Test : Ufouria: The Saga 2 sur Xbox Series X|S
Le rayon de soleil de Sunsoft
Rien que l’introduction donne déjà le ton, bien décalé, du nouveau titre de Sunsoft. Alors qu’il dormait paisiblement, Hebe est réveillé avec fracas par le crash d’un extraterrestre particulièrement grognon nommé Utsujin. Après quelques divergences dans le propos, notre héros de canard décide de pourchasser le fauteur de trouble, et de retrouver ses amis au passage. A noter que, malgré sa numérotation, Ufouria: The Saga 2 n’est pas vraiment une suite, et tient plus du gros remake puisqu’il s’intègre dans le scénario du premier épisode, tout en lui apportant bien plus d’épaisseur, et en reprenant la plupart des éléments originaux à commencer par les mêmes amis, le même bestiaire et les mêmes capacités. Les développeurs japonais ont en revanche penser à offrir le gîte à Hebe, à savoir un lit et une cuvette de toilettes qui lui sert de lavabo pour se débarbouiller. Un humour léger que l’on retrouve tout au long de l’aventure, par le biais de quelques dialogues traduits en français, et qui prêtent régulièrement à sourire.
Pourtant bien intercalé entre les sorties du premier Metroid, et de Castlevania: Symphony of the Night, le premier Ufouria: The Saga adoptait déjà ce que l’on nommera plus tard un level-design de type «Metroidvania». Un concept repris ici, ce qui signifie que le monde d’Ufouria: The Saga est en réalité interconnecté, avec des zones qui ne sont accessibles qu’après avoir débloquer certaines capacités ou certains personnages. C’est à mesure que l’on progresse que l’on découvre ainsi de nouveaux lieux, généralement assez petits mais plutôt variés dans l’ensemble. La prairie, la grotte de glace, la mine et même un niveau dans les nuages sont au programme, pour offrir une véritable expérience de jeu de plateformes. A ce sujet, Ufouria: The Saga 2 est relativement simple et n’impose pas de parcours à s’arracher les cheveux. La maniabilité est d’ailleurs très correcte sans être aussi précise que pour les ténors du genre, Mario en tête, mais compte tenu du peu de difficultés rencontrées, cela suffit amplement.
Petite particularité, les niveaux sont structurés aléatoirement, et chaque zone déjà explorée vous propose un petit défi à relever histoire d’éviter tout sentiment de répétitivité. Ainsi, dans le but de récupérer quelques pièces, il est parfois demandé de rejoindre la fin du niveau en un minimum de temps, en perdant le moins de cœur possible ou en éliminant un certain nombre d’ennemis. Cela permet de renouveler un peu l’expérience, mais surtout de faire grossir le porte-monnaie de Hebe dans le but de récupérer des objets essentiels dans le distributeur situé en bas de chez lui. Un passage obligatoire car les fameux objets peuvent ensuite être utilisés dans le monde entier, ce qui permet d’obtenir les précieuses Utsu-boites, qui elles-mêmes servent… à alimenter le distributeur en nouveaux objets. L’œil qui révèle les passages secrets, le trampoline, … autant d’éléments qui viennent garnir les niveaux et faciliter le travail du canard et de ses amis.
Car l’autre particularité, est qu’il est possible de switcher entre les différents amis d’Hebe une fois qu’on les a convaincu de se joindre à nous. Entre O-Chan, la jeune fille déguisée en renard, Sukezaemon le petit esprit capable de planer quelques secondes après un saut et Jennifer, la grenouille capable de plonger en profondeur, il est parfois nécessaire de passer de l’un et l’autre pour avancer. Contrairement à la version d’origine où il était nécessaire de passer systématiquement par le menu, ici il suffit d’appuyer sur l’une des gâchettes hautes de la manette jusqu’à obtenir le personnage souhaité. De quoi se balader en incarnant un de ces quatre héros fantasques, tous capables de se servir des «popounes», des petites bestioles à balancer sur certains ennemis pour les débarrasser du liquide dispersé par l’effroyable Utsujin. Pour les anéantir, c’est en revanche l’attaque «pousse-fesse» qui doit être privilégiée, autrement dit un coup de fesse à réaliser après un saut. L’équivalent de l’attaque rodéo de Yoshi’s Island, et qui a donc en réalité été inventée par la franchise Hebereke. Même si la progression reste très simple, il est tout de même bon de noter que nos héros ont une barre de vie commune de plusieurs cœurs (à augmenter au distributeur), avec un nombre de vies limité qui, une fois à zéro, entraine un retour à la maison de Hebe, mais sans perte des objets et des capacités ramassées, ouf.
Autant dire que Ufouria: The Saga 2 est le jeu de plateforme idéal pour découvrir le genre, et le principe du Metroidvania. C’est d’autant plus vrai que le travail réalisé sur la direction artistique est absolument géniale, avec des musiques qui renvoient directement aux productions des années 90, et une patte graphique parfaite, qui rappelle un peu les travaux manuels exposés dans certains épisodes de la franchise Yoshi comme Yoshi’s Story, Woolly World ou encore Crafted World. Le tout fonctionne très bien, et donne clairement envie au joueur de se plonger dans cette aventure atypique, mais malheureusement un peu trop courte, même pour le genre.
+
- Idéal pour les plus jeunes
- Direction artistique impeccable
- Univers plein d'humour
- Tout en français
-
- Un peu trop court
- Quelques allers/retours