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10.06.2004 à 19h42 par

Peter Moore se met à table…

...et apparemment, il n'a particulièrement envie de payer l'addition. Enfin vous comprendrez mieux en lisant ce résumé de ce qu'il a dit à propos du Live, du XNA, et du futur de la Xbox en général.

Dans un entretien donné au site CVG, Peter Moore (levice-président du marketing chez

‘Crosoft, et ex-président de Sega) aborde différents sujets.
Il commence par

souligner les différences entre l’Europe et les Etats-Unis concernant le succès

du Live. En effet selon lui, tout réside dans le coût et dans la disponibilité

du haut débit. En effet, en Europe du Nord le Live marche très fort et

apparemment, c’est même une raison suffisante pour que les gens prennent

internet (par exemple, sur le Live, on rencontre pas mal de monde qui n’ont pas

de PC, mais qui ont un accès internet car certains fournisseurs d’accès

proposent désormais des services de téléphonie et de télévision en plus de la

connexion au réseau). Par contre ce n’est pas le cas en Europe du Sud où les

débits proposés sont encore trop inférieurs. Et Mr Moore aimerait voir cela

changer. Une autre différence notable est la possession d’une carte de crédit

(qui selon lui n’est pas une chose systématique sur l’ensemble de notre vieux

continent), et à ce titre, les gars de chez ‘Crosoft cherchent des solutions

alternatives afin que tout le monde puisse dépenser leurs sousous chez eux. La

conversation continue ensuite sur le futur du Live et des jeux, mais nous y

reviendrons plus tard.

Le sujet du XNA est ensuite abordé. On n’apprend pas grand

chose de plus si ce n’est qu’il est bien meilleur que celui de Sony parce que

blah blah blah…et comment il fait parti d’une stratégie à long terme pour

conquérir le marché japonnais, et pour que celui-ci (qui sent un peu trop le

renfermé) puisse s’ouvrir de façon plus aggressive sur le reste du monde (même

si les jeux japonnais marchent relativement bien en Europe et aux US).

Vient ensuite la question de la pub dans les jeux. En effet,

les grands annonceurs se rendent compte que les 18-34 ans regardent de moins en

moins la télé. Ce qui est assez gênant, car ce sont eux en général les plus

réceptifs, et surtout eux qui dépensent le plus. Alors au lieu de regarder des

programmes débiles sans aucune valeur culturelle (et on ne parle pas de bon

goût), le djeunz préfère jouer aux jeux vidéos, et d’une façon générale aux jeux

en-ligne. Alors l’annonceur il se dit que c’est quand même balo de payer des

millions pour des spots tv qui ne seront pas vus par le coeur de cible (bon je

carricature). On peut donc s’attendre à voir fleurir de plus en plus de marques

dans les jeux (car le phénomène n’est pas récent non plus). Ce n’est pas

particulièrement gênant en soit, car le phénomène existe déjà au cinéma, et puis

si ça permet d’augementer le buget de création (à condition que ces sommes

supplémentaires soient utilisées à bon escient, en grospour augmenter la

qualité finale du produit)… Par contre, je préfère prévenir tout de suite, si

je dois me taper un spot à la con en attendant de respawner, je balance illico

ma console par la fenêtre.

Sinon, pour en revenir aux Live et aux

jeux. Tout d’abord le constat est simple, les jeux Live se vendent mieux que les

jeux pas Live. Et cela offre de nouvelles possibilités aux éditeurs (et bien sûr

à MS). En effet, ils voient là la possibilité de se faire plus d’argent. Moore

le dit clairement, le téléchargement de contenu (l’un des arguments de vente du

Live) rencontre un franc succès et il ajoute sans ambiguïté que «nous avons

d’abord testé le marché, maintenant nous testons la facturation». En

gros on peut s’attendre à ce que les téléchargements payants se

démocratisent

, surtout si ceux-ci continuent à

bien marcher. Alors je ne suis pas complètement contre cette pratique(nous

avions déjà organisé un débat à ce sujet). Et chacun

est libre de ses opinions, mais en tant que consommateurs, nous pouvons leur

faire sentir qu’il n’est pas normal de faire payer ce qui à la base était

gratuit (et encore une fois l’un des arguments de vente de leur service). Alors

on peut boycotter, ou sans tomber dans cet extrême, au moins éviter d’applaudir

des deux mains lorsque l’on nous propose de tels contenus.
Mais là où mes sourcils

commencent sérieusement à se froncer, c’est lorsque Moore aborde les

micro-paiements. Mais qu’est-ce que c’est que ça ? En gros il s’agit d’un mini

téléchargement payant à petit prix. Alors en quoi cela diffère des

téléchargements payants ? Et bien pour l’instant, les téléchargements payants ne

concernaient vraiment que des maps ou des circuits automobiles (et quelques

voitures). En gros ceux qui ont payé pouvaient se retrouver ensemble et cela

n’affectait pas vraiment le gameplay des autres. Cependant, Moore prend deux

exemples : ces micro-paiements pourraient concerner de meilleures armes

ainsi que par exemple des meilleurs joueurs pour les jeux de sports, certes, il

donne un prix indicatif d’$1 ce qui n’est pas très cher dans l’absolu. Mais dans

ces cas, les joueurs qui auront payé se retrouveront forcément avantagés par

rapport aux autres

. Et c’est là que ça devient tout bonnement inadmissible. En effet,

l’un des gros avantages du XBoxLive était l’égalité des joueurs (bon reste

toujours la puissance de connexion et les grugeurs, mais ça on ne pourra jamais

rien y à faire). Alors, à l’heure où la frontière entre consoles et PC se

floutte, où les buddy lists et les communications vocales se développent sur PC,

où la qualité des pads PC se rapprochent de ceux pour consoles, où les

accessoires sans fils se démocratisent, je commence à avoir du mal à voir

l’intérêt de payer toujours plus pour un service moins performant qui ne

présentera plus aucun intérêt supplémentaire si les choses continuent de se

développer dans cette voie.

Alors en conclusion, je finirai en disant que rien de tout cela

n’est vraiment surprenant. En effet, Microsoft s’attaquait à un nouveau marché

et ils étaient forcément obligés de présenter un produit de qualité supérieure.

Et malgré un lancement raté, ils ont réussi à passer du statut d’outsider un peu

comique à celui de sérieux concurrent. Toutefois, rien n’est encore fait, et il

nous est possible, en tant que consomateurs, de faire évoluer les choses.

Carle système capitaliste (au même titre quela démocratie), malgré

tous ses défauts, présente toutefois un avantage de taille :chacun

està la foisen basde l’échelon de la «chaîne alimentaire»,

mais également en haut. En effet, on peut cautionner quelque chose, comme on

peut le sanctionner (le problème, c’est qu’il faut être nombreux), et puis au

passage, n’oubliez pas d’aller voter avant le match contre

l’Angleterre.

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