Test : Trials Fusion sur Xbox One
S’il est indéniable que les produits anti-calvitie réalisent un pic de ventes à chaque sortie d’un Trials, la franchise se caractérise surtout par une marge de progression énorme où chaque joueur, doué et moins doué, y trouve son compte. Si certains se satisfont d’avoir glané l’or sur les pistes « difficiles » ou d’avoir terminé quelques pistes « extrêmes », d’autres exhiberont les platines réalisées sur ces dernières. Oui, les jeux Trials sont difficiles à terminer de A à Z, voire même extrêmement difficile, mais sa courbe de progression a toujours su stimuler les joueurs. Est-ce le cas une nouvelle fois avec Trials Fusion ?
Pour son troisième opus (du moins sur consoles), les développeurs de Redlynx n’ont pas chamboulé une formule qui a largement fait ses preuves. Comme toujours, nous débutons sur des pistes « faciles » avec une difficulté qui devient progressive jusqu’aux pistes « extrêmes ». De quoi laisser quelques répits à vos cheveux qui ont pu repousser depuis Trials Evolution. Au fur et à mesure de nos premiers franchissements d’obstacles – les doigts dans le nez, cela va de soi – nous remarquons quelques différences au niveau de la caméra. Celle-ci est positionnée davantage vers l’arrière et est plus éloignée du joueur. Ce qui n’est pas un moindre mal puisque cela nous permet d’anticiper les manœuvres suivantes mais aussi de pouvoir admirer les environnements forcément plus détaillés, nouvelle génération oblige. Toutefois, ne vous attendez pas à vous en prendre plein les yeux : Trials Fusion est un titre très agréable à l’œil grâce à la finesse (malgré les 900p seulement de la version Xbox One) de ses textures mais son statut de jeu cross-gen limite forcément ses prouesses techniques.
« Comme toujours, nous débutons sur des pistes « faciles » avec une difficulté qui devient progressive jusqu’aux pistes « extrêmes ». De quoi laisser quelques répits à vos cheveux qui ont pu repousser depuis Trials Evolution »
Sans surprise, le gameplay est strictement identique aux deux premiers opus : il faut toujours doser la vitesse, l’inclinaison, la posture et jongler entre les gâchettes (frein et accélération) pour franchir les obstacles avec un doigté qui demande une précision d’orfèvre. Sauf que les développeurs l’ont enrichi avec la possibilité de faire des figures entre deux sauts. Complètement facultative – sauf dans les épreuves dédiées ou lors des défis – cette nouveauté permet de s’amuser davantage avec la désarticulation de notre motard que l’on voit toujours à l’œuvre lors des fins de parcours (toujours aussi déjantées) ou lors des gamelles. En plus de cela, deux nouveaux types de bolides viennent agrémenter nos sessions : un quad ainsi qu’un bicycle. Ce qui apporte une certaine variété ainsi qu’un challenge notamment avec ce dernier.
Jusqu’à présent, Trials Fusion semble être un épisode solide de la franchise mais est-il pour autant le meilleur ? Malheureusement non. Tout d’abord, nous remarquons que la progression est trop facile, trop rapide jusqu’aux niveaux « difficiles ». Il est d’ailleurs plutôt simple de collectionner les médailles d’or comme on enfile des perles sur les trois premiers mondes et ce, dès le premier essai. Ce qui est dommage sachant que les pistes du jeu excèdent rarement la minute de jeu pour les compléter. Par la suite, il vous faudra vraisemblablement quelques essais avant de réussir à glaner la médaille d’or mais rien d’insurmontable jusqu’au sixième monde où les choses sérieuses débutent enfin. Mais là encore, l’or est un objectif loin d’être insurmontable. Ce n’est que dans les deux premiers niveaux que les choses deviennent très (trop) compliquées et ce n’est que là que nous pourrons lancer un grand cri au moment de franchir enfin la ligne d’arrivée (du moins si on n’a pas dépassé la limite de temps fixée à 30 minutes).
« Jusqu’à présent, Trials Fusion semble être un épisode solide de la franchise mais est-il pour autant le meilleur ? Malheureusement non »
L’organisation des niveaux nous paraît pour le moins étrange : il est possible de terminer la moitié des niveaux au bout d’une petite heure de jeu sans aucune difficulté avec cinq voire six mondes largement faisables pour le commun des mortels. Ce n’est que dans les deux derniers niveaux (et particulièrement le dernier) que les choses se corsent réellement. Nous avons l’impression qu’il manque un ou deux mondes intermédiaires. Autre remarque que nous nous faisons : le nombre de niveaux : une quarantaine sans compter les modules d’entraînement, les pistes FMX et les jeux d’adresse (comme toujours, à l’intérêt plus ou moins relatif suivant les épreuves). Sachant que la première trentaine de pistes s’enfile à vitesse grand V, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est bien trop peu… D’autant plus que les pistes « longue durée » ont disparu alors que le capital sympathie de celles présentes dans Trials Evolution était des plus élevé.
Cela dit, la durée de vie de ce Trials Fusion n’est pas pour autant ridicule puisque les médailles de platine apparaissent au bout d’un moment, et chaque niveau « Trial » possède trois défis à réaliser. Des défis qui varient généralement très peu d’un niveau à l’autre (recherche de passages secrets, traverser un point A à un point B sans que la roue avant touche le sol etc.). Il est constamment possible de voir l’évolution de nos amis et d’être averti – via des notifications – s’ils battent l’un de nos records : cela crée une émulation entre amis et nous pousse à revenir constamment sur les pistes pour se surpasser et gagner quelques millièmes de secondes. Au final, ce qui remporte la palme d’or, c’est le « Track Central ». Qu’est-ce donc ? Tout simplement là où nous pouvons retrouver toutes les pistes créées par la communauté et les retrouver classées par catégories (mieux notées, recommandées, par difficulté etc.). A ce jour, près de 2.500 pistes ont été créées. Ce qui permet ainsi de rallonger notre plaisir. Chose que nous ne pouvons pas faire dans le multijoueur qui est, à notre plus grande surprise, uniquement local et qui comprend six pistes. A moins d’avoir jusqu’à quatre manettes, nous ne pouvons donc pas jouir, pour le moment, de ce mode multijoueur.
+
- Plaisir toujours intact
- Les pistes difficiles et extrêmes, notre péché mignon
- L’éditeur de pistes
- Les quelques nouveautés
- Soigné graphiquement
- Les notifications
- Vibrations dans les gâchettes
-
- Quelques failles techniques (tearing, textures qui popent)
- Uplay, Uplay, Uplay
- Le prix de base et le Season Pass
- Progression guère logique
- Nombre de maps limité
- Multijoueur limité au local pour le moment