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Verdict Guilty se présente comme un hommage aux Street Fighter II, Fatal Fury et tous les autres versus fighters 2D qui ont marqué notre jeunesse. Il met cependant de côté la traditionnelle formule à base d’organisation secrète et méchante qui organise un tournoi de baston, pour nous inviter plutôt à suivre la confrontation entre force de l’ordre et malfrats dans la ville de Neo Seoul.

Verdict Guilty exploite d’ailleurs plus profondément que ses aînés son cadre scénaristique. Un mode histoire nous permet ainsi de suivre l’aventure darkseoulesque des huit personnages de base (quatre sont des policiers, les autres des malfrats), avec des petits dialogues qui viennent entrecouper les affrontements. L’histoire n’a rien d’extraordinaire mais on apprécie l’effort. Jouer à ce mode est sinon intéressant pour découvrir les mécaniques de jeu, les combats du mode histoire demandant de réaliser certaines actions spécifiques pour pouvoir gagner. Utiliser seulement un combo, des projections ou des attaques à distance : autant de restrictions qui font du mode histoire de Verdict Guilty un tutoriel finalement bien enrobé. Comptez un petit quart d’heure pour boucler l’histoire d’un personnage.

Cette entrée en matière permet de se familiariser avec un jeu qui demeure quoi qu’il en soit très accessible. C’est d’ailleurs comme cela qu’il nous est présenté. Verdict Guilty se veut être adapté aux néophytes autant qu’aux joueurs peut-être plus expérimentés, mais clients d’une expérience avant tout récréative. Chaque personnage dispose de deux combos de base (assez brefs) et d’un quatuor d’attaques à distance, activable très facilement. La commande la plus complexe à réaliser tient en un quart de cercle. N’allez pas chercher sinon 36 mécaniques de contre, super attaques et que sais-je encore.

Verdict Guilty dispose comme seule spécificité d’un bouton dédié aux chopes dont l’effet change selon que le personnage soit policier ou brigand. Dans le premier cas on peut passer les menottes à l’adversaire et annihiler sa capacité d’attaque pendant quelques secondes ; un repris de justice pourra de son côté coller une bombe dans le dos de son opposant pour les infliger des dégâts inévitables au bout de dix secondes. La mécanique est un peu brouillonne car Verdict Guilty n’est clairement un jeu de baston équilibré, mais l’idée est plutôt bonne. Notons enfin qu’il n’est pas question dans Verdict Guilty d’envoyer des boules de feu. Les attaques à distance passent essentiellement par des armes à feu pour lesquelles une petite seconde de rechargement est nécessaire entre deux salves.

Verdict Guilty est jouable en versus local et dispose en solo de plusieurs modes. En marge de l’histoire, on a droit aux traditionnels modes arcade, survie et entrainement. On peut ensuite débloquer les modes « duelliste » (le premier qui frappe gagne), « Turbo » et « Maître ». Ce dernier propose une difficulté rehaussée et ce n’est pas un mal ! Le gros défaut de Verdict Guilty vient assurément de sa grande facilité contre l’IA. Il suffit la plupart du temps de combattre à distance pour exploser littéralement tous les adversaires, aucun ou presque n’ayant à un moment l’idée de venir au contact. On note également chez l’IA l’oubli chronique de la protection. On comprend l’envie de proposer un jeu accessible mais à ce stade, pas sûr que tout ce qui relève de la facilité ait été volontaire.

Il faut dire aussi que le jeu n’incite pas vraiment à se bastonner au corps à corps, la faute aux combos très limités et à une maniabilité assez rigide. Mention spéciale aux sauts car il est difficile au départ d’anticiper le point de chute du personnage. On a vraiment l’impression de jouer à un jeu de baston AA véritablement issu d’une Mega Drive ou Super Nintendo, pour le meilleur et pour le pire.

C’est sur le meilleur de Verdict Guilty que l’on conclue tout de même ce test. Le jeu est graphiquement plaisant, se montre bien animé et il rend un hommage honnête à ses illustres aînés. Le pixel art est maitrisé, les décors nombreux et plutôt bien animés en arrière-plan. L’univers policier du jeu donne naissance à un casting intéressant en dépit de quelques ratés (la pauvre policière, par ailleurs seule femme du roster de départ). On peut également débloquer d’autres combattants en terminant plusieurs fois le mode arcade, bien qu’il ne s’agisse en réalité que de skins améliorés. Chaque personnage a ainsi un « alter » au design assez différencié mais dont la palette de coups demeure cependant identique. A noter que l’on rencontre plusieurs personnages (malheureusement) non-jouables durant la progression en arcade, dont trois sont issus de Breakers, jeu né sur Neo Geo et disponible depuis quelques temps sur Xbox Series et Xbox One. Niveau sonore enfin le travail s’avère propre et efficace, sans parvenir pour autant à ancrer dans nos oreilles un thème en particulier.