Test : Tomb Raider IV-VI Remastered sur Xbox Series X|S
Two and a Half Games
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Il n’aura donc fallu attendre qu’une année pour retrouver la suite des premières aventures de Lara Croft. Après la trilogie originale, voici les trois épisodes suivants, qui sont également les trois derniers développés par les anglais de Core Design. On se souvient d’ailleurs que la première incursion de l’exploratrice britannique sur PlayStation 2 aura finalement signé l’arrêt du studio de Derby avant que Crystal Dynamics ne reprenne la licence en main. Cette nouvelle compilation était donc attendue à double titre, d’une part pour retrouver les sympathiques quatrième et cinquième épisodes, La Révélation Finale (1999) et Sur les Traces de Lara Croft (2000), mais surtout pour savoir si cette version modernisée de L’Ange des Ténèbres (2003) lui retirera son étiquette de plus mauvais jeu de la franchise solidement collée sur le front. Avant cela, tout commence par le hub, à la fois sobre et cohérent, qui permet de choisir le jeu que l’on souhaite lancer. Chaque jeu est présenté sur une page dédiée, et il est à noter que Tomb Raider 4 propose un niveau bonus qui, accessoirement, peut être joué indépendamment de l’aventure principale.
Tous les deux sortis sur la première PlayStation, La Révélation Finale et Sur les Traces de Lara Croft bénéficient logiquement du même gap technique que ce que nous avions pu voir avec la première compilation l’an dernier. Adieu les gros pixels et les textures baveuses, le travail réalisé par le studio américain est très appréciable, et permet de profiter de ces deux jeux dans des conditions tout à fait honnêtes. Changement de génération oblige, la différence de graphismes est moins flagrante sur l’Ange des Ténèbres vis à vis de sa version d’origine. Dans tous les cas, il est possible de passer d’une version à l’autre d’une simple pression du bouton «menu» de la manette, ce qui permet d’apprécier en temps réel toutes les améliorations apportées par le studio texan. On profite ainsi de décors plus nets au niveau des textures, et avec plus de détails et de volume, d’un meilleur rendu de l’eau, pour un résultat général très satisfaisant sur le plan graphique sans être époustouflant non plus. Le plus impressionnant reste la qualité des modèles 3D, avec une Lara qui se rapproche bien plus de son image affichée sur les jaquettes de l’époque, et certains PNJ qui troquent leurs contours taillés à la serpe pour des corps et des visages nettement plus fins.
A titre de comparaison, ces remasters se positionnent à mi-chemin entre ce que l’on pouvait trouver sur la première Xbox et sur Xbox 360, la fluidité en plus, chaque jeu tournant en 60fps dans leur version remasterisée, pendant que les versions d’origine peinent à monter à 30fps. Globalement, on peut faire les mêmes reproches à cette seconde compilation qu’à la première compilation, notamment sur les effets de lumière. Là encore, si le moteur utilisé permet un rendu plus réaliste, les développeurs ont une fois de plus oublié d’ajouter des sources lumineuses pour venir éclairer certains lieux qui sont désormais plongés dans la pénombre, alors que ce n’était pas le cas dans les jeux d’origine. Pour régler le problème temporairement, Lara peut toutefois utiliser des torches de détresse, mais le plus simple reste de basculer d’une version à l’autre pour profiter de la scène la plus lisible, et tant pis pour la fluidité et les graphismes.
Le gros point fort reste en revanche la maniabilité de l’ensemble. En allant faire un petit tour dans les options, on peut en effet abandonner la maniabilité «tank» pour une jouabilité plus moderne. Car on rappelle qu’à l’origine, Tomb Raider possédait des contrôles très lourds, avec l’obligation de s’orienter dans la direction souhaitée pour avancer. Désormais, on peut se déplacer dans n’importe quelle direction à l’aide du joystick, avec pour seul inconvénient de ne plus pouvoir sortir des sauts latéraux aussi facilement qu’en tank, ce qui se révèle pourtant très utile en combat. En revanche, on y gagne énormément sur les phases de plateformes, qui deviennent nettement plus simples, faisant disparaitre le côté «pixel perfect» à la fois culte et terriblement frustrant de la franchise. Chaque épisode fait apparaitre quelques nouveautés de gameplay, avec notamment la possibilité de se balancer à des cordes dans Tomb Raider 4, de jouer les funambules dans Tomb Raider 5, ou de passer en mode infiltration dans Tomb Raider 6.
On a même l’impression que les épisodes 4 et 5 sont plus facilement jouables que les premiers épisodes remasterisés de la saga. Un constat positif, qui est malheureusement plombé par l’Ange des Ténèbres, qui possède une jouabilité abominable. Dans ce Tomb Raider 6, chaque interaction avec le décor doit se faire au pixel près, sous peine de ne pas pouvoir ramasser un objet ou déplacer une caisse. C’est toujours aussi frustrant qu’à l’époque et on sent bien que le changement de cap souhaité par l’équipe de développement d’origine est en grande partie responsable du désastre. En optant pour des niveaux plus courts, parfois plus ouverts et en cherchant à diversifier le gameplay, on perd clairement l’ambiance des premiers jeux, sans même pouvoir profiter du dépaysement cher à la franchise puisque le scénario ne nous fait jamais quitter Paris.
Si la rupture est franche, on profite tout de même des deux autres jeux, et notamment de La Révélation Finale qui nous permet de découvrir la toute première expédition de Lara en compagnie de Werner Von Croy, son mentor. Dans tous les cas, les premières missions de chaque jeu permettent généralement de poser les bases du gameplay, avec un petit tutoriel qui s’imbrique généralement assez bien dans la progression. On retrouve bien évidemment les énigmes, avec tout un tas de mécanismes à activer, en prenant soin d’éviter les nombreux pièges. Les trois titres permettent d’ailleurs de sauvegarder quand on le souhaite, avec un nombre de slots conséquent. C’est bien pratique dans la mesure où chaque faux pas peut entrainer une mort rapide, et souvent douloureuse de l’exploratrice anglaise. On regrette tout de même que les développeurs d’Aspyr n’aient pas inclus une fonction de rembobinage, comme il en existe sur beaucoup d’autres remasters, puisque cela aurait permis de gagner en efficacité et de ne pas perdre de temps à passer par les menus pour annuler une maladresse en chargeant une sauvegarde antérieure.
Alors oui, cette compilation reste résolument rétro malgré sa refonte graphique, et même si le gameplay s’est largement adouci, les titres proposés s’adressent essentiellement aux joueurs qui ont connu cette période où les jeux n’étaient pas toujours bien fichus, et souvent frustrants (car non, ce n’était pas toujours mieux avant). Comme pour la collection sortie l’an dernier, rien n’a été fait pour améliorer la qualité des cinématiques, tandis que la mise en scène accuse également le poids des années et nous rappelle constamment que la franchise Tomb Raider assume son côté série B. Pas grand chose à redire en revanche concernant les animations, toujours très détaillées et désormais sublimées par le framerate à 60fps. Ces trois jeux conservent évidemment leurs textes et dialogues intégralement en français, avec le travail de traduction et de doublage réalisé à l’époque.
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- Deux jeux toujours cultes
- Choix laissé pour la maniabilité (tank ou moderne)
- Animations au top, et désormais en 60fps
- Possibilité de sauvegarder n'importe où
- Un bouton pour switcher entre les versions
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- Absence de rembobinage
- Effets de lumière à corriger
- Jouabilité abominable en caméra fixe
- Mise en scène vieillotte
- Pas de miracle pour l'Ange des Ténèbres