Test : Winter Burrow sur Xbox Series X|S
L'hiver vient
Tout débute avec une introduction qui enchaine des tableaux qui se montrent tout simplement magnifiques. On nous raconte l’histoire de notre petit héros qui vit dans la forêt en compagnie de ses parents et de sa tante. Mais leur vie change quand ils décident de se rendre dans la grande ville où ils se heurtent à un travail laborieux et à une vie de misère qui les entrainent six pieds sous terre. Désormais seul, notre petite musaraigne décide donc de retourner à ses origines en vendant son logement en ville afin de retrouver la forêt. Un retour qui est marqué par des retrouvailles, des leçons de vie et de jolies rencontres qui font de notre périple une aventure d’une simplicité touchante et agréable à suivre.
Une simplicité qui ne se retrouve d’ailleurs pas forcément dans le gameplay du jeu qui nous propose une expérience mêlant exploration et craft. Pour faire simple, à votre retour dans votre terrier, vous constatez que tout est en piteux état. Les meubles encore présents sont abimés et donc inutilisables. Vous devez donc les réparer et pour ce faire il vous faut récupérer les matériaux nécessaires qui se trouvent à l’extérieur, dans le froid. Un défi pour votre petite créature qui va devoir se retrousser les manches et affronter les dangers de l’hiver. Pour y parvenir, le jeu est relativement simple d’accès. On se déplace avec le stick et on ramasse les affaires avec une touche. Ensuite, on rentre rapidement chez nous afin d’allumer un feu, première étape pour construire une chaumière accueillante. Après cela, on s’attaque au fauteuil, à la cuisine et à tout une série de meubles qui seront tantôt utiles, tantôt présents pour leur esthétique. Votre périple va, bien entendu, étendre vos possibilités, tout comme le nombre de matériaux à récupérer. Il y a du choix et la personnalisation de notre petit terrier se fait assez facilement. C’est agréable de s’y adonner.
En termes de structure, Winter Burrow est construit avec votre maison au centre d’une carte découpée en plusieurs segments. Vous allez devoir rayonner tout autour de votre espace à la recherche d’objets et en suivant la quête principale qui vous force à voyager et à découvrir d’autres lieux. Sur le plan purement esthétique et au niveau de la direction artistique, force est de constater que le jeu vous réserve très peu de surprises. Les zones, à quelques ennemis ou objets près, se ressemblent énormément et c’est dommage. Cette sensation est renforcée par la couche de neige qui est omniprésente et qui teinte de blanc tous les espaces visités. Plus dérangeant – et sans doute le plus gros défaut du jeu – le fait de devoir toujours revenir au terrier afin de stocker des objets ou encore de crafter va vous obliger à faire un nombre d’allers et retours invraisemblables qui peut facilement lasser et ennuyer. Dommage, car il y avait certainement moyen de contourner cette problématique aisément.
Heureusement, Winter Burrow possède d’autres qualités, à commencer par l’exploration qui n’est pas guidée, ou presque. On vous fixe des objectifs et vous devez ensuite découvrir les lieux à la recherche de ce que l’on vous demande : une personne égarée, des objets à récupérer, un personnage à sauver. C’est assez sympathique et cela complique forcément votre aventure qui ne se fait donc jamais en ligne droite. Vous pouvez, parfois, tourner un petit moment avant de vous rendre compte qu’il y avait un chemin à tel endroit qui vous menait à votre but. Cela peut forcément décontenancer et par extension cela pourra aussi frustrer certains joueurs désireux et à la recherche d’une expérience « chill ». De ce côté-là, Winter Burrow ne répondra pas positivement à vos attentes.
C’est d’autant plus vrai que le titre reprend toute une série de mécaniques de survie. En bas à gauche de votre écran, se situe quatre barres qui correspondent à votre santé, votre endurance, votre faim et votre résistance au froid. Si les deux premières sont classiques, les deux suivantes s’avèrent un chouia plus contraignant. Vous devez nourrir votre petit animal, au risque de le voir mourir, ce qui vous impose de prendre ou de ramasser régulièrement de quoi manger.Concrètement, les environs ne manquent jamais vraiment de nourriture, et une fois plus avancé, vous pouvez même concocter l’un ou l’autre repas afin d’être plus efficace. Du côté de la gestion du froid, nous avons trouvé que c’était un peu plus complexe. Pour faire simple, dès que vous sortez, votre barre de résistance va diminuer. Parfois lentement, parfois plus vite, mais elle va baisser. Pour ralentir tout cela, il existe plusieurs possibilités : des plats qui offrent des résistances, des vêtements à coudre plus chauds, trouver une source de chaleur ou se nourrir. Ici, dans les faits, nous avons trouvé que c’était vraiment une contrainte. Certains zones sont éloignées et en dépit de bons vêtements, de bonus de résistance et d’une quantité non négligeable de nourriture, nous avons dû régulièrement battre en retraite et retourner à un point de chaleur, parfois fort éloigné. Le problème ici, c’est que cela crée, une nouvelle fois, des déplacements qui nous semblent aussi inutiles que redondants. Dommage, car cela aurait mérité un simple réglage afin que ce soit moins contraignant.
Autre aspect des jeux de survie repris dans Winter Burrow : l’inventaire. Limité en espace, ce dernier vous contraint à faire des choix, surtout au début de l’aventure. On peut augmenter les possibilités en récupérant des plans qui sont disséminés dans les environnements ou encore en tricotant l’un ou l’autre sac à dos. Si les premiers moments sont assez ennuyants car on se retrouve très vite avec les poches remplies, une fois le premier agrandissement réalisé tout se passe pour le mieux. Un petit mot, en passant, sur les plans qui sont cachés dans le jeu et qui permettent, outre le fait de gagner de la place, de découvrir comment fabriquer de nouveaux meubles. C’est toujours un plus. On profite également de l’occasion pour parler des outils qui sont indispensables à votre aventure et qui vont évoluer au fil du temps, vous permettant ainsi d’atteindre des zones autrefois bloquées. Le concept est déjà bien connu des joueurs du genre et il ne surprend pas. Que du contraire.
Sur le plan technique, hormis l’un ou l’autre petit bug de collision (insecte qui disparait derrière un rocher, objet inatteignable…), le titre est impeccable. On apprécie tout particulièrement sa direction artistique qui rend, en dépit d’une répétitivité certaine, l’aventure agréable à parcourir. Les lieux et les créatures que l’on rencontre sont charmantes, tout en dégageant une chaleur qui tranche assez bien avec les paysages mornes et blancs. Mention spéciale pour la partie musicale du jeu qui se dote de morceaux doux et agréables à écouter. L’ensemble fonctionne parfaitement bien et l’on peut aisément qualifier Winter Burrow de réussite sur ces points-là.
+
- Mignon ;
- Histoire sympathique ;
- Gameplay accessible ;
- Exploration libre... ;
- Mécaniques de survie intéressante... ;
- Nombreux éléments à construire ;
- Techniquement impeccable.
-
- Neige omniprésente ;
- Allers-retours incessants ;
- Boucle de gameplay répétitive ;
- ... qui peut frustrer ;
- ... à l'exception du froid.


