Test : Torino Winter Olympics sur Xbox
Mon dieu, la neige, qu’est-ce que c’est blanc !
Un grenoblois pure souche comme moi aime forcément les sports d’hiver. C’est dans les gênes. Malheureusement, mon talent sur les skis étant loin d’égaler celui d’un « Herminator » ou d’un Bode Miller, le seul moyen qui me reste pour devenir un champion de la poudreuse reste ma bonne vieille console. De ce fait, un titre comme Torino 2006 ne peut qu’éveiller ma curiosité. Enfin seulement quelques minutes, car le constat est sévère : j’ai l’impression de voir tourner Winter Heat sur Saturn (la référence du genre), le plaisir de jeu en moins. Problème : huit ans ont passé et on est en droit d’attendre autre chose que des environnements froids et vides. Les textures utilisées sont simplissimes, le public semble anémique et les épreuves sans réelle personnalité. Les mouvements des athlètes sont relativement mal décomposés, mais « bonne surprise » : l’impression de vitesse, notamment dans les épreuves de ski alpin, est bien rendue, tout comme le relief des tracés (la descente ne ressemble pas à un interminable faux plat). Cela ne m’ôtera toutefois pas de l’esprit que 49 Games a du développer son titre à la hâte, afin de respecter un timing très (trop ?) serré. Et le résultat parle de lui-même.
Etoile des neiiiiiiiiiges, pays merveilleux
Contrairement à son prédécesseur (Salt Lake City 2002, édité par Eidos), Torino se montre plutôt généreux en ce qui concerne le nombre d’épreuves disponibles. Au total, ce sont quinze disciplines qui sont représentées, mais il convient de mettre un petit bémol à ce chiffre : le patinage de vitesse comprend trois distances différentes avec un système de jeu identique, le saut à skis se décline sur petit et grand tremplin, le bobsleigh à deux ou à quatre ainsi que la luge n’ont pour seule variation que le système de poussée…Le fait de retrouver autant de disciplines reste plaisant, surtout quand l’on sait que SLC 2002 n’en proposait que six, inintéressantes qui plus est. Et heureuse surprise : le martèlement des touches à vitesse grand V qui vous a coûté tant de manettes et de colères dans votre jeunesse est ici quasi-absent, à l’exception du départ dans les épreuves de patinage de vitesse. La grande majorité des épreuves repose sur un timing parfait, la gestion de l’endurance et votre aptitude à dessiner des trajectoires dignes d’un « Lucho » Alphand à sa grande époque. Rien de bien compliqué au final, mais cela permet d’apporter un peu de variété à un principe de jeu ancestral. Par exemple pour le patinage de vitesse, après la poussée initiale, il vous faudra appuyer alternativement sur deux boutons dans un timing parfait pour que votre athlète pourfende l’air avec la célérité d’un Mirage 2000. Le ski alpin est quant à lui une simple histoire de trajectoire, et si les sensations d’accélération sont plutôt bonnes, la force centrifuge et l’adhérence sur la neige restent assez mal restituées (comme dans 95% des simulations de sports d’hiver). Dommage, car ces épreuves auraient vraiment pu être intéressantes, malgré une évidente pauvreté artistique. Les disciplines nordiques mettent en place un système d’endurance assez bien conçu, mais le manque de vie pendant les courses entache l’intérêt de vos runs, le pire restant pour moi la partie tir du biathlon qui ne gère ni le recul de votre arme, ni le vent, le public semblant lui victime d’une anesthésie générale. En bref, Torino 2006 propose plusieurs idées originales, voire même des sensations sympathiques dans certaines épreuves (descente, bobsleigh…) mais difficile de se prendre vraiment au jeu quand on voit comme le titre a été bâclé pour voir le jour avant le début de l’événement en question.
Nelson, où es-tu ? (déclaration d’amour inside)
En dehors du fait que Torino ne soit pas le titre le plus somptueux qui soit, il lui manque quelque chose d’essentiel : l’esprit olympique. Où sont les majestueuses cérémonies d’ouverture et de clôture et les remises de médailles qui transforment les athlètes en madeleines pur beurre ? Même les jeux du début des années 90 (Winter Olympics, Winter Challenge d’Accolade…) proposaient ces rituels. A peine a-t-on le droit à une scène (ratée) de podium lorsque l’on glane une breloque que hop, il faut déjà passer à l’épreuve suivante.Et que dire des commentaires pathétiques et systématiquement en décalage avec l’action ? Rendez-nous Nelson et Gérard, mince. Dernier point pas très reluisant : vos concurrents n’ont même pas de nom, ils s’appellent Computer 1, Computer 2, Computer 3…Superbe non ?
Le décalage entre la magie de l’olympisme et le manque criant de vie, d’âme du titre déçoit, même si l’annonce tardive du développement de Torino, couplée aux premières images pas forcément très aguicheuses, nous avaient mis la puce à l’oreille. Reste le mode multijoueurs, qui donne un petit coup de boost à la durée de vie et à l’intérêt du dernier-né de 49 Games. Le tirage de bourre entre amis (qui ne le sont généralement plus une fois que vous les avez battu à plate couture) reste le meilleur moyen de s’éclater, sans grande surprise.
+
- Mention spéciale pour le bobsleigh et la luge
- Un effort consenti au niveau du prix
-
- Titre moyen sans réel esprit olympique
- Commentaires pauvres au milieu de stades quasi vides
- Modélisations et environnements frôlant la catastrophe