Test : Vernal Edge sur Xbox Series X|S
Iles flottantes et gourmandise
L’aventure proposée par Vernal Edge se déroule dans la contrée de Haricot, un univers composé d’îles qui flottent dans le ciel à l’image d’un Skies of Arcadia. C’est sur l’une de ces îles qu’atterrit Vernal, une jeune fille au caractère bien trempé et à la lame parfaitement aiguisée. Après avoir rencontré une intelligence artificielle et récupéré un aéronef, notre héroïne décide de partir dans une quête de vengeance pour trouver, puis tuer, son père Asphodel. Une histoire qui sert surtout de prétexte à voyager librement d’île en île pour découvrir des mondes bien différents les uns des autres, soupoudrés d’une patte graphique inspirée des productions de l’époque 16-bit. Un style pixel-art rétro qui a déjà fait ses preuves sur de nombreux autres jeux par le passé, et qui fonctionne encore une fois ici.
Pourtant, les premiers instants du jeu peuvent rapidement refroidir les amateurs de Metroidvania. Si le jeu reprend la plupart des codes de ce genre imaginé au milieu des années 90, il semble en avoir oublié d’en récupérer une certaine souplesse dans les mouvements de l’héroïne. On finit par s’y faire, mais c’est un peu déroutant lors de la première prise en main, et finalement on comprend que l’intention était volontaire à mesure que l’on progresse et que l’on récupère de nouvelles aptitudes pour Vernal. Car en plus de lui permettre de s’ouvrir de nouveaux chemins, ces compétences multiplient les possibilités de déplacements, parfois de façon assez originale. Les défauts des premières minutes contrastent alors avec un gameplay qui répond au doigt et à l’œil, offrant par ailleurs une palette très large d’enchaînements aériens possibles. Autant dire que cette facette est une véritable force, autant dans les possibilités d’exploration, avec la nécessité de parcourir plusieurs fois certains lieux pour en découvrir des secrets insoupçonnés, et des combats qui laissent s’exprimer des chorégraphies tout en laissant le choix au joueur d’adopter des postures différentes selon le style de jeu.
Car malgré plusieurs modes de difficulté proposés, Vernal Edge est un jeu exigeant qui demande de la persévérance et un certain apprentissage des patterns des ennemis pour s’en sortir indemne, notamment face aux boss. A partir de là, libre à vous de parer les attaques avec votre épée pour réaliser un contre, réaliser un dash pour passer à travers un coup, ou tout simplement opter pour la fuite. A noter que la grande majorité des combats se font en arène, dans des zones restreintes qui vous obligent à battre tous les ennemis présents, parfois en plusieurs vagues, pour continuer d’avancer. Un concept plus proche de Guacamelee que de Castlevania, mais qui reste efficace.
Toujours pour marquer sa différence avec la franchise de Konami, Vernal Edge propose au joueur de remplir sa jauge de vie de façon originale. Pour cela, Vernal lance une image de son épée vers un ennemi pour le marquer, et peut ainsi lancer des attaques capables de lui redonner un petit coup de peps. Il faut néanmoins prendre garde à bien coordonner l’action car c’est aussi un moment où Vernal devient totalement vulnérable et à la merci d’une attaque ennemie. Globalement, le timing est une composante importante, tout comme la capacité de Vernal à étourdir les ennemis en les frappant un certain nombre de fois avec une attaque chargée, un contre, ou une compétence magique. Le jeu de Hello Penguin Team possède ainsi une profondeur de gameplay très appréciable qui encourage le joueur à retourner au combat et à tenter une nouvelle approche après une défaite.
Chose aussi surprenante qu’agréable, les îles proposent des expériences de jeu assez différentes les unes des autres. Si certaines font la part belle au genre, avec un mélange de combats et de séquences de plateformes, d’autres sont exclusivement dédiées au combat, ou à la résolution d’énigmes. Ce qui est assez remarquable, c’est la capacité du titre à forcer l’exploration, avec très peu d’indices donnés au joueur pour le guider dans son aventure. Il ne faut donc pas avoir peur de faire et refaire pour trouver un élément qui aurait pu nous échapper, avec un réel sentiment de satisfaction lorsqu’on parvient à se tirer d’une impasse.
Pas grand chose à dire du côté de la technique du jeu, impeccable. Les environnements sont suffisamment variés d’une île à l’autre, et on regrette simplement le choix d’avoir repris une esthétique 32-bit en 3D polygonée pour gérer les déplacements d’un endroit à un autre. Une volonté de rendre hommage à cette période faste du jeu vidéo qui se traduit surtout par une grosse faute de goût. La bande-son est tout à fait correcte, quoiqu’un peu répétitive sur les phases de combats. On a tout de même fait remonter un bug très gênant aux développeurs puisqu’une attaque d’un des boss (que l’on rencontre deux fois dans le jeu qui plus est) fait systématiquement crasher le jeu. On espère que le studio arrivera à sortir un patch day one pour corriger ce bug capable de gâcher l’expérience de jeu globale.
+
- Gameplay nerveux et étoffé
- Mécaniques de Metroidvania efficaces
- Bonne alternance combats / énigmes
- Du challenge, notamment avec les boss
-
- Des lourdeurs de gameplay en début de jeu
- Voyage d'île en île d'une laideur absolue
- Quelques bugs bloquants