Jeux

Trail Out

Course | Edité par Crytivo | Développé par Good Boys

7/10
One : 10 avril 2024 Series X/S : 10 avril 2024
10.04.2024 à 16h36 par - Rédacteur en Chef

Test : Trail Out sur Xbox Series X|S

Nitro, ni trop peu

Elle est loin l'époque où les jeux de course arcade pullulaient sur nos consoles. Entre les épisodes de la franchises Burnout, ceux de la série Flatout et le one-shot Split/Second Velocity, il y avait largement de quoi faire jusqu'aux années 2010 avant que le genre ne soit mis en retrait sans que l'on comprenne vraiment pourquoi. Heureusement, Wreckfest est venu comblé un vide, et Wreckreation viendra ajouté sa pierre à l'édifice si le projet a survécu aux politiques d'austérité d'Embracer Group. Disponible depuis 2022 sur Steam, c'est au tour de Trail Out de mettre les quatre pneus sur ce créneau explosif, avec une version Xbox qui va forcément parler aux amateurs de tôle froissée.

Pour leur tout premier projet, les développeurs de Good Boys ont donc décidé de s’attaquer à un genre en perdition. Une tâche pas franchement évidente tant les attentes sont nombreuses, avec la nécessité de canaliser rapidement les pulsions ingérables de ceux qui veulent retourner des caisses à coups de pare buffle bien placés. Pour cela, Trail Out met rapidement les pieds dans le plat avec une première course qui sert à poser le décor. Aux commandes d’un véhicule très fortement inspiré d’une Ford Mustang GT, on découvre ainsi un univers sans pitié où frotter sa carlingue devient un réflexe de survie. Au total ce sont sept pilotes qui s’affrontent dans un tournoi de bagnoles, auxquels il faut désormais ajouter Mihalych, un héros qui n’a pas l’air d’avoir la lumière à tous les étages et qu’il va falloir conduire, malgré tout, au sommet de la hiérarchie.

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Un principe qui rappelle évidemment Need for Speed Most Wanted, alors que l’ambiance et le gameplay penchent bien plus vers un FlatOut. Un mélange qui promet forcément des étincelles à l’heure de se lancer dans le mode Carrière. Après avoir récupéré une épave et lui avoir ajouté quelques pièces indispensables comme un moteur, des suspensions, des roues et une boite de vitesse, il est temps de lancer la première épreuve. Affichées comme des posters tout au long d’une frise menant à la victoire finale, ces épreuves peuvent contenir un défi unique ou plusieurs challenges à relever. Le jeu n’est pas forcément exigeant dans la mesure où il n’est pas obligatoirement nécessaire de remporter chaque épreuve pour avancer dans le scénario, tout en laissant la possibilité d’améliorer son résultat plus tard. A noter aussi qu’une option est disponible pour que l’IA soit davantage agressive ce qui devrait satisfaire les plus coriaces.

Le système de progression oblige d’ailleurs à rejouer certaines épreuves pour faire augmenter son nombre de fans, et ainsi débloquer les épreuves suivantes, ce qui évite de boucler le mode Carrière trop rapidement. Si cela peut s’apparenter à du farm redondant au premier abord, la diversité des courses et le fait que le compteur de fans qui monte assez facilement (grâce à la position occupée et à certaines actions réalisées en course, mais aussi par votre capacité à éliminer la concurrence) font qu’on prend tout de même un certain plaisir à rejouer nos épreuves favorites. Il faut dire que les circuits sont tous très agréables à parcourir, et surtout très diversifiés. On passe ainsi des rues plongeantes de San Francisco à tenter d’esquiver les tramways, au port et ses passages par l’entrepôt et le porte-conteneurs, sans oublier de traverser le centre commercial à fond de sixième. En plus des courses urbaines, on peut également se lancer dans les incontournables derbys, en arène ou dans les dangereux circuits en 8 où chaque intersection devient source d’angoisses.

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En jeu, Trail Out mise sur du grand spectacle. La conduite se veut particulièrement arcade, avec la possibilité de drifter, d’effectuer d’énormes sauts, et bien entendu de transformer vos adversaires en Césars. Chaque pilote dispose ainsi d’une barre de vie qui diminue plus ou moins vite en fonction des coups reçus et de la solidité du véhicule qui subit la charge de son adversaire. Une jauge vidée est l’occasion d’assister à tout un tas d’effets pyrotechniques digne d’un film de Michael Bay, et à la fin de la course si c’est vous qui en êtes la victime. Dans le même esprit, une grosse collision peut vous amener à traverser le pare-brise façon poupée de chiffon, et de nombreux éléments du décor sont destructibles. De quoi insuffler une grosse dose d’action à l’ensemble, même si on regrette tout de même que certaines voitures ont tendance à se retourner un peu trop facilement, obligeant à passer par une réinitialisation et donc par une grosse perte de temps souvent synonyme de défaite sur la ligne d’arrivée.

Du côté des grandes satisfactions, il faut saluer le travail réalisé par les équipes du studio Good Boys pour proposer un grand nombre de modes de jeu différents. En plus de la course traditionnelle et du derby, on y trouve une bonne dizaine de modes qui font de Trail Out un titre très complet. Course à l’australienne (où la voiture en queue de peloton se mange un missile venue du ciel), modèle de caisse imposé, jeu de la patate chaude, record à battre et tout plein de mini-jeux viennent s’ajouter à un contenu finalement assez dense. Bien entendu, dans le lot il y a du bon et du moins bon, comme le jeu de zombies Dead Out Salvation, un jeu dans le jeu, qui ne présente finalement pas un grand intérêt, surtout compte tenu de sa maniabilité catastrophique à pied. Mais le choix est tellement large qu’il serait difficile de le lui reprocher. Une approche généreuse sublimée d’autant plus dans les affrontements de boss à l’ambiance unique, et qui parvient à contribuer un peu plus encore à cette débauche divertissante.

Sans être époustouflant, et compte tenu du nombre d’éléments destructibles, Trail Out fait le job côté technique. En partie grâce à l’Unreal Engine 4, même si son utilisation n’empêche pas d’énormes chutes de framerates qui rendent la course difficilement gérable durant plusieurs secondes, avant de revenir à la normale. L’ambiance générale rappelle les jeux du genre, à savoir du gros son qui tape et des personnages caricaturaux au possible. Les dégâts des véhicules s’affichent en direct, et apportent un peu de crédibilité à l’ensemble même si on aurait aimé avoir encore un peu plus de ressenti lors des chocs. Si vous disposez d’un volant, vous pouvez le ranger car n’y a aucune compatibilité avec ce genre d’accessoires, mais vous pourrez en revanche utiliser plusieurs manettes en même temps puisque Trail Out est jouable en écran splitté à quatre joueurs max, ce qui est devenu particulièrement rare pour les jeux de course.

7/10
Même s'il souffre d'un manque de moyens évident, Trail Out est une expérience très satisfaisante et le sera d'autant plus pour les joueurs qui réclament le retour d'un jeu de course arcade bien bourrin. La volonté de proposer un contenu conséquent rend le titre d'autant plus agréable à parcourir, au gré des batailles acharnées à mener à bord de votre future épave.

+

  • Circuits très variés
  • De nombreux modes de jeu
  • Courses de boss très sympas
  • Du multi à quatre en écran splitté

-

    • Parfois de grosses chutes de framerate
    • Manque un peu d'impact dans les chocs
    • On a tendance à finir facilement sur le toit
    • Pas de multijoueur en ligne

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