Jeux

WRC 6

6/10
One : 07 octobre 2016
27.10.2016 à 22h50 par - Rédacteur

Test : WRC 6 sur Xbox One

Le rallye, c’est le genre qui a retrouvé une certaine forme avec la génération actuelle. Si la discipline semblait avoir un peu trop levé le pied sur Xbox 360, avec une représentativité réduite à son strict minimum, les choses ont changé sur Xbox One. Aujourd’hui face à Dirt Rally ou encore Sebastien Loeb Rally Evo, WRC 6 succède à un cinquième épisode correct mais encore un peu trop ancré dans la génération précédente. Et puis c’était aussi le premier essai sur la piste du WRC pour les français de Kylotonn Games. Mais cette fois, ils ont lâché du lest et les versions old gen qui vont avec, pour un résultat qui commence doucement à faire ses preuves.

On l’a dit : la concurrence sur le secteur du rallye est bel et bien vivace sur cette génération, alors quoi de mieux pour se démarquer que de disposer de toutes les licences du championnat du monde des rallyes ? On retrouve ainsi dans WRC 6 l’ensemble des épreuves officielles (quatorze pour être précis), accompagnées des pilotes et écuries pour les catégories WRC, WRC 2 et Junior WRC. Allemagne, Sardaigne, Grande-Bretagne, Suède ou encore l’inévitable Tour de Corse sont de la partie et assurent le dépaysement, autant que la satisfaction de participer au championnat du monde « comme en vrai ». Enfin, presque. Les spéciales, ont bel et bien leurs appellations officielles, intègrent quelques éléments réels mais les tracés sont dans leur grandes lignes, totalement imaginaires. Si vous connaissez un peu l’ile de beauté, ne soyez pas trop surpris en longeant le bord de mer lors de la spéciale Muracciole – Col de Sorba, pourtant située on ne peut plus au centre de l’ile. On apprécie tout de même la présence des véritables tracés des Super Special Stages pour les rallyes qui en disposent, pour des moments de pilotage très techniques. Avec toutes ces destinations à disposition, il y a vraiment de quoi faire dans WRC 6. Bonne nouvelle d’ailleurs : le titre propose cette année quelques tracés bien longs (jusqu’à une dizaine de kilomètres parfois) qui devraient faire plaisir à celles et ceux qui aiment se mettre au défi. Enfin, on note que l’un des défauts récurrents dans les jeux de rallyes et dans WRC en particulier tend ici à être réduit : les routes sont un peu moins larges, parfois même bien étroites et nous rapprochent de la réalité.

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Toutes ces épreuves se disputent sur des modes de jeu classiques. Du côté du solo, épreuves uniques et championnats sur mesure sont là mais c’est évidement vers le mode carrière que l’on se tourne en priorité. Du Junior WRC jusqu’à la catégorie reine, on enchaine les courses en respectant les objectifs et consignes de l’écurie. Position minimale, rival à battre, maintien de l’intégrité du véhicule : chaque équipe place un de ces éléments comme déterminant pour l’avenir du joueur dans l’équipe et si le moral de la troupe descend trop bas à cause du non-respect des priorités de l’équipe, l’évolution vers le trône risque d’être compliquée (et la qualité des réparations moindre). En dehors de la gestion assez légère de ce « profil d’écurie », il n’y a malheureusement pas grand-chose d’autre que les courses pour enflammer le mode carrière. Pas de gestion de sponsors, pas de recrutements pour renforcer l’équipe, pas de petites choses qui puisse donner un semblant de dynamisme à tout ce qui se passe autour de la course. Une montée sur le podium en cas de réussite et basta. Pour trouver un peu d’excitation, il y a les défis classés contre les autres joueurs Xbox One. Pendant quelques jours, nous avons la possibilité de se battre pour le meilleur temps sur un rallye dans des conditions normales ou plus intéressant, sur une spéciale définie et sous certaines conditions : il faut alors terminer le plus vite possible et enchainer par exemple les sauts ou les dérapages sans frein à main pour engranger des bonus de score. Simple et sympathique. Côté multijoueur, on se contente du minimum avec des courses à enchainer à huit en ligne ; offline, l’écran séparé à deux joueurs ou le hot seat à quatre répondent présents pour enflammer vos soirées entre copains.

« WRC 6 ne sombre pas pour autant dans une conduite excessivement arcade ; pour dire vrai, le pilotage demande quelques petites heures d’adaptation avant que l’on parvienne à garder le contrôle du véhicule »

Du côté de la prise en mains, un petit tour de piste proposé par le test de pilotage donne rapidement une idée de l’orientation prise une nouvelle fois par la licence WRC. Loin d’être une simulation aussi exigeante que le Dirt Rally de Codemasters, WRC 6 ne sombre pas pour autant dans une conduite excessivement arcade ; pour dire vrai, le pilotage demande quelques petites heures d’adaptation avant que l’on parvienne à garder le contrôle du véhicule. On sent par ailleurs vraiment le changement de comportement de la voiture selon le type de revêtement, bien que l’on constate à chaque fois une similitude : le véhicule donne la sensation d’être un peu trop léger. Parallèlement à des réglages de base très classiques mais relativement satisfaisants (autant du côté de la réactivité des touches que des spécificités de la voiture), nous regrettons le nombre très limité d’options pour paramétrer la difficulté. On retrouve quatre niveaux pour l’IA, l’activation des dégâts, l’aide au départ, l’aide à la stabilité… Et c’est tout. C’est un peu léger au regard des standards actuels, surtout avec deux options sur quatre qui n’ont que peu d’intérêt, pour diverses raisons : l’aide au départ parce que, par définition, très dispensable et l’aide à la stabilité parce qu’elle fait tout sauf aider. Piloter sur de l’asphalte avec l’aide activée rend la direction bien trop sensible pour être gérable. De leur côté, dégâts et usure des pneumatiques se font sentir au fil des spéciales et on peut même se retrouver parfois avec un pneu à changer en pleine course. La pénalité de temps fait mal, oui.

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En dépit de ces petits défauts, la conduite dans WRC 6 reste tout de même très plaisante. Ça va vite, les dérapages se multiplient et les moteurs rugissent plutôt bien. Les sensations sont au rendez-vous, pour peu que l’on privilégie une vue intérieure tant celles situées à extérieur manquent de punch. Le copilote fait relativement bien son travail (malgré un ton un peu robotique), moyennant un passage par le paramétrage des annonces : si l’on veut un parcours intégralement détaillé, le pauvre a tendance à débiter trop d’informations jusqu’à se perdre. Et nous avec. Mieux vaut alors privilégier des annonces simples sur les tronçons rapides et des prévisions détaillés pour les épingles et passages ardus. C’est qu’il est vite indispensable, le collègue ! La possibilité de courir de jour comme de nuit, sous le soleil ou sous la pluie conduit parfois à des épreuves extrêmement difficiles (comme une nocturne sur terre avec du brouillard en prime), où le copilote est un élément vital. Difficile alors de ne pas apprécier la tension qui ressort de ce type d’épreuve. Même si là encore, et comme pour chaque course, on peut trouver à redire et pointer du doigt des performances de l’IA en dents de scie. Très efficace sur les rallyes rapides comme la Finlande ou la Pologne, elle est à la traine dès qu’il faut enchainer les virages serrés. Difficile alors de prévoir l’issue de la course, surtout quand on note l’absence d’indications sur les temps intermédiaires des adversaires. Déroutant. Reste un dernier point qui fâche. WRC 6 est un titre techniquement dans la lignée de ses prédécesseurs malgré l’absence cette année de version Xbox 360 que l’on aurait pu incriminer. La qualité des graphismes tend pourtant plus à se rapprocher d’une production old gen solide que d’un titre tirant profit des capacités de la Xbox One : le dépaysement est certes de la partie pour chaque rallye mais en dehors des véhicules assez bien modélisés, on retient surtout des décors aux textures un peu baveuses, où l’aliasing est roi. Cadencés à 30 images par seconde, les courses se déroulent néanmoins de manière fluide la plupart du temps.

6/10
Fort de son contenu bien costaud grâce à l’ensemble des licences du Championnat du Monde des Rallyes, WRC 6 assure une bonne dose d’amusement aux pilotes qui privilégient les sensations au réalisme et à la profondeur, même si le titre de Kylotonn offre tout de même de quoi différencier les pilotes des conducteurs du dimanche. Les tracés, certes imaginaires pour la plupart, sont intéressants à parcourir et on apprécie la présence de quelques spéciales longues, forcément tendues dans un jeu qui a laissé au garage le "rewind". Classique du côté des modes de jeu, bien monotone du côté du mode carrière, WRC 6 déçoit du côté technique avec ses graphismes plus proches d’une Xbox 360 en forme que de ce dont est capable une Xbox One. En soignant vraiment la forme et en consolidant un fond aujourd’hui assez intéressant, la recette WRC pourrait bien finir par totalement nous convaincre. Le rendez-vous est pris.

+

  • Toutes les licences du WRC
  • Très bonnes sensations en vue intérieure
  • Différents revêtements bien retranscrits
  • Certaines spéciales longues
  • Courir à toutes heures et sous toutes les conditions

-

    • Graphiquement très moyen
    • Mode carrière sans saveur
    • Vue extérieure extrêmement molle
    • Pas assez de paramètres de pilotage
    • Performances de l'IA très irrégulières