Jeux

Trident’s Tale

Aventure | Développé par 3DClouds

6/10
One : 22 May 2025 Series X/S : 22 May 2025
21.05.2025 à 16h52 par - Rédacteur en Chef

Test : Trident's Tale sur Xbox Series X|S

Le trident de l'amer

Souvent mis à contribution par l'éditeur Outright Games pour réaliser des adaptations de licences familiales en jeu vidéo, il arrive parfois que les développeurs italiens de 3DClouds s'occupent de projets imaginés en interne. En mai 2021, nous avions d'ailleurs testé King of Seas, un titre particulièrement décevant qui n'était pas parvenu à nous plonger dans l'univers de la piraterie. Quatre ans plus tard, le studio milanais nous propose un autre jeu peuplé de forbans, avec la ferme intention de faire oublier leur précédente production. Pari réussi ?

Là où King of Seas nous offrait un semblant de scénario, prétexte à enchainer des quêtes en mer très vite répétitives, Trident’s Tale se démarque rapidement par sa volonté de nous proposer une aventure avec une dimension narrative un peu plus importante. Le titre nous invite ainsi à suivre Ocean, une jeune fille bercée par les récits de pirates, et qui se verrait bien devenir capitaine de son propre navire. La découverte d’un fragment du trident des tempêtes, un artefact réputé surpuissant, va rapidement lui attirer de gros ennuis, avec notamment une armée de squelettes à ses trousses. Une histoire racontée avec simplicité, marquée par une mise en scène complètement à la ramasse. Au delà de ça, la narration est surtout un vrai prétexte à parcourir un monde qui rappelle celui de Sea of Thieves ou encore The Legend of Zelda: The Wind Waker avec la nécessité de naviguer d’une île à l’autre. On alterne ainsi entre les moments passés en mer et les passages où l’on se retrouve à explorer la douzaine d’îles disponibles.

Deux types de séquences plutôt bien équilibrées au niveau du temps de jeu avec grosso modo un tiers de présence en mer, et le reste sur terre. A bord du navire, on retrouve des mécaniques plutôt classiques avec une navigation simplifiée à son maximum. On peut ainsi hisser ou affaler la voile en pressant un bouton, pour trois vitesses de déplacement différentes, et la possibilité de virer à bâbord ou à tribord à l’aide du stick. Même simplicité pour attaquer les navires ennemis puisque les munitions sont illimitées, tandis que la trajectoire du tir et le rechargement des canons sont représentés par une flèche qui permet de viser avec suffisamment de précision pour ne pas s’éterniser dans des batailles navales qui manquent tout de même de profondeur de gameplay. On n’ira pas jusqu’à dire que l’on s’ennuie ferme, mais globalement ces phases de jeu n’ont rien d’exaltant, même quand vient le temps d’affronter un boss, qu’il s’agisse d’un navire amiral ou d’un monstre marin. Ajuster la vitesse, tourner légèrement en cercle pour garder le navire adverse en ligne de mire et tirer à intervalles réguliers en utilisant parfois quelques actions spéciales, c’est à peu près tout ce que les batailles navales de Trident’s Tale ont à offrir, et c’est finalement bien trop peu.

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Mais on l’a dit, l’essentiel du jeu se fait sur la terre ferme, avec la possibilité d’explorer toutes les îles présentes sur cet archipel de 100km² environ. Avec une carte de cette taille, les trajets d’un lieu à l’autre se font assez rapidement, avec la possibilité de s’y rendre instantanément grâce à un système de voyage rapide qui évite les allers/retours inutiles. Une bonne chose puisqu’il est possible de voguer librement pour découvrir chaque île dès le début du jeu, et d’y retourner par la suite lorsque le scénario nous l’impose. De ce côté-là, on peut dire que l’aventure est assez bien rythmée, d’autant qu’on participe aussi bien à des phases de plateformes, à des combats, le tout complété par quelques énigmes.

Beaucoup de variété au niveau du gameplay, mais à vouloir tout faire, force est de constater que les imperfections sont nombreuses. Côté plateformes, Trident’s Tale propose le minimum syndical, pour un résultat qui fait un peu peine à voir, la faute notamment à des animations peu détaillées du personnage principal. Même déception avec les combats, qui n’offrent finalement que peu d’impact, avec la désagréable sensation de frapper systématiquement dans le vide, en utilisant un combo très limité. Seule une barre de vie attribuée aux ennemis permet de s’assurer que nos coups portent. On peut alterner entre coups forts et faibles, et utiliser un revolver pour étourdir les adversaires.

Le seul aspect intéressant de ces séquences de jeu se trouve en réalité du côté des attaques spéciales, à récupérer en recrutant de nouveaux membres d’équipages. On peut ainsi sortir des coups puissants à condition d’avoir rempli une jauge de «divinorum» en réalisant des attaques classiques. On regrette toutefois de ne pouvoir en équiper que deux à la fois, aussi bien sur Ocean que sur le navire, en sachant que la compétence de soin se révèle indispensable, ce qui ne laisse ainsi qu’une seule place en accès rapide pour une action offensive. Pour augmenter l’efficacité de ces attaques spéciales, des arbres de compétences sont disponibles, propres à chaque membre d’équipage. Un élément de game-design qui force à explorer chaque environnement pour tenter d’y trouver du grog, qui fait office de points de compétence.

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Piraterie oblige, de nombreux coffres sont éparpillés sur les différentes îles, en plus de nombreux éléments de craft à récupérer. On peut alors troquer nos trouvailles chez le marchand en échange de quelques doublons, pour ensuite acheter de nouveaux équipements, que ce soit pour Ocean (épée, revolver, chapeau et tenue) ou pour le navire (canons latéraux, canons de proue et de poupe, voiles, coque et figure de proue). En en plus d’offrir quelques bonus de statistiques, c’est également un moyen de personnalisation. Il est également possible d’améliorer chaque pièce d’équipement, à condition d’avoir les bons objets sous la main. Un système de craft qui aurait pu être intéressant s’il avait été mieux conçu, et on finit par l’utiliser un peu par obligation à mesure que la difficulté augmente en avançant dans l’aventure. Au rayon des petites choses en plus, on trouve aussi une multitude de quêtes annexes, dont la plupart oblige à farfouiller encore et toujours les différentes îles pour y trouver un certain nombre d’objets. L’impression d’avoir une durée de vie du jeu gonflée artificiellement, alors que celle-ci est de base assez correcte pour le genre.

Si le titre est globalement réussi sur le plan technique, avec un chara-design et des modèles 3D honnêtes, ainsi qu’une mer au rendu tout à fait correct, Trident’s Tale manque tout de même de finitions sur certains points. Du côté des animations, comme évoqué plus haut, mais aussi par la présence de plusieurs bugs. Un bug bloquant que nous avons pu corriger de justesse en reprenant une ancienne sauvegarde, mais aussi un bug qui faisait mourir Ocean si elle avait le malheur de tomber de quelques centimètres. Un problème qui s’est corrigé de lui-même après avoir succombé plusieurs fois, dont une fois en ratant la marche d’un escalier… On imagine qu’un patch viendra corriger ces défauts qui cassent un peu le rythme.

6/10
Après la grande déception King of Seas, les développeurs italiens de 3DClouds corrigent un peu le tir en nous proposant sur fond de piraterie un peu plus maitrisée. Le jeu ne manque pas de défauts, mais il possède ce petit quelque chose qui donne tout de même envie d'y revenir de temps en temps. On peut notamment saluer sa volonté de proposer une bonne variété de phases de jeu différentes, tout en pestant sur un manque d'intensité dans les combats, qu'ils soient en mer ou sur terre. Plus généralement, Trident's Tale est un jeu sympathique qui devrait contenter les joueurs peu exigeants.

+

  • On y revient malgré tout
  • Univers et décors passables
  • Chara-design sympa
  • Durée de vie correcte

-

    • Combats peu stimulants
    • Animations pas terribles
    • Batailles navales redondantes
    • Mise en scène catastrophique
    • Synchronisation labiale aux fraises

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