Jeux

Vanquish

Action | Edité par Sega

10/10
360 : 22 octobre 2010
03.11.2010 à 01h25 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Vanquish sur Xbox 360

En seulement trois jeux, Platinum Games a su se forger une solide réputation. Si les ventes de leurs jeux ne suivent pas toujours, la qualité est par contre unanimement reconnue dans la presse spécialisée. Chapeauté par Shinji Mikami (monsieur Resident Evil) en personne, leur petit dernier va tenter de mettre tout le monde d’accord. Supposé redéfinir le genre du TPS, Vanquish arrive à point nommé pour montrer que les japonais savent encore faire de bons jeux. S’il est trop tôt pour juger du succès commercial du titre, on peut en revanche s’attarder sur ce qu’il vaut.

Van n’est pas une quiche

Dans la vie, il y a des choses qui sont fait pour s’opposer. Le ying et le yang, le bien et le mal, le dentifrice et les carries… Et il y a les USA et la Russie. Si la guerre froide est désormais bien derrière nous, dans le monde futuriste de Vanquish le bloc soviétique est toujours bien présent. Plus décidés que jamais à vaincre les USA, les communistes s’emparent d’une station orbitale et lancent sur San Francisco une énorme attaque à base de micro-ondes. Ils réclament une soumission des Etats-Unis dans les dix heures, sans quoi ce sera au tour de la ville de New-York d’en faire les frais. Evidemment, les Etats-Unis ne négocient jamais, et la présidente envoie dans la foulée toute une armée pour tenter de reprendre la station orbitale. Dans l’histoire, vous incarnez Sam Gideon, un membre de la DARPA, qui aura pour but de retrouver le professeur Candide, créateur de cette station expérimentale et accessoirement de votre super armure high-tech ARS. Sur le terrain, vous devrez donc faire équipe avec l’armée, et plus exactement avec le lieutenant-colonel Richard Burns, un vétéran hautement décoré et adepte du whisky.

Voilà, le cadre est posé. Le scénario digne des meilleures séries B est surtout un prétexte pour aller taper du méchant avec classe. Platinum Games n’a pas pour habitude de s’embêter avec des histoires alambiquées, et préfère se focaliser sur le jeu en lui-même. Pour le coup c’est bien l’armure de Sam qui est au centre même du jeu. A l’instar de Viewtiful Joe (des mêmes auteurs), Vanquish base une grande part de son gameplay sur la maitrise du temps. Ainsi, il sera possible à tout moment de passer en mode ralenti, ou au contraire de foncer se mettre à couvert à l’autre bout de la carte. Evidemment, tout ceci n’est pas gratuit, et entamera l’énergie de l’armure. Il faudra donc bien faire attention à gérer cette barre pour éviter la surchauffe et vous mettre en danger. Autre spécificité de l’armure, la possibilité de scanner des armes, et de les reproduire. Ainsi, chaque fois que vous en changerez, votre arme se transformera en temps réel. Si ceci n’apporte pas grand chose niveau gameplay, il faut avouer que ça a vraiment la classe. D’ailleurs la classe semble être un leitmotiv du jeu. A l’instar de Bayonetta, le héros aime se la raconter et prendre les postures les plus cool possibles. Pour lui ce champ de bataille ressemble plus à un terrain de jeu. D’ailleurs il le dit lui-même quand il trouve une nouvelle arme « je vais pouvoir m’amuser ». Vous ne rêvez pas, Sam s’exprimera bien en français intégral. Ceci est important à souligner tant c’est rare dans les productions japonaises, mais Sega semble miser un maximum sur ce jeu. Assez particulier, le doublage renforce l’impression d’une série B à gros budget, et risque fort de vous faire sourire plus d’une fois.

Syndrome de manque

Pad en main, le jeu est un FPS finalement assez conventionnel. Mais il s’évertue à toujours bien faire les choses. Bien sûr il propose les spécificités évoquées plus haut, mais globalement, les habitués du genre s’y retrouveront rapidement. La couverture, nerf de la guerre dans ce genre de jeu, est ici particulièrement aisée, même si le joueur ne sera pas à l’abri de rares dératés. Dans Vanquish, on passe d’une couverture à une autre à une vitesse assez déconcertante, grâce à cette fameuse armure. Mais cette sensation de rapidité ne se cantonne pas à quelques déplacements, et baigne tout le jeu. Pour vous donner un ordre d’idée, Vanquish est un TPS auquel on aurait administré une forte dose d’adrénaline. Que ce soient les situations complètements survoltées, la visée rapide et précise de votre arme, les tirs fusant de partout, la musique électronique sous acide ou encore de voir des explosions grosse comme vous n’en avez jamais vu, tout est fait pour rendre ce titre nerveux et explosif. A dire vrai, le jeu propose même de grands moments de bravoure aussi épiques que possible.



Imaginez seulement : vous êtes dans un monorail lancé à toute vitesse, quand un autre monorail arrive rempli d’ennemis. Jusque-là rien de bien particulier, seulement, chez Platinum, on s’est dit qu’il serait bien plus amusant si en plein milieu du gun fight, les rails se mettaient à tourner, et que les ennemis se retrouvaient au-dessus de vous, le tout en temps réel. Imaginez encore que vous soyez en train de combattre sur une autoroute en train de s’effondrer blocs par blocs. Voilà ce qu’est Vanquish : un pur concentré de grands moments d’anthologies. Tout cela ne serait rien si cela n’était pas servi dans de beaux couverts. Or soyez certains que la gastronomie de chez Platinum est toujours aussi impeccable. Le jeu est tout bonnement magnifique, riche en détails, et les explosions fusent sans aucun ralentissement qui ne soit voulu par le joueur. La jouabilité est toujours impeccable. La musique, malgré un style très particulier colle toujours au mieux à l’action.

T’y mets quoi dans ta quiche ?

On pourrait croire qu’étant donné que le jeu se situe intégralement dans une station orbitale, les décors se montrent rapidement répétitifs. C’est tout le contraire en réalité. Chacun des cinq actes du jeu est unique et propose des environnements biens différents. En réalité cette station orbitale est immense et comprend des villes, des forets et même des étendues d’eau. On pourra par contre regretter un nombre d’ennemis différents un peu léger, mais rien de dramatique. Les développeurs ont suffisamment su varier les situations pour que la routine ne s’installe pas. Le level-design est à ce sujet inattaquable, et permet toujours plusieurs manières d’appréhender la situation. D’ailleurs, différentes armes sont là pour vous permettre de vous exprimer, et parmi elles, quelques originalités comme le lance-disques ou le pistolet à ondes.

Si Vanquish est un concentré de plaisir, il faut se rendre à l’évidence que son plus grand défaut est justement ce côté compact. Le joueur moyen désirant uniquement finir le jeu en difficulté moyenne devrait en voir le bout en environ six à sept heures. Mais que les joueurs en quête de défis se rassurent, la durée de vie de Vanquish est autrement plus conséquente dès lors que les difficultés supérieures sont sélectionnées. Le titre incite de plus clairement le joueur à retenter l’expérience, ce qui sera de toute façon nécessaire pour obtenir tous les succès. En effet, chaque fin de mission attribue un score au joueur selon ses performances. De plus, une fois le jeu terminé, des défis seront débloqués, et proposeront une difficulté accrue.

Au même titre que Bayonetta, Vanquish arrive avec brio à redéfinir le genre qui le caractérise (ici le TPS). Il est la preuve par neuf, que les japonais sont capables de porter à bout de bras un projet d’envergure et de mettre à mal les occidentaux sur leur propre terrain. Malgré une durée de vie qui pourrait être meilleure, le jeu est tellement excellent que vous en redemanderez. Complètement survolté, Vanquish est une pure dose d’adrénaline en DVD à savourer sans modération.

+

  • Réalisation de grande classe
  • Un rythme éreintant
  • Des scènes grandioses
  • Une jouabilité impeccable

-

    • Une durée de vie juste correcte