Test : Trepang2 sur Xbox Series X|S
Petit trip rétro qui fait plaisir
Trepang2 débute dans une prison. Votre personnage se trouve face à un écran, les mains liées, jusqu’à ce qu’un soldat à l’apparence singulière intervienne et vous libère. Sans perdre un instant, on prend rapidement les commandes et on s’efforce, le plus discrètement possible, de quitter les lieux. Si les premières secondes vous demandent d’éviter tout affrontement, le fait de trouver une arme vous libère totalement et vous fait entrer au cœur du gameplay. En effet, inutile de prendre des pincettes, à partir de là, les balles vont pleuvoir et les morts vont s’accumuler plus que de raison.
Trepang2 est un jeu qui se centre sur le gameplay et où l’histoire, bien que relativement plaisante à suivre, s’avère franchement secondaire. Ne pensez pas trouver de cinématiques dans ce jeu puisque tout ce que vous apprendrez sur le lore se trouve au cœur des différents documents ou lors des échanges radios qui se feront lors des missions. On est donc loin d’un titre comme Bioshock, par exemple, ou encore de F.E.A.R, même si Trepang2 trouve écho avec ce dernier au niveau de ses mécaniques et, par moment, de son ambiance.
Trepang2 est un jeu qui vous propose une campagne relativement courte de quelques missions, à l’inverse assez longues. Chacune d’entre demande entre 40 minutes et une heure de jeu pour les terminer, le tout pour une durée de vie qui oscille aux alentours des 4 à 5 heures de jeu en normal ou difficile. À cela, il faut également ajouter plusieurs missions secondaires qui, contrairement à l’histoire, prennent une forme plus linéaire de vagues d’ennemis à affronter et repousser. C’est sympathique et efficace, mais on ne peut s’empêcher de se dire qu’il était possible de proposer autre chose que cela.
Bref, revenons quelques instants sur l’histoire. Si cette dernière s’avère plus être un prétexte pour défourailler des centaines d’ennemis, elle est aussi l’occasion de proposer des moments et des ambiances très différentes. En effet, si on se retrouve la plupart du temps à arpenter des couloirs et des pièces pour éliminer des escouades d’ennemis toujours plus nombreuses, certains passages nous réservent de très bonnes surprises et offrent, dans la plupart des cas, une ambiance horrifique des plus soignées. Un choix aussi intéressant que bien mis en scène qui nous rappelle sans difficulté les plus beaux moments de F.E.A.R. qui, lui aussi, oscillait entre affrontements violents et ambiance soignée aux petits oignons. Indéniablement un bon point !
En termes de mécaniques de jeu, Trepang2 est un FPS nerveux qui se prend en main de manière très intuitive. Les déplacements sont rapides et notre personnage dispose de capacités intéressantes comme la glissade qui, en plus de nous permettre d’éviter les projectiles ennemis, nous offre l’opportunité de les projeter en l’air. Une bonne manière de faire sauter les boucliers de nos adversaires, de les déstabiliser avant de pouvoir les éliminer. En plus de cela, notre personnage dispose de deux slots d’armes qui lui permettent d’employer un arsenal aussi simple qu’efficace : pistolet, mitraillette, fusil à pompe… les armes, bien que classiques, sont redoutables et profitent d’un soin tout particulier sur la partie sonore et les sensations de tir. En effet, on prend plaisir à employer ces fusils tandis que les impacts et la puissance de ces derniers nous font vibrer. Cela contribue d’ailleurs furieusement à l’énergie dégagée par le jeu !
Enfin, terminons par la possibilité d’employer deux pouvoirs bien distincts. Le premier nous permet de ralentir le temps, comme dans F.E.A.R, tandis que le second nous offre quelques secondes d’invisibilité. Si dans les premières difficultés, le deuxième ne semble pas forcément intéressant, il s’avère plus que nécessaire lors des parties plus difficiles. Evidemment, pour éviter toute surpuissance, une jauge nous indique le temps d’utilisation des pouvoirs. Il s’agit donc de les employer avec parcimonie au risque de se retrouver en danger lors de situations plus complexes. Seul petit bémol : au cours de nos affrontements, le ralentissement semblait ne pas vouloir s’activer, et ce alors que la jauge était pleine.
Mais ce n’est pas tout. Trepang2 va un peu plus loin dans son fonctionnement en reprenant – de loin – la base de gameplay du dernier DOOM Eternal. En effet, il est nécessaire de se déplacer en permanence et de rester proche de vos adversaires. Cela vous permet non seulement de leur infliger de lourds dégâts, mais aussi et surtout de récupérer des munitions (qui sont peu nombreuses dans vos chargeurs) et de l’armure. Cette dernière est indispensable et beaucoup plus courante que les packs de vie qui sont disséminés dans les « arènes » ou dans les niveaux. Cette mobilité – au cœur du gameplay – est donc fondamentale et rappellera sans difficulté aux joueurs l’ère des FPS des années 90 ou du début des années 2000. À vous de saisir toute la saveur de ce gameplay qui se veut volontairement de proximité. D’ailleurs, n’espérez pas pouvoir viser avec votre arme. Un choix pleinement assumé par les développeurs qui déconcerte au départ, mais auquel on s’habitue assez rapidement.
Vous l’aurez donc compris, Trepang2 est donc un jeu qui pioche à gauche et à droite différentes idées pour nous proposer un mélange intéressant. Le reproche que l’on pourrait lui faire, c’est de ne pas parvenir à atteindre le niveau de perfection qu’ont réussi à approcher les ténors du genre. On pense par exemple à DOOM qui reste la référence des FPS nerveux et qui est parvenu à se renouveler brillamment lors des deux derniers épisodes. De son côté, Trepang2 nous offre un gameplay nerveux et jouissif, c’est certain, mais loin d’être aussi précis que celui du jeu d’Id Software. Même constat pour F.E.A.R et son ambiance horrifique qui profite d’un background et d’une narration beaucoup plus soignée que celle du jeu édité par la Team 17.
Mais qu’à cela ne tienne. Il est important de souligner que Trepang2 est un jeu plus modeste et que son mélange d’idée fonctionne plutôt bien. C’est d’autant plus vrai que la difficulté du jeu sert également le gameplay. Si vous jouez en facile (ce qu’on vous déconseille franchement ici), en normal ou en difficile, le jeu peut prendre l’allure d’un titre bourrin qui permettra à quiconque de se défouler. Si par contre vous souhaitez pousser le jeu dans ses derniers retranchements, il vous faudra vous montrer nettement plus prudent et user davantage de votre capacité d’invisibilité pour éviter une approche trop frontale qui pourrait rapidement s’avérer mortelle.
Achevons ce test en abordant la partie technique du jeu. Comme précédemment expliqué, Trepang2 n’est pas un titre bénéficiant d’un budget sans limite. Cela se ressent sur le plan visuel puisque les environnements intérieurs, bien que propres, ne sont jamais transcendants ou magnifiques. C’est encore plus vrai quand on jette un œil aux panoramas extérieurs ou que l’on prête attention aux animations des personnages ou de certains éléments comme le déplacement d’un hélicoptère. Heureusement, en contrepartie, le jeu se montre d’une fluidité exemplaire – ce qui est probablement le plus important pour un jeu qui mise tout sur son gameplay nerveux – et profite d’effets de particules et d’explosions sympathiques.
On souffle donc le chaud et le froid. Du côté de la partie sonore, on se doit de saluer le travail réalisé sur le bruit des armes qui font mouche dès le premier coup de feu. Mention spéciale également à l’ambiance sonore des parties plus horrifiques qui est une indéniable réussite. Par contre, en combat, le jeu lorgne une nouvelle fois du côté de DOOM en proposant des musiques nerveuses à souhait. Bizarrement, et c’est évidemment un avis subjectif sur la question, elles semblent s’intégrer plus difficilement au jeu, tout en étant rapidement rébarbatives.
+
- Gameplay nerveux à souhait ;
- Passages horrifiques franchement réussis ;
- Capacités satisfaisantes ;
- Partie sonore réussie au niveau des armes à feu ;
- Difficulté impactant le gameplay.
-
- Visuellement daté ;
- Missions secondaires à l'intérêt limité ;
- Histoire au second plan ;
- Très court.