1st Look

28.03.2011 à 20h01 par |Source : Rédaction

1st Look > L.A. Noire #2

A quelques semaines de sa sortie, le titre de la Team Bondi s’est laissé manipuler pour une séance d’investigation manette en main. Inutile de dire que nous n’avons pas hésité une seconde quand Rockstar Games nous a convié à une nouvelle enquête du détective Cole Phelps, pour une plongée dans le Los Angeles des années 40 qui s’annonce toujours aussi palpitante.

Police Academy

Une manette dans les mains, un donut dans la bouche et une canette de coca en équilibre sur les genoux, nous voilà calé dans un fauteuil confortable pour notre première enquête au bureau des homicides. Tout au long de l’aventure, Cole Phelps évoluera en effet d’un service à l’autre depuis la circulation en passant par les incendies, jusqu’au bureau en charge des affaires les plus complexes. Le titre de l’affaire du jour apparaît alors, à la manière des génériques des feuilletons télévisés nous renvoyant aux années où la couleur n’existait pas. De la musique au grain de l’image, c’est indéniable, l’ambiance est impeccable.



Pour vous assister, Calloway sera votre nouveau coéquipier. Il vous accompagnera durant l’enquête et outre la possibilité de lui donner le volant pour zapper les trajets en voiture, ce vétéran vous prodiguera ponctuellement ses conseils. Il pourra ainsi vous indiquer la route à suivre (le GPS n’a pas toujours existé) mais également vous orienter lors de vos fouilles sur les scènes de crime. Le Motion Scan tant vanté par Rockstar permet de mettre en scène des séquences d’un réalisme inédit. Entre les expressions changeantes qu’affichent les visages et les regards plus ou moins fuyants, la sensation de participer à une véritable conversation vous immerge encore plus dans le quotidien de Cole. Après avoir ramassé votre mâchoire, vous êtes donc en route pour la scène du crime qui vous a été assignée, où le meurtre d’une pauvre jeune femme vousévoque un cas déjà rencontré auparavant.


Jeux de mains, jeux de vilains. Jeux de pistes, jeux simplistes ?

L’affaire du jour est un dossier parmi tant d’autres sur votre bureau. Classées par service (circulation, incendies, homicides etc.), ces affaires pourront sans doute être rejouées indépendamment, pour améliorer ses résultats. Une fois arrivé sur la scène de crime, le coroner vous indique l’emplacement du cadavre. Débute alors une séquence de manipulation du corps de la victime, sans les gants ! Pour se faire, un peu à la manière d’un certain Shenmue, il suffit de zoomer sur une zone pour interagir avec elle. Pas de halo lumineux pour vous indiquer la présence d’objets, rien qu’une petite trame musicale qui vous indique la présence d’items manipulables. Tous ces paquets de cigarettes jetés, ces bouteilles vides et ces cartons qui traînent ne sont pas forcément des indices. En revanche, seuls les indices, une fois découverts et étudiés sous le bon angle, seront consignés dans votre manuel. Le jeu vous laisse donc totalement libre de tourner en rond et de récolter les preuves (et sans doute d’en oublier certaines sans que cela ne vous bloque pour la suite). Calloway pourra toutefois attirer votre attention sur une première piste, si vous ne trouvez rien au bout de quelques minutes.



Phelps va ensuite découvrir sur cette scène de crime une suite d’indices qui jalonnent le chemin d’un petit poucet macabre. Depuis la rue, il grimpe sur le toit d’un immeuble en suivant des traces de sang. Il rassemble les deux moitiés d’une carte de bibliothèque qui lui donne un nom et une adresse : Antonia Maldonado. Un jeu de piste qui fait penser à certaines scènes de Seven où le tueur oriente volontairement la police vers son prochain cadavre. A voir si cela se confirme dans le scénario ou bien si cet aspect parcours fléché est un peu trop rigide. Si par hasard, ou plutôt par manque d’attention et de courage, vous vous retrouviez coincé, vous pouvez avoir recours à des points d’intuition qui une fois utilisés, révèlent momentanément sur la scène de crime l’emplacement de tous les indices. Une aide dont il faudra apprendre à se passer au maximum sous peine de casser l’immersion et l’intérêt du jeu. La musique joue ici un rôle essentiel, et rythme avec intelligence le jeu. Si de petites notes soulignent la proximité d’un objet, le thème « d’investigation » s’arrêtera pour vous avertir qu’il n’y a plus rien à découvrir dans la zone.


Quand L.A. Noire donne le La du polar

Arrivés à la pension où résidait la victime, on constate que sa chambre a été cambriolée. Vous décidez d’interroger la propriétaire en utilisant votre carnet, où vous choisissez une des questions disponibles. Entre les indices et autres preuves répertoriés dans ce dernier, vous avez quelques armes pour tirer les vers du nez de cette vieille mégère qui ne semblait pas apprécier le mode de vie d’une femme en instance de divorce. A vous de bien réagir à ses réponses pour faire avancer l’interrogatoire et la pousser vers d’éventuelles révélations. Car là où L.A. Noire met une grande claque aux mauvaises habitudes des joueurs, c’est lorsque vous observez avec attention les expressions de votre interlocutrice lorsqu’elle répond. Ici, vous aurez le sentiment de pouvoir choisir vos réactions en fonction de ce que votre ressenti vous dictera. Et c’est là un des points les plus forts du jeu qui propose par ailleurs un déroulement d’enquête assez linéaire : l’impression d’interagir avec un monde peuplé de personnalités complexes où la moindre phrase et le moindre tic nerveux sur un visage révèleront des signes tout aussi probants et parfois plus riche de renseignements qu’une chemise ensanglantée. Une fois l’interrogatoire terminé, l’enquête se poursuit entre les nouvelles pistes et lieux révélés par cette étape. Le joueur n’est jamais vraiment bloqué. Outre les points d’intuition qui permettent aussi de supprimer une des trois réactions proposées, ou encore la possibilité de consulter sur le social club celles que la communauté a le plus choisies (qui veut gagner des millions !), la scénarisation même de l’enquête est suffisamment riche pour ne pas conduire vers une seule impasse.


Nous décidons alors d’interroger le barman de l’El Dorado, un endroit où la victime a été aperçue la veille. De nouveaux éléments en main, nous rendons ensuite une visite au mari de la victime. Si le trajet n’est pas indiqué sur la mini carte affichée en permanence, l’adresse nous permet de nous rendre facilement à l’immeuble où il habite. Pour trouver l’appartement, il faudra cependant frapper à toutes les portes de tous les étages… à moins que vous ne retrouviez le réflexe naturel de regarder sur les boîtes aux lettres (comme celui de respecter les horaires d’ouverture des magasins). Encore une fois, aucune aide contextuelle ne vient briser l’ambiance d’époque. Après avoir interrogé le mari et vu chez lui les mêmes bouteilles d’alcool qu’à l’El Dorado, nous reprenons la route pour rendre une visite à l’épicier qui vend ses bouteilles. Un faisceau de suspicions converge sans aucun doute vers ce lieu. Il ne nous reste plus qu’à l’interroger. Serait-ce notre homme ? L’enquête se boucle en tout cas sur une course poursuite en voiture après la découverte d’un objet de la victime chez lui (auparavant aperçu sur une photo). Reste une interrogation : l’épicier est-il le coupable idéal ? Pour Calloway ce meurtre n’a aucun lien avec le précédent, il pense que notre homme est un copy-cat. Pour Phelps l’histoire ne s’arrête pas là. Réponse le 20 mai prochain.

Ce deuxième contact avec L.A. Noire fait plus que confirmer nos espoirs. Le titre propose une expérience où le ressenti de chacun est au cœur du jeu. Loin d’enchaîner les scènes d’action racoleuses, l’enquête pose son ambiance par le souci du détail d’une retranscription minutieuse du Los Angeles de l’époque. Il plonge le joueur dans l’intrigue grâce à un réalisme des animations faciales encore jamais atteint. On est bousculé avec plaisir dans nos habitudes de joueur assisté, et L.A. Noire fait partie de ces titres rares qui se vivent plus qu’ils ne se racontent. Ultime tour de force, l’enquête nous tient en haleine alors que vous n’aurez pas à tirer un seul coup de feu. Un scénario mature et complexe, des personnages d’une profondeur rare, le tout servi par un gameplay ciselé avec précision, l’enquête nous est apparue maîtrisée de bout en bout. Si le reste est du même acabit, soyons clair, le titre de Rockstar s’annonce tout simplement comme l’un des jeux de l’année et sans doute même l’une des meilleures expériences de cette génération !

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