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Towa and the Guardians of the Sacred Tree

Rogue-lite | Edité par Bandai Namco | Développé par Brownies Inc.

7/10
One : 19 September 2025 Series X/S : 19 September 2025
22.09.2025 à 18h02 par - Rédacteur en Chef

Test : Towa and the Guardians of the Sacred Tree sur Xbox Series X|S

Roguelite, c'est plus fort que Towa

Six ans après Doreamon: Stories of Seasons, un cross-over entre la mascotte japonaise et la célèbre simulation agricole, Bandai Namco et le studio Brownies s'associent à nouveau, mais pour nous proposer une toute nouvelle franchise cette fois. Fortement mis en avant par l'éditeur, et notamment à la Gamescom, Towa and the Guardians of the Sacred Tree doit désormais confirmer tous les espoirs placés en lui, en tentant de s'imposer sur un secteur particulièrement encombré depuis quelques années : celui du roguelite.

Towa and the Guardians of the Sacred Tree c’est avant tout un univers indépendant créé de toutes pièces, ce qui est finalement assez rare pour être souligné lorsqu’il s’agit d’un jeu édité par Bandai Namco. Il ne s’agit donc ni d’une adaptation d’une franchise qui existe déjà, ni d’un titre qui pourrait s’inscrire dans une stratégie cross-media (comme cela a pu être le cas avec Scarlet Nexus ou plus récemment Synduality: Echo of Ada). Des ambitions qui diffèrent par rapport à d’habitude mais dont le style rappelle en revanche la plupart des productions publiées par l’éditeur avec un chara-design orienté manga plutôt réussi. Pour nous donner les premiers éléments du scénario, les développeurs de Brownies ont choisi d’imaginer une introduction sous forme d’estampes, qui nous permettent d’apprendre que Towa doit libérer le monde de l’influence corruptrice du dieu maléfique Magatsu avec l’aide de ses huit enfants célestes. Mais l’expédition tourne mal et la jeune fille est séparée de ses protecteurs qui vont devoir partir au combat seuls pour se débarrasser de la corruption et des huit gardiens de Magatsu.

Pour cela, et à l’image de la plupart des roguelites, le jeu se découpe en deux séquences de gameplay distinctes avec un temps calme durant lequel Towa doit gérer la préparation de la mission, et une partie appelée «expédition» où deux enfants célestes sont chargés d’éliminer un des huit Magatsu-Hi. La principale différence avec les autres jeux du genre se situe dans le fait que ces expéditions sont en réalité des chapitres, ce qui permet de fixer des sortes de points de contrôle entre chaque, sans avoir à tout recommencer depuis le début à chaque fois. C’est fortement appréciable, d’autant que Towa and the Guardians of the Sacred Tree est plutôt généreux dans son contenu et il aurait été particulièrement difficile de tout faire tenir sur une seule run. En revanche, on retrouve le principe des salles à franchir une à une, pour des donjons générés aléatoirement. A chaque expédition, il faut sélectionner deux personnages parmi les huit enfants célestes, et partir à l’assaut d’ennemis basiques, de mini-boss et d’un boss final. A noter que le jeu incite le joueur à changer de binôme entre chaque chapitres, et donc à utiliser les atouts de chaque personnage plutôt que de faire l’intégralité du jeu avec les mêmes héros.

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Chaque expédition impose de choisir à la fois un Tsurugi – qui fait office de leader et qui combat à l’aide d’un katana – et un Kagura, qui gère les attaques magiques. Chacun de ses deux rôles peut être tenu par n’importe quel enfant céleste, et c’est bien évidemment au joueur de déterminer qui sera le plus efficace dans un des deux domaines en fonction des compétences de chacun. L’autre particularité, c’est qu’il est possible de jouer à deux en coopération locale, avec un second joueur qui contrôle alors le Kagura. Une bonne idée sur le papier, d’autant que le Kagura rencontre quelques difficultés pour esquiver les attaques ennemies lorsqu’il est contrôlé par l’IA. Une option permet tout de même de le contrôler manuellement avec le stick droit, mais autant dire que ce n’est pas franchement très confortable durant certains passages où les attaques ennemies peuvent être nombreuses. Mais ce n’est pas dramatique non plus puisque, même s’il meurt, le Kagura reste actif pour lancer des sorts.

Dans l’ensemble, Towa and the Guardians of the Sacred Tree n’est pas un jeu très difficile et se veut plutôt accessible en termes de gameplay. Le titre propose même un mode Histoire en plus du mode Normal pour qui veut se lancer sans risquer de s’arracher les cheveux. Les reproches que l’on pourrait lui faire en revanche, c’est sur son game-design, avec la volonté de s’inspirer d’Hadès d’un côté, et de cocher les mauvaises cases pour tenter de rendre le concept original de l’autre. Ainsi, on retrouve le système de bénédictions qui vient renforcer notre duo après avoir terminé une salle, et la possibilité pour le joueur d’orienter son aventure vers tel ou tel type d’avantages en franchissant une nouvelle porte. Un principe de scoring est également présent pour venir influer sur la nature et la rareté de la récompense, ce qui motive à terminer une salle sans se faire toucher et/ou en un minimum de temps. Malheureusement, le système de bénédictions manque vraiment de clarté, avec des cartes qui se ressemblent toutes et qui rendent le principe beaucoup trop confus pour qu’on puisse s’y retrouver rapidement. Au final, on finit par choisir un peu par défaut la carte qui nous semble être la moins mauvaise parmi celles proposées.

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Et ce n’est malheureusement pas mieux entre deux expéditions, lorsqu’on suit Towa et ses préparatifs au village. Si les bénédictions disparaissent après chaque mission, on conserve en revanche des matériaux qui servent à acheter divers bonus, ou à fabriquer de nouveaux sabres. Si on salue la volonté de proposer la fabrication des épées sous forme de divers mini-jeux qui s’enchainent, on a tout de même la désagréable impression que la plupart des activités proposées ne sont là que pour venir faire gonfler artificiellement la durée de vie du jeu, sans apporter de véritable côté ludique. Même chose avec la pêche, terriblement basique, ou les arbres de compétences, qui manquent cruellement d’attiser la curiosité du joueur. On sent que les développeurs de Brownies ont souhaité apporter un grand nombre d’éléments pour donner plus d’épaisseur à l’expérience, mais c’est globalement mal exécuté, et trop peu intéressant à jouer. A la fin, on finit par s’ennuyer, avec la seule envie de vite retourner en expédition.

C’est d’autant plus dommage que Towa and the Guardians of the Sacred Tree possède des qualités indéniables. A commencer par son ambiance envoutante portée par une direction artistique sublime. Si les musiques sont un peu en retrait, c’est surtout la finesse des décors qui impressionne, avec plusieurs environnements qui s’alternent, parfois même au sein d’une même expédition. La patte graphique fait mouche, et on se plaît vraiment à passer de salle en salle, à la découverte parfois d’un marchand de nouilles ambulant ou d’une source d’eau chaude. Le bestiaire est réussi, et les boss s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la mythologie japonaise. Il est évidemment possible d’opter pour les voix originales en japonais (ou en anglais), et les textes sont intégralement traduits en français.

7/10
Avec Towa and the Guardians of the Sacred Tree, Bandai Namco découvre le genre du roguelite et montre au passage qu'il ne suffit pas de s'inspirer des meilleurs pour offrir une proposition solide. Cette grande première se traduit finalement par mécaniques de jeu parfois confuses, tout en cherchant à ouvrir la porte au plus grand nombre avec un mode Histoire et une direction artistique aguichante. Difficile d'en conserver un souvenir impérissable sur le long terme tant l'expérience se révèle mitigée, dans un genre déjà largement surreprésenté.

+

  • Roguelite qui se veut généreux
  • Patte graphique très réussie
  • Jouable en coopération à 2

-

    • Bénédictions mal fichues
    • IA alliée peu dégourdie en solo
    • On s'ennuie fort au village