Jeux

Virtua Fighter 5

Combat | Edité par Sega | Développé par AM2

8/10
360 : 26 octobre 2007
20.11.2007 à 13h06 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Virtua Fighter 5 sur Xbox 360

Wouuuuuhouuuuuuaaaaaaaa ! Entendez-vous ce cri perçant ? Pas de doute, un guerrier est parmi nous. Un guerrier ancien, puissant, aux techniques rôdées depuis des années, mais possédant encore cette soif de conquête, cette rage de vaincre, malgré l’érosion progressive de sa caste au profit de l’art brutal des armes à feu. Virtua Fighter est de retour. Après une brève période d’exclusivité PS3, le jeu de baston numéro un du moment arrive sur 360, et il est bien décidé à ne pas faire de quartier. La nouvelle référence ?


Ready ? Fight !

Depuis l’avènement de la 3D, et son exploitation de plus en plus poussée, le jeu de baston a peu à peu été supplanté par l’action au sens plus large du terme. Le public a suivi, et on sait aujourd’hui qu’il est devenu périlleux de rentabiliser un développement dans le domaine du combat technique à deux. A part pour les leaders historiques, tels que Dead or Alive, Tekken ou Street Fighter, il devient difficile de se faire une place au soleil. Toutefois, même si les jeux de combat éprouvent les pires difficultés à se hisser en haut des charts, il existe encore un public d’amateurs relativement important dont l’appétit n’est pas arrivé à satiété. En effet, comment retrouver toutes les sensations d’un duel d’arts martiaux ailleurs que dans un titre du genre ? La richesse du gameplay et, en principe, la qualité graphique qu’autorisent des environnements logiquement cloisonnés offrent encore aux jeux de combatdes moyens de se mettre en avant, d’exister face aux autres styles devenus plus populaires. Virtua Fighter 5, la nouvelle bombe de Sega-AM2, en est le parfait exemple.

Un parfum capiteux de tatami, le bruit de frottement des kimonos, on ressentirait presque ces attributs caractéristiques des salles de combat en pénétrant dans le menu principal du nouvel épisode de ce qui est encore largement considéré comme LA série référence des jeux de combat 3D. Il y a ce je ne sais quoi, la certitude qu’on se trouve dans un soft prestigieux, qui ne nous aura pas à l’esbroufe, mais bien en nous travaillant au corps. Cela se voit au premier coup d’œil, avec un graphisme fin, agrémenté de superbes animations. Le jeu n’est peut-être pas au niveau des créations les plus optimisées pour les consoles actuelles, mais il se défend bien, compte-tenu de sa parenté avec une Lindbergh vieillissante. On apprécie les modèles des personnages, un peu moins les arènes, pas suffisamment interactives, qui demeurent esthétiques malgré tout.

Virtua Master

Virtua Fighter 5 est, comme prévu, particulièrement monstrueux dans son secteur de prédilection :le nombre de techniques différentes est proprement incroyable, et aucun des dix-sept combattants n’a un style ressemblant à celui d’un autre. On retrouve les personnages emblématiques de la saga, comme Akira, Vanessa ou Lei-Fei, qui voient tous leur arsenal de coups légèrement enrichi. Deux petits nouveaux sont aussi là pour faire leurs preuves : le catcheur El Blaze et Eileen, aux coups inspirés des déplacements du singe. Ils s’intègrent particulièrement bien dans ce qui constitue, à première vue, un exemple d’équilibre, chaque combattant ayant des atouts à faire valoir une fois dans l’arène. Aux listes interminables (et je pèse mes mots) de coups s’ajoutent parfois deux postures différentes que l’on peut adopter, des prises, des déplacements spéciaux, des contres, etc. Bref, on atteint un niveau de complexité assez renversant, ce qui rend encore plus extraordinaire le maintien constant de l’équilibre entre tous les protagonistes. Cette richesse, et c’est une des relatives faiblesses de Virtua Fighter 5, n’apparaîtra pas forcément évidente au novice, qui pourra être frustré devant un gameplay moins explosif que celui d’un Dead or Alive par exemple, champion du fun immédiat. Pour vraiment devenir un maître à Virtua Fighter 5, de l’entraînement, beaucoup d’entraînement est nécessaire. Cela ne veut pas dire que le soft n’est pas accessible, le genre veut que n’importe qui puisse s’amuser immédiatement une fois le pad en mains. Mais ce ne sera sans doute pas autant le cas avec VF5 qu’avec les autres.

En outre, on regrettera légèrement, pour ce qui est de la maniabilité, un pad 360 pas forcément très bien adapté au style de Virtua Fighter. Les techniques complexes du soft exigent précision et timing, ce que peine à offrir la croix directionnelle de la manette, dont on sait depuis longtemps qu’elle est son point faible niveau ergonomie. Le stick, lui, n’est pas idéal pour exécuter les coups requérrant des manipulations en biais. Pour les spécialistes qui aimeraient exploiter tout le potentiel du titre, il est conseillé d’investir dans un stick arcade, comme on en trouve relativement aisément sur internet.

La panoplie du combattant

Pour agrémenter le cœur du jeu, Sega-AM2 a mis les petits plats dans les grands, avec un mode Quest particulièrement fourni, permettant de parcourir les salles d’arcade et de défier les meilleurs joueurs du coin. Les récompenses acquises permettent de débloquer les innombrables bonus du jeu, notamment les nombreuses tenues de chaque personnage. Peu critiquable, le mode Quest pèche néanmoins dans sa forme, puisqu’il ne propose pas de véritable scénario ou de fil directeur pour motiver davantage le joueur. Pas d’esbroufe, comme on le disait, juste l’essentiel, avec les mécanismes basiques du titre comme simple motivation.

Virtua Fighter 5 sur Xbox 360 propose aussi ce qui a fait l’objet de débats passionnés pendant quelques mois, à savoir un mode de jeu en ligne. Selon la rumeur, les puristes de Sega-AM2 ne voulaient pas développer une telle option à moins qu’elle ne présente aucune différence avec les combats joués sur une même console. En l’état, même si on n’évite pas quelques poussées de lag, le confort de jeu est exemplaire, bien loin de l’horrible latence que Dead or Alive 4 proposait au moment de sa sortie. VF5 arrache donc très facilement le titre de meilleur jeu de baston en ligne actuellement, une place qui ne devrait pas être menacée avant, au moins, quelques mois, et l’arrivée du nouveau Soul Calibur.

N’y allons pas par quatre chemins, Virtua Fighter 5 est exemplaire. Toujours plus complet, très technique et solide visuellement, il se pare, sur 360, d’un mode en ligne développé avec soin. Pour les amateurs pur jus, difficile de trouver mieux. Ceci dit, la formule appliquée par Sega-AM2 pourra sembler abrupte aux novices et à ceux recherchant avant tout du plaisir de jeu immédiat. Ce n’est pas là que réside la vraie force de Virtua Fighter, mais c’est aussi ça qui fait une partie de son charme.

+

  • Grande richesse de gameplay
  • Le mode en ligne
  • Beau malgré quelques limites techniques
  • Très complet
  • Les combattants, leurs animations et leurs techniques

-

    • Pas le plus accessible
    • Arènes très classiques
    • Quelques temps de chargement à rallonge
    • Mode Quest bon, mais manquant d’une pointe d’animation