Jeux

Tron : Evolution

Action | Edité par Disney Interactive Studios

4/10
360 : 03 février 2011
04.02.2011 à 18h00 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Tron : Evolution sur Xbox 360

Tron Evolution sera donc l’ultime titre développé par les studios Propaganda (à qui l’on doit le très mitigé Turok) avant leur fermeture, proposant de faire le lien entre le premier opus de Disney et Tron Legacy, qui sort dans les salles obscures ce mois-ci. Plongée dans un univers de lumières artificielles pour une aventure que l’on espère plus palpitante qu’un nettoyage de disque dur !
Humain, trop humain ?

Alors que de nombreuses adaptations de films égrainent avec paresse une simple redite, Tron Evolution a le mérite de nous plonger dans une aventure inédite. Le scenario prend place entre les deux films et nous propose d’incarner Anon, un nouveau programme anti-virus créé par Flynn, le concepteur original du Damier (The Grind en VO). Enfin, quand on dit incarner, on aura rarement vu personnage plus effacé, silencieux, invisible derrière les reflets de son casque. Vous voilà donc injecté dans le Damier pour enrayer la propagation d’Abraxas, un puissant virus, sur fond de guerre civile entre deux types de programme, les Basics et les ISO. Mais il serait bien sûr impensable de ne pas parler de la musique des Daft Punk, dont quelques trop rares morceaux issus de la BOF de Tron Legacy ponctuent le jeu avec bonheur, pour les amateurs. A l’image du film, le jeu ne fait pas de compromis et les oreilles allergiques au duo versaillais en seront pour leur frais. Les autres se régaleront.



Les premiers pas dans Troncity ne pourront pas laisser de marbre. L’ambiance aseptisée du Damier avec ses surfaces polies qui reflètent une multitude de néons colorés est unique. Soyons clair, si vous n’adhérez pas à ce parti pris esthétique, le jeu ne fera rien pour vous convertir. Avec son univers minimaliste sans concession, le soft trouve son équilibre visuel dans ce dénuement graphique. Anon saute, court sur les murs des tours grises et vertigineuses avec une certaine aisance, qui rappelle sans hésiter une autre légende du jeu vidéo cette fois, un fameux Prince de Perse. Le gameplay est cependant moins assisté que celui de PoP ou d’Enslaved mais il manque parfois de précision (on enchaîne souvent les sauts sans savoir où l’on doit atterrir, pire, certains passages demandent plusieurs essais sans qu’on sache trop pourquoi on a raté son saut). Une progression hachée par quelques réglages de jouabilité, qui font tomber le rythme d’un jeu qui prend souvent des allures de bel endormi.


Néons in the Night

Loin de vous surprendre, Tron Evolution alterne dans un rythme régulier, presque monotone, les phases de plateformes parmi les architectures aériennes du Damier et les phases de combat dans des environnements plus fermés. Ces affrontements sont l’occasion d’utiliser le fameux disque lumineux, l’un des emblèmes de la saga. Selon les ennemis, Anon pourra jongler entre l’un des quatre pouvoirs attachés à son disque. Si ces duels sont assez réussis, avec une gestion du contre et de l’esquive, ils se révèlent vite assez répétitifs. Le constat est implacable, ces scènes de combats sont bien peu palpitantes. La faute à une difficulté trop faible et des ennemis qui ne font rien pour vous bousculer dans votre petit trip psyché-tronic ! Pour casser cette alternance, durant les sept chapitres qui découpent le jeu, le joueur aura l’opportunité de conduire la moto de Tron, à savoir la fameuse lumicycle en VF. Ces phases sont gâchées par une maniabilité trop rigide qui interdit au joueur d’accélérer comme il le voudrait, sous peine de sortie de route définitive. L’impression de vitesse étant peu présente, ces séquences seront soit ennuyeuses soit frustrantes selon le niveau de difficulté sélectionné. Reste le Tank, véritable arme de destruction massive, qui propose des phases proches d’un rail shooter. Efficaces mais peu exaltantes.



Le multi-joueur, loin d’être inoubliable, est efficace dans son rôle. Il propose différents modes de jeux allant du classique Deathmatch en passant par le mode domination, jusqu’à un mode course à l’octet où le porteur marque des points au détriment de son énergie qui diminue constamment. Idée assez originale, ces derniers sont accessibles durant le scénario principal via des bornes de mise à jour et l’XP que vous y récoltez se cumule avec celle acquise durant le solo. Mais les plus petites arènes mettent en évidence les limites du gameplay de Tron Evolution. Les combats de disques deviennent vite assez hasardeux et vous serez souvent vaporisé par un joueur patient qui a laissé à un adversaire le soin de vous entamer. En revanche, les grandes aires de jeu seront le cadre idéal pour les courses poursuites entre lumicycles. On retrouve alors les poursuites mythiques à base de virages à 90° où il faut piéger son adversaire dans son sillage et éviter de se faire coincer entre deux murs de lumières (bien qu’il soit possible de sauter par-dessus). Un aspect du titre qui rend justice au lumicycle, au grand soulagement des fans du Damier !

http://www.dailymotion.com/video/xdpkdc

Si l’inspiration Prince of Persia saute aux yeux, il en va de même pour l’ambiance unique du jeu. Avec ses jeux de néons multicolores qui donnent à chaque niveau une teinte et une ambiance différente, Tron Evolution régalera les pupilles des amateurs de cet univers. Mais laissera de glace tous les autres. Malgré une évidente bonne volonté, Tron Evolution reste un jeu qui manque de passion, avec son gameplay presque aseptisé, son héros absent et son rythme trop régulier. Si l’esthétique du titre est ambitieuse, le jeu puise sans effort ni génie chez les références du genre, sans jamais parvenir à les égaler. A trop vouloir coller à l’univers de Tron, Propaganda est passé à côté de l’essentiel : le joueur.

+

  • Ambiance graphique unique
  • Les musiques des Daft Punk
  • Gameplay efficace…

-

    • … mais sans originalité
    • Quelques imprécisions dans les phases de plateforme
    • Rythme trop monotone