Jeux

Unicorn Overlord

T-RPG | Edité par Atlus | Développé par Vanillaware

9/10
One : 08 mars 2024 Series X/S : 08 mars 2024
19.03.2024 à 08h07 par

Test : Unicorn Overlord sur Xbox Series X|S

Altus enchaine les jeux de qualités !

Au milieu d'un bon nombre de gros titres sortis depuis le début de l'année, on trouve également quelques productions plus modestes qui sortent du lot. C’est par exemple le cas d’Unicorn Overlord, le titre édité par Altus et développé par Vanillaware (Dragon’s Crown, Odin Sphere…), qui se présente en challenger audacieux, et qui nous prouve que le jeu tactique a encore de belles choses à nous dévoiler.

L’histoire d’Unicorn Overlord prend place dans un univers de fantasy à part entière. L’introduction nous place d’ailleurs immédiatement au cœur de la problématique : le général de l’armée se rebelle contre sa propre reine et met un terme à son règne. Cette trahison, inattendue, force cette dernière à mettre son fils Alain à l’abri, en compagnie de l’un de ses loyaux chevaliers, Joseph. Dix ans s’écoulent avant que l’on ne retrouve le prince, notre personnage principal, désormais prêt à reprendre ses terres. Mais il n’a pas le temps de tergiverser que l’armée impériale débarque sur l’ile, nous obligeant ainsi à mettre un terme à la menace de l’Empire et reprendre ce qui nous revient de droit. Si l’histoire débute de manière musclée, on peut clairement dire que celle-ci s’avère suffisamment intéressante pour nous donner envie de suivre la trame pendant les quelques dizaines d’heures proposées par le scénario principal. Les rencontres que l’on fait au fil de nos pérégrinations nous offrent de petites histoires aussi pertinentes qu’intelligentes, tandis que quelques twists viennent régulièrement éveiller notre curiosité et nous pousser à avancer. Et même si l’ensemble s’avère au final plutôt classique, la partie narrative d’Unicorn Overlord est suffisamment sombre et sérieuse pour nous donner envie de voir la fin du jeu.

Unicorn Overlord 3

En termes de gameplay, on va immédiatement balayer toute comparaison avec la célèbre saga Fire Emblem de Nintendo. Unicorn Overlord est un jeu qui propose trois pans bien distincts : l’exploration, la préparation et les affrontements. Pour faire simple, le joueur passe la plus grande partie de son temps de jeu sur la carte du monde, à la taille considérable. Sur cette dernière, se trouve toute une série d’arrêts tels que des villes, des lieux de recueillement, des mini-jeux (minage, par exemple), des points de collecte ainsi que des PNJ avec qui il est possible de discuter. Les interactions sont absolument nécessaires, et pour cause, elles vous font avancer tant au niveau du scénario que de la progression de votre équipe. Les villes sont l’occasion d’acheter de nouvelles pièces d’équipements ou de livrer les objets que vous avez collectés sur la carte. Certains bâtiments militaires vous permettent d’agrandir vos unités (nous reviendrons sur ce point juste après) ou d’engager de nouvelles recrues. Les PNJ quant à eux communiquent souvent des informations sur l’univers dans lequel se déroule l’action et, parfois, vous offrent l’opportunité de remplir d’autres missions. Des missions particulièrement nombreuses et qui vous offrent des récompenses variées : de l’équipement, de l’expérience, des médailles mais aussi et surtout l’opportunité de recruter de nouveaux personnages. Comme souvent dans ce genre de jeu, il n’est pas obligatoire d’explorer chaque recoin de la carte, mais si vous ne le faites pas, vous risquez rapidement de vous retrouver dans des combats déséquilibrés, avec des ennemis bien plus forts que vous. C’est donc vivement conseillé, d’autant plus que cela se fait de manière très intuitive et rapide. On ne perd pas de temps avec des dialogues d’une longueur fatigante ou encore avec des pauses de quelques secondes à chaque arrêt et à chaque récolte. Le rythme du jeu ne souffre donc pas de ces contraintes et ça, c’est une excellente chose.

Une fois l’exploration achevée, vous vous retrouvez rapidement en face d’une mission qui vous permet de libérer une partie de territoire (qu’il est possible de fouiller par la suite). Avant de vous lancer dans la bataille, il est nécessaire et important de passer par la case « préparation ». Une étape indispensable qui vous impose une certaine réflexion quant aux unités que vous souhaitez mobiliser. Chaque unité comprend d’un à six personnages. Pour les agrandir, il vous faut progresser dans le jeu et utiliser des médailles, une récompense que vous obtenez en terminant des missions ou en réalisant des livraisons et/ou des quêtes secondaires. Bref, chaque unité prend la forme d’un petit quadrillage de deux lignes qui comprennent chacune trois emplacements. Vous devez alors placer vos héros sur ces dernières en tenant compte de leurs spécificités. Les guerriers solides et résistants sont donc mis en première ligne, tandis que les personnages plus faibles (mage, soigneur, archer…) doivent être placés à l’arrière. Il vous faut ensuite désigner un capitaine, c’est-à-dire l’unité représentée sur la carte du monde. L’intérêt ? Si vous choisissez un cavalier, par exemple, il pourra se déplacer beaucoup plus vite. Si par contre vous faites le choix d’une unité volante, vous pouvez survoler de nombreux reliefs. Un choix intéressant qui peut donc grandement vous aider sur le champ de bataille. À cela, il faut également prendre en compte le nombre d’unités proposées par le jeu. Ces dernières ont chacune leurs spécificités capables d’influencer les batailles. Un mage est particulièrement efficace contre une unité lourde, tandis qu’un archer possède la capacité de tirer directement sur les unités placées sur la deuxième ligne. Des possibilités dont il faut absolument tenir compte lors de la constitution des unités, évidemment. De ce côté-là, il est d’ailleurs bon de noter que le jeu se veut généreux en personnages à débloquer : au bout de quelques heures seulement, notre armée comprend déjà de quoi créer des unités complètes et variées (surtout si vous faites les à-côtés). Ce système de jeu – original – est l’un des points fort d’Unicorn Overlord. La personnalisation est pratiquement infinie et son fonctionnement offre aux plus fins tacticiens une kyrielles de possibilités. C’est d’autant plus important qu’une fois la bataille lancée, vous n’aurez pratiquement plus d’influences sur les affrontements.

Unicorn Overlord 2

Pour vous expliquer le fonctionnement des combats, il faut d’abord que vous sachiez que Unicorn Overlord ne propose pas une carte découpée par un quadrillage sur lequel nous déplaçons nos unités avant que nos adversaires ne fassent de même. Dans le titre de Vanillaware, tout se fait en temps réel, ou presque. Il est d’ailleurs intéressant de noter que chaque bataille dispose d’un temps limité qui vous oblige à avancer tout en vous interdisant de camper sur vos positions indéfiniment. Bref, vous disposez au début de la partie d’un certain nombre de points de commandements qui vous permettent de déployer un nombre d’unités limité. Une fois sur le terrain, il est possible de mettre le jeu en pause et de leur donner des ordres afin qu’elles se rendent là où vous le souhaitez. Dans la plupart des cas, les objectifs qui vous sont fixés sont les suivants : reprendre des villes, éliminer un adversaire… Evidemment, les embranchements de la carte du monde étant nombreux, votre approche se veut totalement diversifiée. Une fois en déplacement, le temps s’égrène doucement, tandis que les armées ennemies se mettent également en mouvement. À vous de réagir en temps réel et de prendre les bonnes décisions. Vaut-il mieux scinder son équipe en deux ou trois afin de couvrir une plus grande zone, ou serait-il préférable de concentrer toutes ses forces sur un point ? Cette réflexion porte également sur les éléments disséminés sur le champ de bataille. Une tour prise à l’ennemi offre une portée intéressante à vos unités, tandis qu’une ville vous permet de glaner des points de commandements (qui vous offrent l’opportunité de déployer d’autres unités, notamment) et d’y faire stationner vos unités afin qu’elles se soignent. On note également la présence d’engins de siège, de feu permettant de camper et soigner les unités qui se trouvent dans les environs… Bref, un panel de possibilités des plus intéressants qui offrent une expérience stratégique aussi dynamique qu’intéressante.

Du côté des affrontements, par contre, on se trouve devant quelque chose d’assez inattendu. Contrairement à un jeu tactique plus classique, tout se résout de manière automatique. Cela signifie que vous n’avez rien à faire : en fonction du placement et du choix de vos unités, le résultat est calculé à l’avance et vous saurez, avant même de lancer le combat, le résultat de la bataille. Cela donne évidemment davantage d’importance à la préparation de vos unités et oblige le joueur à bien murir sa réflexion quant aux personnages qu’il y place. Si vous choisissez, par exemple, six héros ayant la même faiblesse et que vous tombez sur un adversaire capable d’en profiter, vous paierez le prix fort. En ce qui concerne la résolution des affrontements, vous avez plusieurs possibilités : soit vous les regardez normalement, soit vous les observez mais vous accélérez la vitesse du combat (ce que l’on vous conseille), soit vous les passez et allez directement à la conclusion de la bataille. C’est vous qui décidez de la manière dont vous jouez.

Evidemment, comme le jeu le conseille, il est intéressant de visualiser certaines batailles pour comprendre comment fonctionnent vos différentes unités. Vous pouvez ainsi voir les compétences utilisées par vos personnages et observer les stratégies qui s’avèrent efficaces ou celles qui doivent être modifiées. En cas de victoire totale, l’unité adverse est éliminée. Si par contre vous prenez le dessus et ne parvenez pas à vaincre votre ennemi, celui-ci sera repoussé sur la carte, tout en étant paralysé. À vous alors de décider si vous l’achevez ou s’il est préférable d’envoyer une autre unité afin de finir le travail. Attention que ce principe est valable pour vos adversaires : s’ils prennent le dessus sur vous, c’est votre unité qui se trouve en état de faiblesse. L’observation des unités ennemies est donc cruciale avant d’entamer un affrontement. Comme vous l’avez sans doute compris, l’aspect tactique du jeu est particulièrement développé.

Unicorn Overlord 1

Et si ce sont les batailles qui vous permettent de gagner la guerre, elles sont aussi et surtout l’occasion de glaner des points d’expériences qui font évoluer vos personnages. Chaque victoire définitive en offre davantage et, dans l’idéal, il est donc important de faire participer chaque unité afin que tout le monde évolue. Le passage en niveau de vos héros est l’occasion d’améliorer (automatiquement) leurs caractéristiques, mais également de débloquer des compétences qu’ils emploieront d’eux-mêmes en combat. Fait intéressant, à un certain stade du jeu, il est possible – comme dans Fire Emblem cette fois-ci – de faire évoluer vos unités. Cette amélioration est la bienvenue puisqu’elle apporte un peu de fraicheur au jeu qui, sur le long terme, ne parvient pas à renouveler indéfiniment son expérience de jeu. En effet, après plusieurs dizaines d’heures de jeu, le principe est et reste toujours le même : on avance sur la carte que l’on explore, on affronte des ennemis, libère un territoire que l’on fouille à son tour, et ainsi de suite, encore et encore… La lassitude pointera donc le bout de son nez et dépendra surtout de votre degré de tolérance. Enfin, un petit mot sur les compétences actives qu’il est possible d’utiliser en combat. Certaines de vos unités pourront, moyennant un point de commandement, employer des techniques sur le champ de bataille. Certaines d’entre elles sont offensives (charges, déplacement accru…) tandis que d’autres vous permettent de soigner vos unités, par exemple. Une possibilité de plus pour un jeu qui offre un contenu gargantuesque.

Un petit mot sur la partie technique et artistique du jeu qui, dans les deux cas, est absolument irréprochable. Le jeu n’a pas été pris une seule fois en défaut durant les nombreuses heures de jeu, tandis que la direction artistique est tout simplement de haute volée. Les décors des batailles / dialogues sont sublimes, tandis que la carte du monde propose un visuel plus rétro particulièrement savoureux. Le jeu se veut évidemment riche en détails et chaque personnage (principal et secondaire) dispose de son propre visuel. On apprécie énormément la diversité proposée au joueur et on voyage avec beaucoup de plaisir dans l’univers d’Unicorn Overlord. Même constat pour la partie musicale et le doublage du titre d’Altus qui bénéficient d’un soin tout particulier. Les thèmes musicaux sont pertinents et offrent aux affrontements le côté épique que l’on est en droit d’attendre. Pour le doublage (anglais ou japonais, selon votre choix), on se trouve devant un travail de qualité, là aussi.

9/10
Unicorn Overlord est indéniablement une très belle surprise. Son système de jeu original et profond offre aux amateurs de jeux tactiques un intérêt qui ne cesse de grandir au fil des heures passées dessus. La personnalisation des unités est indéniablement la cerise sur le gâteau tandis que l’écrin visuel du titre est tout simplement somptueux. Altus et Vanillaware nous offrent ici un jeu abouti, intelligent et au contenu colossal qui ne souffre, pour nous, que d’un seul petit défaut : une certaine répétitivité qui finit par pointer le bout de son nez. Un détail presque insignifiant perdu au milieu d’une myriades de qualités, indéniablement.

+

  • Visuellement, ça claque ! ;
  • Ambiance sonore et doublage au poil ;
  • Système d'unités très bien pensé ;
  • Contenu colossal ;
  • Personnalisation et évolution satisfaisantes ;
  • Personnages réussis et charismatiques ;
  • Intrigue classique mais bien menée.

-

    • Répétitif, au bout d'un moment ;
    • Rien d'autre.