Jeux

Yooka-Replaylee

Plateformes | Développé par Playtonic Games

9/10
One : 09 October 2025 Series X/S : 09 October 2025
10.10.2025 à 15h20 par - Rédacteur en Chef

Test : Yooka-Replaylee sur Xbox Series X|S

Un remake qui risque de faire le bzz

Cela fait maintenant plus de dix ans que le studio britannique Playtonic, fondé par d'anciens développeurs de Rare Software, joue aux montagnes russes. Après un financement participatif qui a dépassé les 2 millions d'euros, Yooka-Laylee (2017) ne s'est malheureusement pas montré à la hauteur des espérances, et notamment auprès des fans de Banjo-Kazooie. Puis Yooka-Laylee and the Impossible Lair (2019), un spin-off en 2D, a montré que le studio anglais avait finalement une belle carte à jouer sur le segment du jeu de plateformes. Mais depuis, plus rien. Et alors qu'on attend toujours de voir Yooka-Laylee 2 depuis son annonce en 2021, les développeurs nous proposent d'émettre un second jugement sur le premier épisode, avec un remake intitulé Yooka-Replaylee.

Yooka et Laylee forment un duo atypique. A la recherche d’un trésor, le caméléon et la chauve-souris naviguaient tranquillement à bord de leur navire quand une tempête les entraina au milieu d’une île inconnue sur laquelle ils décident de s’installer. Après quelque temps, nos compères décident d’aller explorer une grotte et tombe alors sur un livre magique, dont les pages sont rapidement aspirées par l’odieux Capital Bzz et ses acolytes, avant d’être éparpillées à travers le monde. Charge à vous de les retrouver et d’aller récupérer votre livre, dans une aventure qui rappelle rapidement Mario 64 ou Donkey Kong Country 64. A l’époque, Yooka-Laylee cherchait d’ailleurs à s’affirmer comme la suite spirituelle de Banjo-Kazooie. Huit ans plus tard, le studio Playtonic veut lui offrir une seconde chance, et pour cela, le studio a décidé d’élever ses ambitions en agrémentant sons scénario d’une vraie introduction, qui n’était pas présente dans le jeu original. De quoi donner justifier l’idée de partir à l’aventure, à la recherche de nos nombreuses Pagies.

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L’introduction scénarisée n’est pas la seule à faire son apparition puisqu’un niveau inédit, et très linéaire contrairement au reste du jeu, a été également été ajouté par les développeurs, ce qui nous permet de prendre connaissance des quelques commandes de base. Comme dans les trois jeux Banjo-Kazooie, notre duo ne fait qu’un, cela signifie que le joueur dirige en réalité Yooka, sur lequel se trouve Laylee, une combinaison qui permet de cumuler les compétences de l’un et de l’autre, tout en conservant une certaine cohérence. Ainsi, Yooka le caméléon peut tournoyer pour attaquer, rouler pour se déplacer plus vite, faire un grand saut ou une frappe au sol, et même devenir invisible l’espace de quelques instants. De son côté, Laylee la chauve-souris permet au duo de planer, de révéler des plateformes invisibles grâce à son sonar et d’attraper diverses choses à distance avec sa langue, comme des papillons pour récupérer de la vie ou des baies procurant des effets temporaires de feu, de glace ou d’eau. La paire fonctionne très bien, et les nombreux dialogues qui viennent émailler l’aventure permettent d’apporter une touche d’humour british, vraiment rafraichissante, complétée par des PNJ hauts-en-couleur.

Au total, ce sont cinq mondes qui sont disponibles, auxquels on ajoute la base de Capital Bzz qui sert de hub géant, exactement comme le château de Mario 64 et ses niveaux cachés dans des tableaux. On sent d’ailleurs qu’avec ce remake, les développeurs ont cherché à s’inspirer de la licence de Nintendo, et notamment de Super Mario Odyssey avec une exploration beaucoup plus agréable que dans le jeu d’origine. On le doit notamment à la caméra, qui constitue généralement le défaut le plus courant des jeux de plateformes 3D et qui, ici, prend un petit peu de distance par rapport au jeu original, s’adapte toujours comme il faut, même dans les espaces réduits, et reste contrôlable par le joueur grâce au stick droit. Si level-design général ne change pas par rapport au jeu de 2017, ce n’est pas le cas pour l’emplacement de certains collectibles, et notamment des plumes, qui sont désormais regroupées par petits paquets de 3 ou 4, là encore comme dans Super Mario Odyssey. De petites modifications qui changent absolument tout.

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Une refonte qui rappelle le travail réalisé par les développeurs américains de Playful Studios avec New Super Lucky’s Tale, et qui permet enfin de libérer tout le potentiel du titre. Et le plus satisfaisant dans tout cela, c’est que le gameplay répond vraiment au doigt et à l’œil. On dirige nos deux compères très facilement, et cela malgré le grand nombre d’actions dont ils sont capables. Le jeu se veut accessible, avec tout de même quelques passages chronométrés qui pourraient poser problème aux plus jeunes, mais compensés par le principe du Collectathon qui n’oblige pas à tout récupérer pour avancer. Pour résumer, chaque niveau est composé de 50 Pagies, et il suffit d’en récupérer 15 pour débloquer le premier niveau, puis d’en accumuler 35 pour le second (sur les 100 possibles donc), et ainsi de suite.

S’il est assez court en ligne droite, pour qui veut se contenter de ramasser seulement 120 Pagies pour avoir le droit d’affronter Capital Bzz, Yooka-Replaylee promet une durée de vie bien plus importante pour qui veut se lancer dans la chasse aux 300 Pagies. Pour cela, on doit explorer de fond en comble chaque environnement, mais également répondre à de nombreux défis comme faire la chasse à des pièces vertes (rapidité) ou rouges (agilité), et bien entendu battre des boss, facultatifs mais qui vous offriront 3 Pagies d’un coup en cas de succès. Pour la plupart, ces boss sont très intéressants à affronter, et évoluent au fil du combat pour réhausser la difficulté à mesure que la barre de vie ennemie se vide. Autant dire qu’il est impossible de s’ennuyer dans Yooka-Replaylee, avec un système de récompense parfaitement rodé capable de procurer un plaisir quasi immédiat. Et si vous avez peur de tourner en rond à un moment donné en cherchant à terminer le jeu à 100%, il est toujours possible de demander à Mark-Page où se trouvent les Pagies manquantes, et cela en échange de quelques Equs.

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Cette monnaie, plutôt abondante à travers les niveaux, permet également de réaliser quelques achats auprès de Vendi. Apparus dans Yooka-Laylee and the Impossible Lair, on retrouve les tonifiants (des tonics en VO, en référence au nom du studio) avec la possibilité d’en équiper un nombre restreint pour modifier votre expérience de jeu. On peut ainsi faire varier la difficulté en décidant d’attribuer un seul cœur à notre duo, ou au contraire d’en rajouter quatre de plus, aux quatre de base. On peut également apporter différents effets graphiques si on le souhaite, ou attribuer des accessoires aux ennemis pour rendre le tout un peu plus amusant encore. Mais la personnalisation ne concerne pas que les mobs, puisqu’il est également possible d’acheter des vêtements pour nos héros, et leur donner un style tout à fait unique.

Concrètement Yooka-Replaylee ne galvaude pas son statut de remake, avec des changements qui devraient même donner envie aux anciens joueurs d’y retourner. Dans le même esprit, les développeurs anglais ont revu les 8 mini-jeux de Rextro pour les remplacer par de nouveaux défis. On regrette d’ailleurs que les anciens n’aient pas été réintégrés sous forme de bonus, d’autant qu’ils permettaient aux joueurs de découvrir d’autres genres, comme le shoot’em up, le puzzle-game ou le rail-shooter. Techniquement, le studio britannique a également fourni un gros travail, avec des environnements toujours aussi variés, mais qui gagnent en finesse et qui ne souffrent plus d’un manque de luminosité. Dans ce remake, les couleurs sont éclatantes et tout est parfaitement fluide. Côté musiques, on retrouve la touche des indispensables David Wise (Donkey Kong Country) et Grant Kirkhope (Banjo-Kazooie), autrement dit la meilleure combinaison possible pour ce type de jeu, avec des compositions entrainantes et capables de nous replonger dans l’âge d’or du plateformer 3D.

9/10
On ne va pas vous cacher que nous étions un peu sceptiques à l'annonce d'un remake de Yooka-Laylee. Et pourtant, les développeurs anglais de Playtonic ont largement réussi leur pari en nous proposant la version ultime de ce qui s'apparente désormais à une fière suite spirituelle de Banjo-Kazooie. La formule est sublimée par l'excellent travail réalisé par le studio, qui nous propose un titre aux contrôles précis, à la caméra impeccable et dans lequel on ne s'ennuie jamais. Un titre incontournable pour tous les amateurs de platformer 3D, et qui laisse déjà présager le meilleur pour Yooka-Laylee 2.

+

  • Univers très attachant
  • Gameplay varié et précis
  • Beaucoup de collectibles à récupérer
  • Caméra qui s'adapte à toutes les situations
  • Expérience modifiable grâce aux tonifiants
  • Techniquement impeccable
  • Compositions musicales parfaites

-

    • Seulement cinq mondes
    • Disparition des jeux Rextro d'origine