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Notre premier contact avec Warm Snow remonte à la Gamescom, sur le stand de Microids précisément, bien avant que le jeu ne soit annoncé sur console, durant le mois de septembre. Nous avions eu l’occasion de faire nos premiers pas dans cet univers singulier, inspiré par la mythologie chinoise. D’ailleurs, la courte introduction animée est d’excellente facture et nous présente rapidement l’antagoniste principal ainsi que les différents adversaires que nous devons éliminer pour parvenir au bout de notre aventure . Chacun porte le nom d’un animal hautement symbolique en Chine : le sanglier, la grue, la tortue et le tigre.

Concrètement, le jeu se divise en plusieurs parties : une introduction rapide qui permet de prendre en main le jeu, suivi de plusieurs actes qui se solderont par la rencontre du boss final. Tout le périple est cohérent et le voyage entre les zones se fait de manière logique et claire. La découpe en actes est aussi et surtout l’occasion pour les développeurs de nous proposer des environnements sensiblement différents. De quoi nous éviter tout sentiment de redondance et de lassitude, des défauts qui sont inhérents à ce genre de jeu, mais que l’on ne retrouve pas dans Warm Snow, du moins pas trop rapidement. L’histoire du jeu, hormis son introduction, passe clairement au second plan. On a bien droit à quelques échanges avec l’un ou l’autre PNJ, ou encore différents documents à récupérer au fil de nos parties, mais concrètement ce n’est pas du tout ce qui maintient notre intérêt. Non, clairement, l’intérêt de Warm Snow se situe du côté de son gameplay.

Le principe de base du jeu est le même que celui de tout bon rogue like : vous avancez et tentez d’aller le plus loin possible. Votre mort fait partie des mécaniques de gameplay puisqu’elle vous permet de revenir à votre point de départ, là où vous pourrez notamment améliorer votre personnage grâce à un arbre de talents qui est divisé en trois parties : la vie, les dégâts et les objets. Libre à vous d’employer vos points comme bon vous semble puisqu’il est possible, à tout moment, de le réinitialiser gratuitement. Vous pouvez donc adapter vos choix rapidement en fonction de vos observations. De ce que l’on a pu voir, il est évident que certains avantages conférés par l’arbre se montrent indispensables. On pense notamment à la possibilité de porter davantage de potions de vie, par exemple. Petite précision (non négligeable) : pour obtenir les fameux points à employer dans l’arbre, il est nécessaire de battre les boss et sous-boss qui jalonnent votre périple. Ce n’est donc pas gagné d’avance.

Une fois la partie lancée, il est grand temps de prendre en main notre personnage. Pour faire simple, vous le déplacer avec votre stick gauche, et vous pouvez utiliser une capacité de « ruée » avec la touche « A ». Cette dernière vous offre un petit boost en termes de déplacement, mais également la possibilité d’esquiver les attaques de vos ennemis. Un mouvement indispensable à votre survie, cela va de soi. Pour défaire vos adversaires, vous disposez d’une arme – un katana de base – que vous pouvez activer avec « X ». Appuyer frénétiquement sur la touche permet de réaliser un petit enchainement qui peut s’avérer utile par la suite. Enfin, et c’est sans doute là le point d’originalité du jeu, votre personnage est accompagné d’épées volantes qu’il peut envoyer vers l’ennemi le plus proche et qu’il peut ramasser ou ramener vers lui. Une mécanique particulièrement satisfaisante qui, en plus d’être esthétiquement réussie, offre au joueur la possibilité de varier son approche : le katana pour la mêlée et le combat au corps-à-corps, les épées volantes pour rester à distance.

Chaque zone que vous parcourez offre évidemment son lot d’ennemis à éliminer. Impossible de quitter les lieux sans les avoir proprement nettoyés, cela signifie donc que vous êtes obligés de vous battre. Une fois le combat remporté, vous obtenez une récompense qui peut prendre de multiples formes, puis vous vous dirigez ensuite vers la zone suivante. Parfois, le chemin se sépare en deux, laissant au joueur le choix de ce qu’il veut récupérer une fois les ennemis vaincus. On se retrouve ici avec le même principe que celui employé dans l’excellent Hadès, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire. Il s’agit donc de réfléchir à ce qui peut nous être utile pour la suite de notre aventure : récupérer de la vie, glaner de petites flammes bleues qui servent de monnaie, obtenir une nouvelle arme, un objet ou encore un parchemin qui boostera de manière passive vos caractéristiques. Comme tout bon Rogue-like, tout ce que vous débloquez est valable pour une seule et unique partie. À votre mort et au début du run suivant, vous repartez de zéro.

Là où ça devient particulièrement intéressant, c’est au niveau de la proposition d’objets, d’armes et de parchemins que le jeu nous permet d’obtenir. Ils sont tout simplement extrêmement nombreux. Il y en a plusieurs dizaines et il faut jouer de nombreuses heures pour les déverrouiller tous. Plus intéressant encore, il est possible – avec un peu de chance et de réussite – de créer une synergie extrêmement puissante et efficace qui donne des résultats ravageurs pour nos ennemis. Comprenez par là que si vous orientez votre personnage sur l’élément de feu, par exemple, il est judicieux d’employer une arme qui booste ces dégâts, ainsi que des objets qui conféreront différents bonus en lien avec cet aspect. C’est grâce à ce système entièrement personnalisable et unique (dans le sens où chaque partie est différente) que vous pouvez recommencez votre partie encore et encore sans jamais voir l’impression de refaire la même chose. Mieux, au début de chaque run (et en fonction de votre avancée), vous pourrez choisir une statue à vénérer. Chacune d’elle se définit par un mode de jeu bien particulier et offre deux personnalisations supplémentaires. Ainsi, il est tout à fait possible de jouer un personnage de mêlée uniquement, comme il est envisageable de se battre à distance du début à la fin. Au nombre de huit, ces statues se débloquent au fil de votre aventure, sauf pour l’une ou l’autre qui nécessite une condition spéciale.

Vous l’aurez donc compris, dans Warm Snow, les possibilités de gameplay sont nombreuses, très nombreuses. Et il vous faudra au moins ça pour mettre à genou les adversaires qui se présentent à vous. Le bestiaire est d’ailleurs relativement varié et étoffé, proposant des créatures et ennemis en tout genre. On part du simple zombie, en passant par la tortue mécanique, pour finir par arriver à des démons. Là aussi, il est important de ne pas se précipiter et d’observer ses adversaires au risque d’y laisser sa peau. Point fort de ce genre de jeu, les boss sont bien évidemment au rendez-vous. À raison de deux par acte, ces adversaires de taille offrent un challenge équilibré et coriace, surtout dans la dernière ligne droite. Comme à l’accoutumée, il est vital de rester calme et d’étudier les différentes techniques employées. C’est à vous de déceler l’ouverture qui vous permet de frapper vite (et fort, de préférence) avant de battre en retraite et d’attendre le prochain bon moment. S’ils s’avèrent relativement classiques pour certains, ces combats de boss réservent néanmoins quelques belles surprises. Mieux, ils se paient mêmes le luxe d’être différents dans les difficultés supérieures. On apprécie !

En ce qui concerne la durée de vie du jeu, il nous aura fallu un peu moins de deux heures pour achever la première partie et vaincre le boss final. Cela ne nous aura permis de voir qu’un tout petit pourcentage du jeu et des possibilités de gameplay. Du coup, une fois la partie terminée, la difficulté suivante se débloque, proposant ainsi un challenge plus poussé. Un principe repris plusieurs fois et qui permet aux plus ardus et courageux de tenter l’expérience dans la difficulté ultime, tout en ayant déverrouillé l’ensemble de l’arbre de talents. Autre possibilité : une fois la première partie finie, il est possible de découvrir un mode alternatif qui nous propose de parcourir une succession de zones plus courtes et plus denses en ennemis. Un concept qui fonctionne très bien et qui met en valeur le gameplay dynamique et nerveux du jeu.

Enfin, achevons notre test par la partie technique de ce jeu. Sur le plan de la direction artistique, c’est un sans-faute ! Le titre de BadMudStudio est beau, du début à la fin. Que ce soit les environnements, les arrière-plans ou encore les personnages que l’on croise, tout est soigné. Warm Snow se paie vraiment le luxe d’être une carte postale sanglante d’un univers moins connu qu’est celui de la mythologie chinoise. Les musiques vont d’ailleurs aussi dans ce sens. Relativement discrètes, ce qui n’est un problème dans le cas présent, elles nous immergent dans ce monde oriental singulier et terriblement sanglant. Du côté de la technique, le titre édité par Microids est solide et à peu près parfait. Le seul défaut que l’on peut lui reprocher (et qui sera corrigé, on l’espère) concerne la fluidité. Dans certaines zones, quand les ennemis sont nombreux et que nos pouvoirs se déchainent (notamment la tempête de neige), le frame rate baisse et cela se ressent. C’est dommage, surtout pour un titre qui nécessite des réflexes et de la vivacité.