1st Look

28.10.2011 à 16h53 par |Source : Rédaction

1st Look > Assassin’s Creed Revelations

Ubisoft nous a conviés, il y a quelques semaines, à suivre les traces du plus célèbre des assassins dans les rues d’Istanbul. Une ballade dans les pas d’Ezio, qui fut l’occasion de constater le travail colossal effectué pour reproduire certains lieux emblématiques de Constantinople. Nous avons également pu découvrir l’aventure au travers de trois séquences choisies pour enfin tâter en bonne compagnie du mode multijoueur. Cet assassin serait-il comme le bon vin qui se bonifie avec l’âge ?


L’Age de raison

Parce qu’il a sans doute perdu, comme un autre célèbre italien, la ligne droite qui menait son existence, Ezio part sur les traces de son ancêtre Altaïr. Une quête qui le mène vers Constantinople là où se cachent les cinq clés qui lui permettront d’avoir accès à la bibliothèque de Masyaf. A peine débarqué dans la cité ottomane, Ezio est accueilli par la guilde locale. Un Ezio vieillissant et donc à la démarche moins chaloupée et aux manières plus posées. Si l’homme a pris de l’âge, sa réputation a elle aussi bien grandie et c’est en véritable légende vivante qu’il est reçu. Un monument quelque peu chahuté toutefois puisque après la découverte de ces talents d’artificiers dans notre preview de cet été, le responsable des lieux lui enseigne, non sans malice, le maniement d’une toute nouvelle arme : la lame crochet. Grâce à elle, Ezio peut plus facilement désarmer ses adversaires mais aussi effectuer pendant le combat une culbute acrobatique par-dessus eux pour, par exemple, se sortir d’un cercle d’ennemis. Les combats sont donc encore plus dynamiques mais conservent cependant leur fluidité. Plus que jamais le titre se veut accessible mais propose un gameplay de combat enrichi par touches, un élément que sauront apprécier ceux qui ont suivi Ezio depuis sa jeunesse florentine puisque les adversaires sauront se montrer beaucoup plus variés et parfois même redoutables comme les célèbres Janissaires.



Cette lame crochet se révèle aussi très pratique pour naviguer de toit en toit puisqu’elle permet de s’accrocher à des parois qui semblaient inaccessibles en hauteur, mais aussi d’augmenter la longueur des sauts grâce à son allonge. Mieux, elle permet à Ezio d’utiliser certains câbles pour s’en servir comme tyrolienne. Là encore, sans changer les principes du gameplay de parcours, cet épisode l’enrichit de petits éléments bienvenus qui dynamisent cet aspect sans pour autant augmenter sa difficulté. Notons également que parfois ces séances de sauts et de courses seront ponctuées d’événements inattendus (glissade d’Ezio, rebord qui s’effondre etc.) qui cassent un peu l’aspect assisté du gameplay. Ces événements sont d’ailleurs mis en valeur par des mouvements de caméra qui, eux aussi, renforcent la mise en scène du jeu. Depuis la vue imprenable qu’offrent les toits de la ville, ce fut alors l’occasion d’apprécier le travail une fois encore remarquable des graphistes pour reproduire une Constantinople aux frontières de plusieurs cultures. Après avoir parcouru le matin les rues d’Istanbul en compagnie du Directeur Artistique du jeu, nous avons effectué, le temps d’un après-midi, un voyage dans le temps et parcouru dans le jeu certains monuments dans leur version d’époque. Une véritable démonstration et une leçon de fidélité, ou presque, puisque Raphaël Lacoste (dont vous retrouverez l’interview très bientôt sur XM) avoue que les bâtiments ont été parfois légèrement modifiés non pas pour les besoins du gameplay mais pour favoriser la mise en scène de séquences mémorables. Des modifications au plus proche de leurs modèles, puisque les designers d’Ubisoft ont combiné repérage photo avec travail minutieux d’après des plans de l’époque.

L’Age d’or

Les trois séquences que nous avons pu tester nous ont permis de découvrir que cet Assassin’s Creed: Revelations proposera un gameplay plus varié que les précédents. Si le titre s’appuie toujours sur les mêmes fondamentaux en alternant séquences de combat, d’infiltration et de course poursuite, chacune d’entre elles est enrichie par quelques trouvailles judicieuses. Ainsi, lors d’une séquence, Ezio ne devait pas se contenter d’infiltrer une soirée comme il l’avait fait lors du bal des Borgia dans Brotherhood. Ici, il endossait un costume de troubadour et devait détourner l’attention des gardes grâce à des chansons assez comiques. Comme le ridicule du costume ne tue pas, la mission se poursuit et Ezio doit désormais identifier les Templiers qui tentent d’assassiner l’hôte de la soirée. Au moment opportun, il fera appel à ses disciples pour neutraliser les cibles. Plus tard, notre roi de la dissimulation devra provoquer une émeute pour forcer les portes d’un palais. Une fois la foule déchaînée, les redoutables Janissaires entrent en action et tente de disperser l’émeute. Ezio doit alors assumer les conséquences de son stratagème et défendre la foule. Il faut dire que la population de Constantinople est plus variée que celle de Rome que ce soit en apparence (les costumes sont somptueux) ou même dans son comportement pas forcément hostile puisque la ville est aux mains des Ottomans et donc divisée dans ses intérêts.


Infiltration ou assassinat, c’est une constante, Ezio est désormais un leader qui use et abuse des privilèges de l’âge et fait travailler ses hommes de main parfois plus qu’il n’agit lui-même. Une logique qui trouve sa conclusion avec l’introduction d’un nouveau type de séquence de jeu : la défense de vos repaires. Alors que les épisodes précédents vous permettaient de prendre le contrôle des tours de la famille Borgia, désormais vous allez devoir en plus défendre vos repaires face aux troupes locales. Des mécaniques de gameplay directement inspirées des classiques Tower Defense où, depuis les hauteurs de votre point de vue aérien, vous allez devoir poster vos assassins sur les toits pour repousser des vagues d’ennemis de plus en plus retors. Au fur et à mesure Ezio aura accès à différentes troupes comme des arbalétriers puis des arquebusiers. Pour ralentir l’ennemi il pourra aussi ordonner la construction de barricades dans la rue et même ordonner des tirs de canon ! Une phase qui ne plaira pas forcément à tout le monde malgré sa qualité, mais une fois encore toute l’intelligence du jeu est de proposer cette séquence de manière optionnelle. Ceux qui veulent avant tout progresser dans l’histoire n’auront pas à jouer ces séquences, les autres les savoureront comme il se doit et seront a priori récompensés avec l’accès à des missions exclusives. De la même manière on retrouve les parcours optionnels et plus ou moins dissimulés qui apportent un petit côté Prince of Persia que certains apprécieront avec encore plus de plaisir tant leur mise en scène a gagné en qualité. N’oublions pas le mode multijoueur (que nous abordons en détail dans l’interview de Damien Kieken, bientôt disponible). Si l’aventure d’Ezio devait se clôturer avec cet épisode, tous les ingrédients sont en tout cas réunis pour en faire un opus inoubliable, car plus qu’une révélation, c’est une véritable bénédiction pour le joueur qui risque de débarquer.

http://www.dailymotion.com/video/xlg6m2

Ambitieux, doté d’une narration en progrès constant et d’une ambiance somptueuse, cet Assassin’s Creed: Revelations semble armé pour clôturer la saga en apothéose, et malgré un moteur graphique qui impressionne moins vu son âge (lui aussi !), la maîtrise de l’ensemble garantit un résultat irréprochable qui séduira l’œil des joueurs. La direction artistique toujours aussi efficace est portée par une Constantinople organique où foisonnent les différentes cultures. Une ville passerelle entre deux mondes, dans une époque en pleine mutation et pour une aventure elle aussi à la croisée de plusieurs destins. En effet, cet ultime épisode de la saga d’Ezio Auditore nous permettra d’incarner le non moins charismatique Altaïr. L’occasion de percer enfin certains secrets et d’éclairer le chemin de Desmond. Les fans de la série seront donc comblés, ceux qui ne la connaissent pas découvriront une saga majeure, accessible même sans avoir joué les épisodes précédents, tandis que les réfractaires auront encore du grain de grognon à moudre puisque cet opus ne trahit aucun des fondamentaux de la série. Verdict final avec notre test complet pour ce titre qui nous a déjà conquis.

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