Test : White Shadows sur Xbox One
On redécouvre l'Histoire
White Shadows est ce genre de titre que l’on ne fait qu’une fois. Non pas parce que l’on s’y ennuie ou que c’est désagréable, mais tout simplement car il n’y a aucune raison d’y retourner. Durant la petite heure et demi de jeu que le titre vous propose, vous parcourrez un monde sombre et glauque, où vos actions sont limitées. À mi chemin entre l’expérience contemplative et le plateformer de base, le titre est un OVNI du jeu vidéo qui mérite votre attention pour de multiples raisons.
Visuellement, White Shadows porte particulièrement bien son nom. Du début à la fin du jeu, le titre se joue en noir et blanc. Ainsi, les nuances de gris se succèdent, mettant en avant de somptueux jeux de lumière qui font d’ailleurs office de séquence de gameplay. La direction artistique du jeu est particulièrement bien léchée, les développeurs se montrant extrêmement inspirés lors de certaines séquences. La ville que vous traverserez aux commandes de votre petit corbeau est noire, sombre, déroutante, souvent malfaisante. Elle rappelle certains univers tels que ceux que pourraient créer Tim Burton. Sur ce point, White Shadows est une véritable réussite.
Et il faut être clair : le véritable protagoniste de l’histoire, c’est son univers, son ambiance. Car en termes de level-desgin, le titre est pauvre. On passe son temps à se déplacer d’un point A à un point B, utilisant les deux seules touches mises à notre disposition pour sauter et déplacer des objets. Les énigmes proposées sont peu nombreuses et franchement simplistes. Les différents lieux parcourus ne regorgent pas d’idées créatives ou novatrices, mais au final, ce n’est sans doute pas l’objectif du jeu. En jouant à White Shadows, il faut savoir où on met les pieds, et dans le cas présent, si vous prenez ce titre, c’est pour y vivre et ressentir quelque chose.
Car au-delà de son gameplay en retrait et de son level-design paresseux, c’est sur son ambiance que White Shadows est une petite merveille. L’ambiance du titre – au-delà de ses couleurs – est un régal de tous les instants. On prend plaisir à observer ce qu’il se passe à l’arrière-plan, à essayer de comprendre ce monde dans lequel évolue notre petit volatile. Et si au départ, le scénario semble incompréhensible, ce dernier se dévoilera plus clairement dans la dernière demi-heure, au travers d’une pièce de théâtre cartonnée, magnifiquement mise en scène. C’est à ce moment-là que le titre fait preuve de fulgurance, plaçant au centre de son histoire des thématiques extrêmement fortes et qui font écho à notre société. Le tout est savamment distillé au cœur du jeu pour que ce ne soit pas trop suggestif, cela rappelant d’ailleurs le triste passé, notre Histoire, en faisant référence, notamment, à la Shoah.
Et si vous n’étiez pas encore convaincu de sauter le pas, il me reste à vous parler de la musique. On pourrait s’attendre à ce que cette dernière soit discrète durant tout le titre, ce qui est globalement le cas, mais… – car il y a un mais – les développeurs ont fait le choix – ou le pari – d’utiliser des morceaux de musique classique lors de certaines séquences. Si cela peut surprendre, il s’avère que ce choix est une indéniable réussite. Wagner, Verdi, Strauss, de grands compositeurs qui prêtent au titre leurs morceaux pour rendre l’aventure épique. Le tout se marie bien à l’ambiance du jeu, rendant certains passages épiques ou inquiétants. Mention spéciale d’ailleurs « aux jeux » dont on ne parlera pas davantage ici, mais qui font partie de ces moments que l’on n’est pas près d’oublier.
Un dernier mot sur l’aspect technique du titre. Si le jeu brille par sa direction artistique – vous l’aurez compris – ce n’est pas malheureusement pas toujours le cas sur le plan technique. Il arrive régulièrement que des baisses de framerate se fassent ressentir ou que certains éléments n’apparaissent que trop tardivement. Cela n’empêchera pas le joueur de terminer le jeu et ou de profiter de l’expérience, mais cela nuit malgré tout à son immersion.
+
- L'univers ;
- L'ambiance ;
- Le noir et blanc ;
- Le scénario ;
- Les références historiques ;
- La musique.
-
- Le level design ;
- Le gameplay simpliste ;
- Les chutes de framerate.