Test : Voodoo Vince : Remastered sur Xbox One
Quatorze années, cela ne nous rajeunit pas et pourtant c’était une époque dorée pour les jeux de plateformes 3D depuis le coup de maitre de Nintendo avec Super Mario 64 en 1996. L’avènement de la plateforme 3D fut confirmé par Rareware avec notamment les sagas Banjo et Conker, pendant que Spyro, Ratchet and Clank, Jak and Daxter et autres Crash Bandicoot s’éclataient chez Sony. Outre les qualités des titres en question, les héros de jeux de plateformes servaient également en tant que mascotte de la console auprès du grand public et il fallait donc que Microsoft trouve la sienne pour représenter la Xbox. Avant Voodoo Vince, Microsoft s’était déjà essayé à la chose avec Blinx : The Time Sweeper mettant en scène un chat pouvant remonter le temps et malgré un second titre, Blinx a rejoint Vince dans les limbes des licences oubliées de Microsoft. Revenons donc à Voodoo Vince et sa sortie obscure qui aura causé sa perte et l’abandon total de la licence malgré les déclarations d’amour de Phil Spencer. Heureusement pour les nostalgiques ou pour ceux qui aimeraient s’essayer au jeu, le studio Beep Games a décidé, avec une aide plus ou moins importante de Microsoft, de sortir un portage HD du titre via le programme ID@Xbox qui permet l’arrivée de jeux indépendants. Comme nous le soulignons, il s’agit bien d’un lissage HD du titre et non d’un remake comme la saga Crash Bandicoot par exemple. Cependant, même si le titre a pris un certain coup de vieux visuellement, il possède encore un certain charme grâce à la direction artistique qui permet de faire passer la pilule du simple lissage HD sans compter que Vince bénéficie d’un tout nouveau modèle 3D pour son plus grand plaisir.
Du côté de l’histoire rien ne change bien évidemment et il s’agit donc de retrouver notre créatrice, Madame Charmaine, qui a été kidnappée par des vilains pas beaux afin de voler la poudre zombie et donc de pouvoir donner vie à toutes sortes d’abominations. Comme vous pouvez le constater, rien de bien intéressant et cette histoire sert avant tout de prétexte afin de faire voyager Vince à travers différents lieux de la Nouvelle-Orléans. Une aventure qui se permet d’être parcourue dans la bonne humeur grâce à l’humour plutôt plaisant et surtout à une bande-son très jazzy qui met tout de suite dans l’ambiance. La petite particularité du titre par rapport à ses concurrents de l’époque c’est bien la nature de notre héros. Comme toute poupée vaudou qui se respecte, Vince va devoir se faire mal pour venir à bout de ses adversaires et cela passe par différents pouvoirs d’exécution aussi loufoques que dévastateurs. Il faut bien ce genre de facultés afin de se dépêtrer d’une fâcheuse situation comme un nombre d’ennemis trop important pour utiliser ses poings ou imiter Crash Bandicoot et sa fameuse attaque ‘tornade’. Par ailleurs, toutes les confrontations contre les boss mettront en avant les pouvoirs masochiste de notre cher Vince et la solution parait toujours évidente.
«Une aventure qui se parcourt dans la bonne humeur grâce à un humour plaisant et à une bande-son très jazzy qui met tout de suite dans l’ambiance«
Du côté de la plateforme en elle-même, Voodoo Vince joue la carte de l’accessibilité, voire de la facilité, avec une aventure qui devrait se dérouler sans accrocs majeurs et permettre de garder un rythme de croisière bien sympathique. Pour appuyer sur ce constat, il suffit de voir qu’un Game-over n’en est pas véritablement un : nous revenons au tout début du niveau et les ennemis réapparaissent mais nos actions, comme activer un interrupteur, sont gardées en mémoire et nous pouvons donc continuer notre petite aventure. Certains pourrons pester contre cette direction, d’autant plus que cela raccourcit la durée de vie du titre mais au moins Voodoo Vince a le mérite de pouvoir être joué par tous et il ne s’encombre pas de collectibles obligatoires contrairement à une certaine saga du studio Rareware. Loin d’avoir inventé le genre, Voodoo Vince en profite pour varier les plaisirs avec des phases en véhicules ou quelques interactions avec le décor histoire de casser toute routine. Forcément tout n’est pas parfait et le titre a vieilli dans sa gestion de la caméra qui pourra peut-être frustrer certains joueurs lors des phases de plateforme, notamment à la fin du jeu, mais ce n’est rien de bien méchant et cela reste très jouable pour notre plus grand plaisir.
+
- Le retour d'une licence oubliée
- Bande son jazzy
- Un jeu de plateforme accessible
- Direction artistique agréable
- L'humour de Vince
- Vieillit plutôt bien
-
- Trop facile pour certains
- Trop court pour d'autres
- Un vrai remake aurait été plus appréciable
- Retournera dans l'ombre dès demain