Jeux

Si Pro Cycling Manager a su s’imposer sur PC comme LA référence des jeux de courses de vélos, sur nos consoles Tour De France a du mal à enthousiasmer les foules malgré l’absence de concurrent. Dès le menu de départ, le jeu ne part pas gagnant. Il est austère, simple (trop peut-être) mais surtout il n’est pas très engageant. Il donne pas forcément envie d’aller plus loin. Et pourtant, il va falloir aller plus loin. Après tout, ce n’est qu’un menu. Il faut passer outre.

Plusieurs modes de jeu s’offrent à vous. Vous pouvez créer vos propres courses en sélectionnant des étapes au hasard. Mode sympathique pour qui veut juste faire une course ou deux. Les deux autres modes demandent beaucoup plus d’investissement en revanche, il y a le mode Manager ou le mode Pro Leader. Comme dans FIFA, vous pouvez décider de gérer une équipe complète ou un cycliste en particulier. Mais, vous allez vite vous rendre compte que les deux modes se rapprochent beaucoup l’un de l’autre.

Le mode Manager est un mode connu et qui fait écho à Pro Cycling Manager sur PC. Vous devez gérer une équipe professionnelle existante en essayant de la faire briller sur différentes courses. Chaque équipier possédant une particularité, il faut en tenir compte pour ne pas les mettre dans le rouge trop tôt dans la course (notamment sur les Classiques) ou arriver à les faire tenir sur la durée (je pense bien entendu au Tour De France ou Paris-Nice). Nous sommes clairement dans de la gestion d’effort qui plaira aux plus grands stratèges. Mais bizarrement, nous retrouvons le même principe dans le mode Pro Leader.

Ce dernier vous demande de créer un cycliste, une équipe et vous voilà dans le peloton. Mais, comme dans le mode Manager, vous pouvez changer de coureur à tout moment. Je pose la question : Pourquoi ? En effet, ce mode aurait été, je pense, plus intéressant si nous devions suivre les consignes d’équipe dictées par le directeur sportif. Là, nous gérons la course comme un leader alors que nous sommes en réalité un simple faire valoir. Du coup, nous sommes en droit de nous demander l’intérêt réel de ce mode.

Maintenant que nous avons passé les modes en revue (et oui, déjà), attardons nous sur le contenu. Pas moins de 90 courses ou étapes vous attendent (92 pour être précis), nous avons droit à un contenu conséquent. Nous retrouvons bien entendu le Tour de France avec le parcours 2022, mais aussi des grandes Classiques comme Liège-Bastogne-Liège, Paris-Roubaix ou comme dit plus haut Paris-Nice. Mais, vous de nouvelles courses sont aussi désormais présentes comme la Primavera Classic en Italie.

Voilà, maintenant, nous sommes prêts. Nous pouvons nous lancer à corps perdu dans la quête de la première place, du classement du maillot vert ou du maillot à pois. Mais c’est surtout là que le bat blesse. Même si ce titre se laisse dompter facilement (contrairement aux secteurs pavés de Paris-Roubaix), arriver en tête au bout de 200 kilomètres se révèle être un véritable effort. Ce jeu est clairement fait pour les tacticiens en herbe ou les fans les plus ardus. Oui, je n’ai pas honte de dire qu’un joueur lambda, amateur de la petite reine, s’ennuiera vite ou se lassera tout aussi rapidement.

Le titre a des qualités, c’est indéniable, mais survivre aux courses relève du défi. Tour de France 2022 compte trop de moments creux. Mieux que de longues explications, un exemple concret s’impose. Si vous choisissez par exemple l’équipe UAE Emirates de Pogacar, le dernier vainqueur du tour, équipe forte en soi. Sur une course de 150 kilomètres avec une arrivée au sommet qui va durer environ une bonne trentaine de minutes, vous allez réellement jouer entre cinq et dix minutes grand maximum. En effet, il suffit de donner les bonnes consignes à vos coéquipiers en début de course, puis en milieu de course tout en accélérant la course. Enfin, sur la fin d’étape, vous reprenez les commandes de votre leader pour une belle victoire. Même si le jeu vous propose différents modes de difficulté, jouer de cette manière peut s’avérer vite redondante.

Alors, certes, certains y trouveront leur compte, si vous voulez tenter des exploits ne serait-ce qu’avec les coureurs français, il faudra vous lever de bonne heure. Pourtant, les mécaniques de jeu sont bien pensées. Vous pouvez demander à vos coureurs d’attaquer, de suivre, de protéger le leader, d’attendre, tout ce que peut demander un vrai directeur sportif. Mais, par moment, pour une raison inexpliquée, la fringale vous touche et votre avance fond comme neige au soleil et vous finissez dernier (oui, ça sent le vécu).

Toutefois, et nous allons finir sur une bonne note, le jeu n’a pas que des défauts. Même si vous n’avez pas trop le temps de les admirer, il faut savoir que les paysages sont magnifiques. Si vous connaissez un temps soit peu les régions françaises ou internationales, vous vous rendrez compte qu’elles ont été retranscrites fidèlement. C’est avec joie que nous traversons les secteurs pavés de Roubaix ou que nous roulons sur la Promenade des Anglais à Nice.

Enfin, pour finir sur une autre bonne note, il faut également souligner que de nombreuses options (que vous pouvez ajouter ou non) comme la maladie ou les blessures sont de la partie. Cela rajoute encore de l’immersion mais n’empêche pas le titre de caler en pleine ascension.