouvrir des portes au hasard, de marteler des boutons mal placés ou de faire des courses de trottinettes dans des conditions techniques vraiment très limitées.
Titeuf Mega Party a deux problèmes. Le premier, c’est que l’on fait rapidement le tour de ce qu’il a à offrir. 42 mini-jeux c’est pas mal sur le papier mais lorsque l’on a retiré les variantes et ceux qui sont moyennement amusants, on peine à imaginer ressortir le jeu régulièrement avec les mêmes personnes. Seul, la question se pose encore moins puisqu’il faut savoir que le mode principal se boucle en moins de deux heures ; et même si vous êtes là pour les succès, l’affaire des 1000G se plie à peu près aussi vite. A côté de cela, on est face à un jeu qui n’a que bien trop conservé son aspect PS2. Son lissage a beau être propre et sa direction artistique forcément appréciable car elle reprend bien tous les codes de la BD, Titeuf Mega Party n’en demeure pas moins un jeu vieillot, pauvre visuellement et surtout bien garni en problèmes techniques. Si la première carte (l’école) fait illusion, les deux suivantes s’explorent à coups de ralentissements, d’éléments qui popent sauvagement, de collisions hasardeuses. Le tout accompagné d’une caméra verticale inversée qu’il n’est même pas possible de modifier. Techniquement, ça sent l’absence de révision.
+
- L’esprit Titeuf se retrouve dans les épreuves et autour
- Direction artistique qui marche, forcément
- C’est bon quand c’est con
-
- Techniquement très décevant
- Bugs visuels et de collision à foison
- On fait rapidement le tour de tout
- Des mini-jeux à l’intérêt trop variable
- Aucun ajout de contenu par rapport à la version PS2