Jeux

Wildmender

Aventure | Edité par Kwalee

8/10
One : 28 septembre 2023 Series X/S : 28 septembre 2023
27.09.2023 à 15h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Wildmender sur Xbox Series X|S

L'oasis, c'est bon, c'est bon ?

L'éditeur britannique Kwalee fait partie de ces petites structures qui espèrent prendre un peu d'épaisseur sur le marché du jeu vidéo. Et pour cela il n'y a pas pléthore de solutions, à l'image d'Annapurna Interactive ou des montpelliérains de Dear Villagers, qui se sont fait les spécialistes de petites trouvailles indépendantes pour se faire un nom. En attendant The Precinct, un titre inspiré des premiers GTA dans lequel vous incarnez un agent de police, c'est Wildmender et la survie en plein désert qui sont chargés de convaincre les joueurs de partir à l'aventure.

Lâché en plein milieu d’un désert de dunes bien aride, Wildmender nous invite rapidement à réaliser quelques actions cruciales, pour ne pas dire vitales. La première d’entre elle consiste à libérer Vidyas, un esprit coincé dans le sable, près d’une petite source d’eau. C’est ainsi que débute l’aventure, et les premiers conseils donnés par votre nouvel ami permettent ainsi de comprendre les principes de base du titre développé par le studio américain Muse Games. Simplement, et sans aucune pression (pour le moment), vous apprenez à remplir votre outre, un accessoire indispensable pour étancher votre soif, mais aussi pour apporter quelques gouttes d’eau à des plantes asséchées, seul moyen d’obtenir un peu de nourriture. Car on se retrouve rapidement devant le fait accompli : Wildmender est un jeu de survie dans lequel vous devez constamment surveiller vos jauges de vie, de soif et de faim. Lorsque votre corps manque d’eau ou de nourriture, c’est logiquement votre jauge de vie qui diminue à son tour, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Pas d’endurance en revanche, il est possible de gravir des falaises sans trop d’effort pour prendre un peu de hauteur et contempler le monde qui nous entoure.

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En vue à la troisième personne, votre but premier est alors de survivre dans ce milieu hostile. Toujours sur les bons conseils de Vidyas, vous construisez un établi, puis un abri pour vous reposer. Les premiers éléments de construction sont évidemment peu nombreux, pour une panoplie qui s’étoffe au fur et à mesure. Du côté des outils, hormis l’outre, le joueur dispose rapidement d’une bêche et d’une faucille. La bêche permet de récupérer des ressources enfouies, et repérables facilement grâce à un point qui brille à la surface du sable, tandis que la faucille aide à récupérer des éléments sur de la végétation. Un principe aux mécaniques simples, qui invite rapidement à quitter temporairement votre camp pour explorer d’autres régions, à la recherche de nouvelles ressources.

L’occasion alors de commencer à s’attaquer aux missions principales et secondaires proposées par Vidyas. En effet, le ciel est traversé par d’étranges météorites roses, le point de départ d’un fil rouge scénaristique qui permet d’offrir un peu plus de profondeur au titre, tout en s’appuyant sur son aspect survie. Car quitter le camp oblige à s’équiper en conséquence, notamment en eau et en nourriture, tout en prenant soin de ne pas griller au soleil puisque la chaleur est en effet un point important à prendre en compte. Rester en plein cagnard diminue plus rapidement votre jauge de soif et il est alors conseillé de partir en expédition la nuit. Wildmender propose un cycle jour/nuit, avec un indicateur précis à l’écran, qui permet d’organiser les sorties et les retours au camp sans risquer de prendre des coups de soleil.

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La nuit est également propice à découvrir des fantômes prompts à vous raconter leur histoire et à révéler ainsi des souvenirs. Ce sont ces souvenirs, répartis en trois catégories (survie, esprit et arcanes) qui offrent la possibilité d’améliorer votre arbre de compétences et de visiter ainsi des lieux toujours plus éloignés. Bien plus vaste qu’elle n’y parait au départ, la carte est parsemée de points de téléportation qui permettent par la suite de simplifier les voyages. Comme pour tout le reste ou presque, l’obtention de certaines ressources est obligatoire pour pouvoir réparer les téléporteurs, et leur récupération se fait de plus en plus ardu à mesure de la progression. Une mécanique qui oblige alors le joueur à développer son petit jardin secret autour du camp, en profitant de la petite source d’eau du départ. Plutôt que d’utiliser les graines sur l’instant, il devient alors nécessaire de les planter pour en récolter d’autres par la suite, et créer ainsi un cercle vertueux. En plus de la survie, le titre emprunte alors quelques idées aux jeux de simulation agricoles avec la nécessité d’arroser régulièrement les plants pour assurer leur maturité.

On ajoute une pointe de magie et de poésie à tout cela avec la possibilité, entre autres, d’accélérer la croissance des espèces à l’aide de fragments d’essence. Là aussi, plus vos plants sont nombreux et plus l’essence se récolte en abondance, ce qui facilite ainsi les choses. Toujours au rayon de la magie, au cours de l’aventure notre héros récupère divers artéfacts qui offrent un peu plus de profondeur au gameplay. Ainsi, le miroir permet de refléter les projectiles d’ennemis rencontrés, et de leur envoyer des missiles de lumière pour en venir à bout. Plutôt en retrait, les combats sont toutefois appréciables car capables de remettre un peu de piment chez un joueur trop confiant. A noter que chaque mort entraine un retour au camp, avec la possibilité de récupérer les éléments du sac à dos en vous rendant sur le lieu de votre échec. D’autres artéfacts s’ajoutent à cela, comme la cape de vent qui, en échange de mana, permet de flotter dans les airs pour rendre les déplacements beaucoup plus agréables qu’ils ne l’étaient au départ. De quoi renforcer l’expérience de jeu, et offrir même une bonne part de plaisir à explorer ce monde inconnu dans le temps.

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D’un point de vue technique, on ne va pas se mentir, le jeu aurait largement pu mieux faire. Sans être totalement catastrophique, Wildmender vient gâcher une partie de son ambiance avec quelques bugs évitables, comme du clipping (éléments qui apparaissent d’un coup à l’écran) sur des arbres au loin. On regrette aussi que l’unique temps de chargement soit aussi long, au point d’avoir été vérifié si le jeu était bien estampillé Xbox Series X|S, ce qui est le cas. Le Quick Resume ne semble pas non plus être au point, le titre redémarrant parfois sans sommation. C’est dans ces moments que l’on regrette l’absence d’une sauvegarde manuelle, ce qui oblige à couper le jeu à des moments précis pour éviter de perdre une partie de la progression.

Le jeu tourne à 30 images par seconde, ce qui est bien le minimum face à un jeu pas forcément très gourmand. Les musiques sont réussis et la direction artistique est agréable malgré les décors naturellement ternes qui nous entourent, avec toutefois des biomes assez diversifiés à mesure que l’on avance dans le jeu. Côté ergonomie, Wildmender souffre d’un héritage un peu trop présent de sa version PC, et aurait peut-être mérité quelques améliorations pour disposer d’un meilleur confort à la manette.

8/10
Wildmender est un titre qui parvient à nous surprendre. Par ses débuts compliqués, plongeant le joueur dans des environnements ternes et peu propices à s'aventurer loin de l'unique coin accueillant. Par sa faculté à offrir progressivement un vrai sentiment de montée en puissance capable de déjouer les multiples dangers en ces terres hostiles. Wildmender s'apprécie d'autant plus en coopération, avec la possibilité de se serrer les coudes pour vivre ce qui ressemble au final à une belle aventure.

+

  • Bon sentiment d'exploration
  • Mécaniques pas trop punitives
  • Scénario sympa en fil rouge
  • Jouable en coop en ligne

-

    • Des débuts qui peuvent rebuter
    • Interface empruntée à la version PC
    • Quelques faiblesses techniques

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