Test : Wanted: Dead sur Xbox Series X|S
Nouveau western solaire
Bienvenue à Hong Kong ! Pas le temps de se poser, Wanted: Dead nous envoie au cœur de l’action dès les premières minutes de jeu, sans trop savoir pourquoi et comment on en est arrivé là. C’est d’ailleurs le premier gros défaut du jeu. Le scénario du titre est totalement incompréhensible et n’est surtout qu’un prétexte à envoyer une unité spéciale de la Police, l’unité Zombie, aux quatre coins du quartier de Kowloon. Emmené par la charismatique Hannah Stone, bien décidée à faire régner l’ordre par ses méthodes expéditives, le joueur se retrouve entouré de trois gros bras aux personnalités bien trempées. Une ambiance générale qui rappelle rapidement les jeux développés chez Ryu Ga Gotoku, et notamment Binary Domain avec des persos bourrins et décalés.
Et pour commencer, c’est l’entreprise Dauer qu’il va falloir nettoyer après que celle-ci a été prise d’assaut par un groupe de mercenaires. Une mission sensible puisque la société est connue pour se spécialiser dans la fabrication de synthétiques, des espèces d’automates à l’apparence et aux comportements humains. Vous n’y comprenez rien ? Nous non plus. Et malheureusement il faut s’y faire puisque l’intégralité du jeu fait penser à un mauvais film de série B, avec cette impression assez désagréable d’avoir des bouts de rush collés au hasard, et une équipe de scénaristes qui croise fort les doigts pour que les joueurs ne remarquent rien.
Mais l’intérêt du titre développé par d’anciens membres de la Team Ninja se trouve évidemment ailleurs. Et plus précisément au niveau de son gameplay. De quoi largement contrebalancer le scénario complètement pété, les compétences aux armes à feu et au katana du Lieutenant Hannah Stone offrent une large palette d’actions qui permettent d’engager les ennemis. A distance ou au corps-à-corps, la Suissesse manie aussi bien les gros calibres que son arme blanche, et le fait savoir. Attention toutefois, le jeu est bien loin d’un cover-shooter à la Gear of War sur les phases de tir. Comme dans la franchise imaginée par Epic Games, il suffit de se coller à un élément de décor adéquat pour voir l’héroïne s’accroupir pour se protéger. Deux petits inconvénients toutefois, la vitesse hallucinante des ennemis qui empêche de tirer avec précision, et le nombre de balles très retreint qu’il est possible de porter. A croire que tout est fait pour lâcher le flingue et privilégier la lame japonaise.
Et on sent bien la volonté des développeurs de miser sur cet aspect-là en priorité. C’est donc armée de son katana que Hannah s’en sort le mieux. Avec une progression en couloir, sans aucun détour possible, le joueur doit liquider tous les ennemis d’une zone avant de pouvoir passer à la suivante. Au corps-à-corps, notre héroïne est généralement à découvert et sous le feu des tirs ennemis, ce qui oblige le joueur à se débarrasser rapidement de chaque individu avant de voir sa barre de vie être réduite à néant. C’est surtout l’occasion de faire voler les bras, les jambes et les têtes dans des giclées d’hémoglobine capables de remplir plusieurs piscines olympiques.
Wanted: Dead ne laisse pas beaucoup de place à l’erreur, surtout en mode Difficile, et les points de sauvegarde sont généralement un vrai soulagement lorsqu’on parvient à les atteindre. Avec seulement cinq chapitres, le jeu du studio Soleil compense ainsi largement la nécessité de recommencer à plusieurs reprises les différentes séquences, avec cette sensation agréable de sentir une vraie courbe d’apprentissage se mettre en place au fil des minutes. Le fait de connaitre la position des ennemis, de s’habituer peu à peu à leur façon d’attaquer et de perfectionner le timing des parades et des esquives en font un titre particulièrement grisant quand les enchainements commencent à se faire avec rapidité et fluidité.
On peut ajouter à cela la présence d’un arbre de compétence qui permet également de mieux s’armer en grenades et de gagner en puissance à mesure que l’on progresse dans l’aventure. Même chose du côté des armes avec la possibilité de changer quelques éléments du fusil principal pour gagner en dégâts, en précision, ou plutôt en vitesse de rechargement ou en taille du chargeur par exemple. A noter qu’une arme secondaire peut également être récupérée auprès des ennemis avec, selon les circonstances, un second fusil mitrailleur, un fusil à pompe et même un lance-grenades. Une diversité appréciée qui permet de revoir sa stratégie d’attaque dans les situations les plus difficiles.
Globalement, on sent que les développeurs japonais se sont inspirés des Souls pour offrir une expérience à la fois difficile et moderne. Les points de sauvegarde sont ainsi l’occasion de recharger le stock de stimpacks, éléments absolument indispensables pour récupérer un peu d’énergie vitale en pleine bataille. Dans le même ordre d’idée, l’escouade d’Hannah Stone dispose d’un médic capable de la relever une fois entre chaque points de sauvegarde. Autant dire que lorsque le scénario vous sépare de ce précieux coéquipier, le stress monte encore d’un cran. Les autres membres de l’unité s’occupent de faire diversion, ce qui permet bien souvent de prendre les ennemis à revers.
De leur côté, les boss sont très différents des uns des autres, avec pour point commun d’être tous aussi clichés les uns que les autres. Ils s’inscrivent en revanche très bien dans la volonté des développeurs de forcer les joueurs à se familiariser avec leurs patterns pour frapper au bon moment. Entre deux chapitres, le jeu nous propose de faire un tour au commissariat, un lieu qui sert surtout à lancer l’un des cinq mini-jeux imaginés par les développeurs. On y trouve un entrainement au tir avec la possibilité d’enregistrer un hi-score, le karaoke et le restaurant de ramen qui sont basés sur du jeu de rythme et même une machine à pince avec la possibilité d’attraper les figurines des personnages du jeu et d’autres éléments à collectionner. Le coup de coeur revient quand même à Space Runaway, un shoot’em up d’arcade conçu tout spécialement pour le titre et qui s’apparente à un jeu dans le jeu. Inspiré des meilleurs du genre, Gradius en tête, ce schmup dispose du potentiel nécessaire pour rallonger la durée de vie général du titre.
Côté technique, Wanted: Dead propose des modèles 3D plutôt bien réalisés pour ses personnages principaux, mais déjà beaucoup plus quelconque pour les autres. Les environnements sont variés, avec autant de partie en intérieur qu’en extérieur et de jolis coins à visiter à commencer par le parc de Kowloon et la boite de nuit. Mais globalement l’aspect graphique se situe un peu en dessous des attentes et il y avait sans doute mieux à faire, notamment au niveau des jeux de lumière et des textures qui manquent de détails. Quelques petits ralentissements sont à noter même si le titre affiche un framerate fluide à 60 images par seconde la grande partie du temps. La bande-son, composée de morceaux chantés par Stefanie Joosten et de classiques des années 80, est agréable et vient compenser l’aspect trop banal des thèmes enendus lors des différents niveaux. Quelques séquences en anime viennent compléter un tableau tout de même réussi dans son ensemble, avec le regret de les voir s’inscrire dans un scénario qui n’a ni queue ni tête.
+
- Gameplay fluide et nerveux
- Environnements variés et réussis
- Héroïne au caractère bien trempé
- Difficulté hyper bien dosée
- Séquences animées au top
- Mini-jeux très sympas
- Ambiance musicale agréable
-
- Quelques ralentissements
- Chapitres peu nombreux
- Scénario caricatural de série B