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Il est certainement indispensable d’expliquer – aussi clairement que possible – ce qu’est Tram Simulator Urban Transit dans l’univers Bus Simulator. Nous avons d’un côté le DLC « Official Tram Extension », disponible pour Bus Simulator 21. Pour les possesseurs de ce dernier, le DLC ajoute donc la possibilité de conduire un tram, de participer à des missions qui le mettent à l’honneur, aussi bien sur les cartes d’Angel Shores (Amérique) que Seaside Valley (Europe). Et voilà donc que pointe le bout de son nez Tram Simulator Urban Transit, qui se présente plus ou moins comme la même expérience, si ce n’est qu’il n’est ici pas nécessaire de posséder Bus Simulator 21 pour y jouer. Tram Simulator Urban Transit fonctionne tout seul, comme un jeu à part entière. Mais alors, me direz-vous, quelles sont les différences qui existent entre les deux et pourquoi devrais-je plutôt acheter un ou l’autre ? Si de petites spécificités existent, la question de l’achat à privilégier ne se pose pas vraiment, puisque faire l’acquisition de l’un vous donne automatiquement accès à l’autre. En somme Tram Simulator Urban Transit est la version qui s’adresse à ceux qui n’ont pas Bus Simulator 21, ne comptent pas l’acheter mais entendent tout de même conduire des trams… dans Bus Simulator. Parce que oui, Tram Simulator Urban Transit c’est tout bonnement Bus Simulator sans bus.

Dans un monde qui tourne rond, on se serait dit que Tram Simulator Urban Transit aurait pu n’être qu’un DLC pour Bus Simulator. Et puis on se souvient qu’il l’est déjà. Enfin, plus ou moins : si le DLC nous propose des missions sur les deux cartes (Angel Shores et Seaside Valley), Tram Simulator Urban Transit n’offre que la possibilité de jouer sur la première. Ne demandez pas pourquoi. Pour le reste, le joueur de Bus Simulator est ici en terrain archiconnu : interface, création du personnage et de l’entreprise, gestion des lignes et de la flotte, tout est exactement pareil. A savoir donc pour les nouveaux venus qu’un petit temps d’adaptation est nécessaire pour ingurgiter et digérer un système de création de lignes pas toujours très clair, entre prise en compte des heures de pointe, de l’attractivité d’une zone ou de la capacité d’un arrêt à supporter plusieurs connexions. Bref, il faut mettre les mains dans le cambouis, mais on peut heureusement compter sur le mode « missions » de ce Tram Simulator Urban Transit pour nous accompagner, tâche après tâche, dans une compréhension progressive de ce système de gestion finalement plus lourd que réellement compliqué.

Jouer à Tram Simulator Urban Transit en connaissant Bus Simulator 21 est quelque chose d’assez étrange. Tout est à l’identique, même les petits bugs visuels et les chutes de framerate sporadiques. On est donc face à un jeu qui n’est pas désagréable à regarder, varié dans ses environnements, vivant pour sûr. On apprécie tout cela, tandis que l’on regrette encore une fois ces dizaines de PNJ générés à l’arrache par une IA sous acides. L’immersion prend vraiment un coup à chaque fois que monte à bord un grand-père croisé cyberpunk ou un adulescent aux cheveux sponsorisés par Stabylo. On retrouve une nouvelle fois ces passagers qui écoutent la musique trop fort, veulent descendre 50m après être montés, ou qui « oublient » leur billet. Les fameux resquilleurs ! Notons au passage qu’à la différence de Bus Simulator, Tram Simulator Urban Transit ne propose pas la gestion de la billetterie.

La nouvelle expérience qu’un joueur peut atteindre avec Tram Simulator Urban Transit repose donc exclusivement, et c’est peu de le dire, sur les trams qui ont remplacé les bus. Entre modèles modernes et anciens, il est possible d’acquérir et de prendre les commandes de six trams en tout. Si l’on veut être précis – ou taquin – on dira qu’il s’agit plutôt de trois modèles véritablement différenciés, les trois autres n’en étant que des variantes légères. Un tutoriel nous apprend les bases de la conduite d’un tram, qui s’apparente finalement à un exercice d’anticipation et de connaissance progressive des lignes. Les gâchettes permettent de contrôler l’accélération avec comme objectif pour le conducteur de respecter les limitations de vitesse, éviter les possibles collisions avec le trafic, prendre gare aux feux rouges et surtout, s’arrêter en douceur. En cas de pépin, une pression sur B active le freinage d’urgence mais c’est le genre de manœuvre à laquelle les passagers goûtent peu. Le stick gauche permet quant à lui de sélectionner la direction souhaitée à l’approche d’un carrefour : une ligne verte façon jeu de courses permet de visualiser l’embranchement qui sera suivi. Pour le reste on a accès au contrôle des portes, clignotants, feux et autres essuie-glaces depuis un menu circulaire ou, pour les guerriers, en vue première personne sur le tableau de bord. A noter enfin l’affectation d’un bouton pour la sablière, élément indispensable pour permettre au tram de repartir sereinement dans les montées ou d’améliorer le freinage d’urgence.

La prise en main des véhicules de Tram Simulator Urban Transit se veut ainsi extrêmement simple. Mais tout cela n’est-il finalement pas trop simpliste ? Si l’on n’attend pas nécessairement du jeu qu’il tende vers la complexité d’un TramSim, considérant l’aspect déjà accessible et récréatif de Bus Simulator, on se dit qu’il y avait tout de même plus à faire. On opère finalement très peu d’actions lors de nos voyages à travers Angel Shores, tandis que l’on constate avec une certaine amertume que rien de la signalétique/code de la route propre aux trams n’a été intégré. Difficile alors de ne pas se sentir d’autant plus plongé dans un simple Bus Simulator sur rails.

L’adaptation est beaucoup trop brute. Les tracés sont parfois improbables car dessinés parallèlement à la route de façon bête et disciplinée, la vitesse que l’on atteint est tout autant insensée, les trams évoluent tous sans caténaire. Puis il y a ces collisions un peu à côté de la plaque qui donnent le sentiment de lancer un jouet dans un jeu de quilles, bien aidé à se renouveler à cause du comportement parfois débile de l’IA. On peut même aller jusqu’à noter quelques successions de feux tricolores pensés pour les voitures mais pas du tout pour les trams, l’espace entre un et l’autre et leur étrange synchronisation nous contraignant à bloquer la circulation dans la voie perpendiculaire. En résumé tout cela est amusant à découvrir mais ne survit pas à une poignée d’heures de jeu, faute de profondeur et de finition. Mention bien toutefois aux divers bruitages liés aux trams, tout à fait réussis.