Jeux

Notre aventure débute avec une mission relativement simple : déposer différents colis. En tant que coursier, nous nous déplaçons donc en pleine ville jusqu’au moment fatidique où notre dernier colis explose, nous plongeant dans le noir. On se réveille alors quelques heures plus tard, aux prises avec un représentant musclé qui tente de nous faire parler et de nous faire avouer ce que l’on ignore. Face à notre silence, nous sommes donc envoyés dans l’arène où nous nous faisons purement et simplement éliminer avant de reprendre au point de départ. La boucle temporelle redémarre, sauf que nous gardons en mémoire les évènements qui viennent de se dérouler, ce qui nous permet d’éviter la même fin tragique et, de ce fait, de fuir ceux et celles qui tentent de nous faire disparaitre.

 Si le scénario n’est pas excessivement passionnant, il est surtout difficile à appréhender pour un néophyte de l’univers. De nombreux noms et de nombreuses informations nous sont donnés et il est vraiment difficile de suivre, à moins d’aller consulter le codex qui, heureusement, résume plutôt bien la situation. Une phase de lecture que l’on vous conseille vivement – même si vous avez encore en tête l’histoire des deux films – et que l’on regrette d’une certaine manière. On aurait apprécié que les développeurs détaillent doucement – mais surement – cet univers singulier dans lequel nous évoluons afin d’en profiter pleinement. Au-delà de ça, une fois l’aventure lancée, elle se laisse suivre, tout en nous réservant quelques belles rencontres et quelques surprises que l’on apprécie.

Et tant qu’à parler de l’univers, force est de constater que le travail des développeurs se montre particulièrement respectueux du matériau d’origine. Tron, au-delà d’un scénario, c’est aussi (et surtout ?) une identité visuelle à part entière. Et de ce côté-là, Catalyst fait franchement bien le job. Le monde dans lequel nous évoluons respecte parfaitement les codes couleurs de la saga. Les lumières bleues et orange, les néons, le côté sobre, sombre mais lumineux, tout est parfaitement retranscrit, ce qui nous envoie immédiatement dans le second film, Tron : L’héritage. Même constat en ce qui concerne la partie musicale. Si on ne bénéficie pas du travail de Daft Punk (comme ce fut le cas pour le deuxième opus cinématographique), on ne peut que saluer le travail réalisé sur la musique électronique qui y fait écho immédiatement. Les thèmes sont réussis, identifiables aisément et nous immergent eux aussi au sein de cet univers singulier. Un point extrêmement positif qui assure donc une forme de continuité et qui permet à Tron : Catalyst de s’intégrer à la saga.

Du côté des mécaniques de jeu, on retrouve donc un titre à la vue isométrique (vu du dessus). Vous déplacez votre personnage à l’aide du stick gauche et vous employez le droit pour viser à l’aide de votre disque de données. Ce dernier, en tant qu’arme, peut être envoyé sur vos ennemis, peut vous permettre de les frapper… Ainsi, vous disposez d’une attaque classique avec la touche « X » qui, martelée plusieurs fois, vous permet de faire un combo de quelques coups. Vous pouvez également parer la plupart des attaques de vos adversaires en appuyant sur « Y » dans le bon timing, tandis qu’une esquive – une roulade – peut être réalisée avec la touche « B ». un système hautement classique qui se diversifiera légèrement au fil de votre aventure (grâce à des compétences). « Légèrement » est ici un terme important car il faut reconnaitre que la progression est aussi limitée que maitrisée. Au fur et à mesure des chapitres, on se rend assez vite compte des limites du gameplay, ce qui crée une forme de routine, de répétitivité. C’est d’autant plus vrai que vos adversaires prennent à peu près tous la même forme : celle de programmes (donc d’humanoïdes).

Heureusement, pour casser ce côté redondant du titre, Tron : Catalyst nous offre d’autres opportunités, comme celle de piloter les fameuses motos qui sont si représentatives de la saga. Sans être révolutionnaires, ces passages se montrent classiques et on aurait franchement aimé que les développeurs proposent davantage de possibilités que de voyager d’un point A à un point B ou encore de fuir des ennemis. On a heureusement eu l’occasion de piloter un appareil volant dans une course-poursuite nerveuse qui s’est avérée de bien meilleure qualité et qui nous a prouvé qu’il y avait vraiment du potentiel à développer. Toujours dans l’idée de proposer des choses différentes, d’améliorer l’expérience, il est possible de débloquer de nouvelles compétences au fil de votre périple. Très limitées, ces dernières se montrent néanmoins utiles : possibilité d’allonger la durée d’un bonus, de faire rebondir son disque, d’améliorer la parade…

On reste, encore une fois, sur des bases solides, mais d’un classicisme évident. Bref, afin de pouvoir débloquer ces « nouveaux pouvoirs », il vous faut récupérer des points de compétences. Deux possibilités s’offrent à vous : affronter vos ennemis et explorer les niveaux, le monde, qui vous entourent. Là aussi, en dépit de certaines bonnes idées, on aurait aimé que ce soit un peu plus étoffé. En effet, hormis pour l’une ou l’autre quête et/ou pour récupérer les points de compétence en question, rien ne nous donne envie d’explorer. C’est d’autant plus dommage que la ville – au second chapitre, notamment – est relativement grande et aurait pu servir de tremplin à un contenu plus élaboré.