Test : Warhammer 40.000: Darktide sur Xbox Series X|S
Un bon petit jeu en 2022, mais...
Le jeu débute par la création de votre personnage. Un premier pas qui vous fait immédiatement entrer dans l’univers et qui ne se contente donc pas de vous offrir une personnalisation purement physique ou de vous faire choisir un rôle (parmi les quatre proposés). En effet, au-delà de l’apparence de votre avatar, vous pouvez également opérer toute une série de choix qui définissent son passé et son histoire. Evidemment, l’univers étant ce qu’il est, inutile de vous dire que tous les choix que vous posez restent sombres et peu joyeux. Nous sommes bien dans Warhammer 40,000, dans un monde où l’humanité vit pour l’Empereur-Dieu et où la guerre sévit de manière permanente. Il n’existe aucun traitement de faveur pour les hérétiques, et encore moins pour ceux et celles qui se trouvent dans les vaisseaux prison. Un lieu où débute précisément votre histoire.
Alors que vous séjourniez (presque) paisiblement dans votre cage et qu’un officier venait définir si votre vie valait la peine d’être perpétuée, un groupe d’ennemis fracassent les lieux, vous offrant une porte de sortie. Vous saisissez alors la première chose qui vous passe par la main – une pelle – et vous décidez de vous échapper. Sur votre chemin, votre personnage vient en aide à l’officier (précédemment rencontré) et vous finissez cette première mission-tutoriel en repartant avec elle. Cela vous permet de mettre les pieds sur un vaisseau de l’Empire qui, pour l’occasion, servira de base avant chaque départ en mission.
Si cette première approche du jeu se montre relativement convaincante, elle nous laisse surtout penser que le jeu possède une partie scénarisée intéressante. Un constat que les premières heures de jeu balaient rapidement d’un simple revers de la main puisque ce n’est pas du tout le cas. Le background du jeu existe – tout en étant respectueux du matériau d’origine – mais il n’est qu’un prétexte aux missions qu’il faut accomplir. Notre évolution et notre parcours nous permettent de temps à autre de profiter d’une cinématique, mais globalement rien de tout cela n’est transcendant et, à fortiori, rien ne restera graver dans les mémoires. Warhammer 40,000: Darktide n’est pas là pour vous conter une histoire – on l’a bien compris – mais bien pour vous proposer une expérience orientée sur l’action et la coopération.
Du coup, parlons gameplay. Les mécaniques sont simples et l’ensemble est intuitif. On prend rapidement les commandes en main – surtout si on est coutumier des FPS. La subtilité de l’ensemble tient dans le fait de mixer trois pans de gameplay : les attaques à distance qui se font le plus souvent à l’aide d’un fusil, les attaques de corps-à-corps et les pouvoirs. Pour parvenir au terme d’une mission et survivre, il faut alterner régulièrement entre chaque. Oubliez donc la possibilité de jouer uniquement avec votre fusil, les munitions étant limitées. Même constat pour le corps-à-corps puisque certains adversaires resteront à distance. Quant à vos pouvoirs, ils disposent d’un temps de recharge qui ne vous permet pas de les employer en permanence. L’équilibre – non pas dans la force – est donc de mise et l’alternance le maitre mot. Si cela semble étonnant, sachez que l’on se fait très vite à ces mécaniques et que l’ensemble tient la route. On peut même dire sans se tromper que le corps-à-corps est légèrement plus important dans le fonctionnement du jeu, vous voilà prévenu. Encore une fois, Warhammer 40,000: Darktide ne fait pas dans la subtilité, quoique…
Comme souvent dans les jeux de ce genre, le nombre de missions reste assez limité. Darktide ne déroge pas à la règle en ne proposant qu’une petite dizaine de niveaux différents, ce qui fait qu’on en fait rapidement le tour. Du coup, pour offrir aux joueurs une rejouabilité un peu plus importante, les développeurs proposent plusieurs niveaux de difficultés capables de transformer l’expérience. Concrètement, cela signifie que l’on peut jouer sans se soucier de ses coéquipiers dans les deux premiers niveaux de difficulté, mais qu’il est indispensable d’évoluer en tant qu’escouade dans les plus complexes. Dans ces derniers, la coopération est absolument nécessaire et il faut rester groupé car les ennemis sont plus nombreux et surtout plus dangereux. Le moindre coup reçu s’avère alarmant, alors quand une horde se jette sur vous, il ne faut pas grand-chose pour vous faire ramper sur le sol, littéralement.
Heureusement, vos coéquipiers peuvent alors tenter de vous relever, ce qui vous redonne un léger coup de boost. Attention toutefois car une seconde chute n’est pas permise. Le jeu considère alors que vous êtes capturés, ce qui signifie que vous vous retrouvez un peu plus loin dans le niveau, entouré d’ennemis. Cette « réapparition » se fait de manière tout à fait procédurale, tout comme les attaques ennemis, l’apparition des hordes ou encore l’arrivée de boss. Dans Darktide – tout comme dans Left 4 Dead ou Back 4 Blood cela dit – une partie ressemble rarement à une autre. Cela fonctionne toujours plus ou moins bien.
Parlons justement de tous ces éléments qui vont jalonner chacune des vos missions. Au cours de ces dernières, vous devez réalisez un certain nombre d’objectifs qui – soyons honnêtes – n’intéressent pas grand monde. On les fait pour arriver à notre objectif, c’est-à-dire quitter les lieux, et récupérer nos récompenses. Bref, au cours des missions, vous rencontrez toute une série de menaces différentes. La plupart du temps, elles prennent la forme de soldats que vous découpez avec aisance, sauf quand ils débarquent en grand nombre, et parfois il s’agit d’hommes en armures équipés d’armes à feu. Evidemment, les développeurs ont également prévu d’autres petites choses pour rendre votre périple un tant soit peu compliqué. Ces ennemis « spéciaux » sont donc capables de se faire exploser (et d’infliger de lourds dégâts), de vous maintenir au sol en attendant qu’un de vos alliés intervienne ou encore de prendre la forme d’un colosse en armure équipé d’un bouclier qui tente de vous déstabiliser. Le choix est assez vaste et bien qu’il soit intéressant, il manque d’originalité. On a parfois l’impression que Left 4 Dead a inventé un genre que de nombreux développeurs copient, sans que ce ne soit véritablement différent.
Preuve en est avec l’un des boss qui, si vous l’interpellez ou le réveillez, se montre excessivement punitif. En effet, en plus de disposer d’une barre de vie conséquente, ce dernier fera fondre votre barre de vie et votre armure en quelques secondes à peine. Un concept déjà vu dans le jeu de Valve. Et puis, tant qu’à parler des boss, difficile de ne pas mettre en avant leur impact sur la partie. Globalement, à moins de se retrouver avec une équipe bien préparée et excessivement solidaire, les boss se montrent beaucoup trop difficiles à vaincre. Véritables sacs à PV, ils sont également capables de vous sauter dessus et de vous infliger de nombreuses attaques qu’il est pratiquement impossible d’esquiver ou d’éviter. On se retrouve donc rapidement au sol, suivi par nos coéquipiers, ce qui marque donc la fin de la mission. C’est aussi étonnant que frustrant.
Que vous soyez victorieux ou non, chaque mission terminée vous rapporte des récompenses. Evidemment, une réussite est nettement plus intéressante pour le joueur que nous sommes. Soit, une fois de retour à la base (le fameux vaisseau), vous gagnez de l’expérience ainsi que de l’argent et diverses « monnaies » qui peuvent être glanées au fil des missions. Vous pouvez également recevoir un cadeau de l’empereur (un objet la plupart du temps). L’expérience vous offre la possibilité de monter en niveau et donc de gagner des points de compétences. Cela permet également de débloquer les différents lieux qui se trouvent sur le vaisseau ainsi que la « suite » de l’histoire. Plus important encore, cette évolution vous offre l’opportunité d’équiper jusqu’à trois objets supplémentaires qui peuvent considérablement booster votre personnage.
Avant d’en venir à l’équipement, sachez que votre avatar dispose d’une classe qui, elle-même, bénéficie d’un arbre de compétences qui est entièrement personnalisable. Mieux, vous pouvez à tout moment réinitialiser ce dernier et faire de nouveaux choix qui vous permettent de modifier votre gameplay. Il s’agit d’ailleurs de l’une des nouveautés présentes sur la version Xbox et qui n’était pas disponible à la sortie du jeu, l’année passée, et cela fonctionne plutôt bien. En ce qui concerne l’équipement, on se retrouve dans un système de loot plutôt classique. Chaque arme dispose d’une couleur (qui définit sa rareté et ses bonus) ainsi que certaines caractéristiques. À vous de préconiser l’une ou l’autre en fonction de vos besoins et, encore une fois, de votre manière de jouer. Sans être original ni révolutionnaire, ce système employé dans Warhammer 40,000: Darktide est efficace et fonctionnel. Seul bémol de l’ensemble : pour pouvoir débloquer le meilleur des équipements, il vous faudra recommencer encore et encore les mêmes niveaux. La répétitivité – malgré le côté procédural – est bel et bien présente et les joueurs qui ne sont pas patients risquent bien de lâcher prise avant de débloquer tout le contenu disponible.
En parlant de contenu, hormis le peu de niveau, le titre dispose d’un éventail d’armes plutôt conséquent. Certaines sont offertes à la fin d’une mission tandis que d’autres peuvent être échangées chez le vendeur. Il est également possible d’en obtenir chez une autre personne mais c’est le hasard qui définira la valeur de l’objet. Autre possibilité : celle d’améliorer son équipement et la rareté d’un objet. Vous pouvez, moyennant finance évidemment, booster certaines pièces afin de les rendre plus intéressante. Inversement, il est possible de les désassembler afin de grapiller quelques miettes qui serviront à votre nouvel équipement. Enfin, le jeu dispose d’un certain nombre de skins que vous pouvez obtenir en jouant (de très nombreuses heures de jeux) et sans passer par la caisse. Pour les plus impatients ou les plus passionnés – question de point de vue – une monnaie premium est tout de même présente. Les prix pratiqués sont dans la norme de ce qui se fait actuellement, ce qui peut faire grincer quelques dents. Cela étant, ce n’est pas dans un test comme celui-ci que nous nous étendrons sur la question.
Finissons ce test avec le côté technique du jeu et commençons avec ce qui fonctionne : la direction artistique. L’univers de Warhammer 40,000 se veut sombre, glauque et torturé et Darktide nous renvoie parfaitement cette image. Les lieux sont peu accueillants, tout comme les protagonistes que l’on croise au cours de notre périple. L’ensemble est très respectueux du matériau de base – comme c’est souvent le cas dans les adaptations actuelles et/ou future – et cela prouve que les développeurs de Fatshark sont passionnés, ou en tout cas au minimum intéressés. Par contre, là où le bât blesse franchement, c’est sur le plan technique. Nous avons testé ce jeu sur Xbox Series X et on ne peut faire qu’un simple constat : le jeu n’est absolument pas fluide. Des ralentissements – très nombreux – sont venus entacher notre expérience à de nombreuses reprises, ce qui est plus que regrettable pour un FPS qui se veut aussi nerveux que dynamique. Il faut ajouter à cela quelques bugs de collision et certains retards par rapport à nos contrôles à la manette. Des aspects plutôt gênants qui auraient mérité d’être gommés par les développeurs, surtout après que le jeu ait subi un report aussi important. Enfin, on ajoutera que si la partie sonore bénéficie d’un travail relativement satisfaisant, les sensations de tir restent en deçà de ce que l’on peut attendre d’un titre de ce genre.
+
- Direction artistique réussie et fidèle à l'univers ;
- Personnalisation du personnage et du gameplay intéressante ;
- Coopération fonctionnelle ;
- Difficulté modifiant la manière de jouer ;
- Arbres de compétences permissifs.
-
- Techniquement à la ramasse ;
- Nombreux bugs ;
- Répétitif ;
- Contenu famélique ;
- Boss déséquilibrés ;
- Sensations de tir décevantes.